BARLOW (maladie de)

BARTHOLINITE

BARTTER (syndrome de)

Voir Tubulopathies chroniques.

β-BLOQUANTS

Les β-bloquants sont des substances qui inhibent les effets du système sympathique en se fixant de manière spécifique sur les β-récepteurs, empêchant ainsi l’action des catécholamines.

Ils ont donc des effets :

• inotrope négatif : diminution de la force contractile du myocarde;

• chronotrope négatif : ralentissement de la fréquence cardiaque;

• dromotrope négatif : ralentissement de la conduction auriculo-ventriculaire;

• bathmotrope négatif : diminution de l’excitabilité du myocarde.

β-Bloquants Par Voie Orale

(DCI) NOM DU MÉDICAMENT	PRÉSENTATION	POSOLOGIE PER OS
Bisoprolol : Soprol	cp à 10 mg	10 à 20 mg/j
Carvedilol : Kredex	cp à 6,25 mg, 12,50 mg, 25 mg	6,25 à 50 mg/j
Propranolol : Avlocardyl	cp à 40 et 160 mg	40 à 160 mg/j
Acébutolol : Sectral	cp à 200 et 400 mg	100 à 400 mg/j
Aténolol : Ténormine	cp à 50 et 100 mg	50 à 200 mg/j
Métoprolol : Seloken	cp à 100 et 200 mg	50 à 200 mg/j
Action : Diminuent la pression artérielle, ralentissent la fréquence cardiaque et la conduction auriculo-ventriculaire, diminuent la force contractile et l’excitabilité du myocarde.
Indications : • hypertension artérielle, traitement de fond de l’angine de poitrine, infarctus du myocarde, prévention secondaire post-infarctus; • troubles du rythme supraventriculaires et ventriculaires, symptômes cardio-vasculaires des hyperthyroïdies; • cardiomyopathies obstructives, migraines (propranolol ou métoprolol); • insuffisance cardiaque chronique non décompensée (bisoprolol, carvedilol); • algoneurodystrophies, tremblements essentiels, prévention de récidives d’hémorragies digestives par hypertension portale chez les cirrhotiques (propranolol).
Contre-indications : • insuffisance cardiaque décompensée; • bloc AV non appareillé, bradycardie < 50/min; • antécédent d’asthme ou de bronchospasme. Artérites sévères.
Effets secondaires : • bradycardie excessive, troubles de conduction AV; • asthénie transitoire, troubles digestifs bénins, cauchemars, impuissance.
Précautions d’emploi : • ne jamais interrompre le traitement brutalement notamment dans l’angor (risque d’infarctus du myocarde, de troubles du rythme graves ou de mort subite); • associations déconseillées avec des medicaments responsables de torsades de pointe (amiodarone, quinidiniques).

β-Bloquants Injectables

(DCI) NOM DU MÉDICAMENT	PRÉSENTATION	POSOLOGIE DE LA FORME INJECTABLE
Métoprolol : Seloken	amp. à 5 mg	1 amp. IV lente sur 5 min
Aténolol : Ténormine	amp. à 5 mg	1 amp. IV lente sur 5 min
Action : • puissant freinateur de la fréquence cardiaque; • réduction de certains troubles du rythme.
Indications : • phase aiguë de l’infarctus du myocarde; • angor instable; • troubles du rythme cardiaque.
Contre-indications et effets secondaires :
Les mêmes que ceux de la voie orale.
Surveillance : • forme injectable utilisée en USIC sous contrôle médical; • surveillance continue pendant l’injection de la pression artérielle, de la fréquence cardiaque et de l’auscultation pulmonaire.

BEC-DE-LIÈVRE

Voir Fente palatine.

BEHÇET (maladie de)

Définition

Affection ubiquitaire faisant partie des vascularites et touchant surtout l’homme jeune originaire du Japon et du Moyen-Orient.

Causes et mécanismes

Sa pathogénie est inconnue, mais les phénomènes d’ordre immunitaire semblent jouer un rôle important.

Signes paracliniques

Signes biologiques non spécifiques d’inflammation.

Évolution

Elle se fait sur des années et le pronostic est grave : cécité, complications neurologiques ou thromboemboliques.

Traitement

Pas de traitement spécifique. On fait appel aux corticoïdes, aux anticoagulants, à la colchicine lors des poussées de la maladie.

BESNIER-BOECK-SCHAUMANN (maladie de)

Voir Sarcoïdose.

BIERMER (maladie de)

Voir Anémies mégaloblastiques.

