LA CAPILLAROSCOPIE PÉRI-UNGUÉALE DANS LES SITUATIONS PATHOLOGIQUES EN DEHORS DE LA SCLÉRODERMIE SYSTÉMIQUE
ACROSYNDROMES – SYNDROME DE CHEVAUCHEMENT – DERMATOMYOSITE
Introduction
Des aspects capillaroscopiques plus ou moins spécifiques ont été décrits dans de nombreux états pathologiques touchant la microcirculation (diabète, athérosclérose, insuffisance veineuse chronique, affections hématologiques …). Ces différentes pathologies ne seront pas exposées ici car la capillaroscopie n’a pas d’intérêt pratique dans ces cas. Seront abordées les implications diagnostiques de la capillaroscopie au cours des acrosyndromes permanents ou paroxystiques à l’exclusion du phénomène de Raynaud et au cours des syndromes de chevauchement et de la dermatomyosite.
Acrosyndromes vasculaires (en dehors du phénomène de Raynaud)
La performance diagnostique de la capillaroscopie dans les acrosyndromes vasculaires autres que le phénomène de Raynaud est beaucoup plus limitée. Il faut néanmoins connaître cette sémiologie capillaroscopique pour le diagnostic différentiel.
Acrocyanose essentielle
C’est un acrosyndrome permanent avec cyanose des extrémités, souvent accompagné d’hyperhidrose. Cet acrosyndrome se majore en saison froide et fait place l’été à une érythrose ou une érythrocyanose. Il s’agit d’un acrosyndrome le plus souvent banal mais souvent mal supporté socialement. Les seules complications sont liées à des expositions prolongées au froid en particulier d’ordre professionnel (travail à l’extérieur, réfrigération). Les principales complications de l’acrocyanose sont les retards de cicatrisation, le développement de mycoses péri-unguéales ou la survenue d’engelures. L’existence de phases cyaniques paroxystiques fait poser le diagnostic de phénomène de Raynaud et doit faire évoquer notamment une sclérodermie systémique (Figures 1 & 2).
À l’examen capillaroscopique, l’anomalie porte à la fois sur la couleur du fond et sur la morphologie des anses. Le fond paraît cyanique, le flux est ralenti et parfois discontinu. Les anses capillaires apparaissent dilatées notamment sur leur partie efférente. Cette dilatation reste modérée, ne dépassant pas 20-25 μm. Le réseau veinulaire sous-papillaire est le plus souvent bien visible.
Livedos
On distingue classiquement mais artificiellement deux types de livedos souvent associés entre eux :