BILHARZIOSES

Définition

Ce sont des affections parasitaires dues à des vers trématodes : Schistosoma hæmatobium, responsable de la bilharziose urinaire et Schistosomia mansoni, responsables de la bilharziose intestinale, Schistosoma japoncum et mekongi responsables d’une bilharziose hépatique et artério-veineuse.

Causes et mécanismes

Les vers adultes vivent dans les veines du système porte, mésentérique ou vésical; leur taille est de l’ordre de 15 mm × 1 mm. Schistosoma hæmatobium est présente dans le bassin méditerranéen, en Afrique, à Madagascar, dans l’île de la Réunion. Schistosoma mansoni est retrouvée en Amérique centrale et du Sud et en Afrique tropicale. Les œufs peuvent former un bilharziome, source de sclérose secondaire (cirrhose bilharzienne). Schistosoma japonicum et mekongi sont retrouvés en Extrême-Orient. L’hôte définitif est l’homme, la contamination se fait lors du contact de la peau avec l’eau douce infestée (baignades, travaux domestiques, passages de gué).

Le cycle

Les femelles localisées selon l’espèce dans les ramifications veineuses de l’intestin ou de la vessie pondent des œufs qui, par effraction, traversent les tissus et sont éliminés par les selles (S. mansoni, S. japonicum, S. intercalatum) ou les urines (S. haematobium) (cf. illustration).

Au contact de l’eau à température de 20-25 °C, les œufs éclosent et libèrent une larve qui est absorbée par un mollusque d’eau douce, hôte intermédiaire (Bullin pour S. hæmatobium, Plarnorbe pour S. mansoni et Oncomelania pour S. japonicum).

Cycle des schistosomes.

Après plusieurs transformations, la forme ultime larvaire (cercaire) est libérée dans le milieu aquatique. L’homme se contamine lors d’un contact cutané avec l’eau contaminée, les larves pénétrant par voie transcutanée. Puis, les parasites gagnent les capillaires profonds, les vers adultes vivent de 10 à 20 ans (2 à 3 ans pour S. japonicum).

La symptomatologie est provoquée par les œufs; les vers adultes étant bien tolérés par l’organisme. Certains œufs restent bloqués dans les tissus où ils sont à l’origine d’une réaction inflammatoire qui constitue un granulome fibroscléreux : bilharziome.

Examens complémentaires

NFS : hyperéosinophilie.

Bilharziose urinaire : à l’UIV, la présence d’un liseré calcaire pathognomonique entourant la vessie fait le diagnostic. La cystoscopie montre un aspect caractéristique. La recherche d’œufs se fait dans les urines et par la biopsie vésicale.

Bilharziose intestinale : recherche d’œufs de S. Mansoni dans les selles et par biopsie rectale. Lavement baryté, coloscopie. Réactions immunologiques. En cas d’atteinte hépatique : bilan hépatique (souvent peu perturbé), biopsie hépatique, étude d’une hypertension portale (→).

Traitement

Le praziquantel (Biltricide), 40 à 60 mg/kg pendant 1 ou 2 jours. Les séquelles urologiques relèvent de la chirurgie. La prophylaxie n’est pas encore re´alizable en pays d’endémie. Les bilharzioses hépatiques peuvent être traitées par l’oxamniquine (Vansil).

Antibilharziens

Praziquantel : Biltricide	cp quadrisécable à 600 mg	dose : 40 à 60 mg/kg, 1 ou 2 jours
Oxamniquine : Vansil	gél. à 250 mg	1 à 3 prises/j, un jour de traitement; 15 mg/kg, une prise le soir.
Indications : • Biltricide : infections parasitaires par les trématodes : les bilharzioses et les distomatoses. • Vansil : bilharzioses à Schistosoma mansoni.
Contre-indications : • Biltricide : cysticercose oculaire, 1er trimestre de la grossesse.
Effets secondaires : • Biltricide : bonne tolérance, rares troubles digestifs, céphalées. Exceptionnelle élévation des transaminases. • Vansil : céphalées, vertiges, rares convulsions; troubles digestifs.
Précautions d’emploi : • Biltricide : se méfier dans les régions d’endémie de cysticercose avec un risque en cas de cysticercose cérébrale. • Vansil : risque de diminution de la vigilance lors de la conduite en raison de somnolence et vertiges.

BIPOLAIRE (trouble de l’humeur)

Définition

Le trouble de l’humeur bipolaire (autrefois appelée psychose maniaco-dépressive, maladie maniacodépressive, PMD) est caractérisé par la succession de troubles thymiques (accès dépressifs et/ou accès maniaques) entrecoupés d’intervalles libres de bonne qualité.

Causes et mécanismes

Les facteurs héréditaires ont un poids certain, mais comme dans toutes les maladies mentales, les étiologies sont multiples et fort mal connues.

Signes cliniques

Le début survient généralement avant l’âge de 30 ans.

Les combinaisons cliniques sont très variables :

• souvent, les accès maniaques ou mélancoliques sont séparées d’intervalles libres, lucides, de durée variable (PMD bipolaires);

• parfois, les accès se succèdent sans intervalles libres;

• ailleurs, accès mélancolique et accès maniaque se succèdent l’un l’autre et réciproquement;

• souvent, la maladie ne comporte que des épisodes dépressifs (PMD unipolaire dépressive, ou dépression endogène récidivante);

• parfois, la symptomatologie comporte l’intrication d’éléments dépressifs et maniaques; ce sont les états mixtes;

• certaines formes ont un début tardif (après 50 ans), ne sont que dépressives et ont quelques particularités sémiologiques importantes; des plaintes somatiques et un ralentissement : ce sont les psychoses maniaco-dépressives unipolaires à début tardif.

Les examens paracliniques sont essentiellement ceux du bilan prélithium (→ Traitement par Lithium).

L’évolution

Elle se fait souvent vers un raccourcissement des intervalles libres et une augmentation de la durée des accès. Sous traitement préventif par les thymorégulateurs, des rechutes semblent évitées, essentiellement dans les formes bipolaires.

Les éléments de surveillance

Ce sont ceux des épisodes maniaques ou dépressifs, sur le plan clinique. Les dosages de la lithiémie sont réguliers.

Le traitement

Il comporte d’une part celui de l’accès en question (→ Dépressions et Manie), d’autre part la prévention des rechutes par les thymorégulateurs (Téralithe, Tégrétol, Dépamide, Dépakine, Dépakote) et les antipsychotiques de 2^e génération

Normothymiques Ou Thymorégulateurs

LITHIUM
Gluconate de lithium Neurolithium	amp. buvables de 5 mL et 10 mL = 4,85 et 6,9 mg de lithium
Carbonate de lithium Téralithe Téralithe LP 400	cp à 250 mg = 6,8 meq de lithium cp à 400 mg = 10,8 meq de lithium


Valpromide Dépamide	cp 300 mg gastrorésistants.
acide valproïque Dépakine	cp 200 mg; cp 500 mg sol.200 mg/mL
Dépakine chrono	cp chrono 500 mg
Contre-indications : • Atteinte hépatique, antécédents d’hépatite due à l’acide valproïque.
Effets indésirables : • Troubles neuropsychiques : effet sédatif, hypotonie, manifestations confuso-onirique (surtout en cas d’association à d’autres psychotropes). • Troubles digestifs bénins transitoires : prise de poids, tremblement, finesse des cheveux, très rares cas de thrombopénies, hépatites, pancréatites.
Surdosage aigu : • Nausées, troubles de l’équilibre, sédation, état confusionnel ou stuporeux (à traiter par lavage gastrique, administration de charbon activé). • Surveillance cardio-respiratoire (et diurèse osmotique, si besoin).


carbamazépine Tégrétol et Tégrétol LP	cp à 200 mg; solution à 20 mg/ml cp LPà 400 mg
Contre-indications : • Allergies cutanées graves, bloc auriculo-ventriculaire, occlusion intestinale. • Prudence si antécédents de glaucome, de retention urinaire, d’affections hépatiques et rénales.
Effets secondaires :
Fatigue, somnolence, ataxie, céphalées, troubles digestifs, troubles visuels, confusion, agitation, éruptions, leucopénie (donc surveillance de la NFS tous les 15 jours en période d’ascension des doses), troubles de l’équilibre, nausées.
Surdosage : • Agitation motrice, tremblements, mouvements anormaux, mydriase, troubles de conscience pouvant aller jusqu’au coma. Troubles cardio-respiratoires.
Traitement :
Charbon activé, surveillance des fonctions vitales.

DIVALPROATE DE SODIUM
Dépakote	cp gastrorésistant 250 mg et 500 mg
Contre-indications : • Hypersensibilité connue à la molécule. • Hépatites aiguës et chroniques. • Porphyries.
Surveillance : • NFS, plaquettes. • Bilan hépatique.
Effets secondaires : • Risque tératogène. • Syndrome parkinsonien réversible. • Troubles digestifs en début de traitement. • Prise de poids, céphalées, somnolence, chute des cheveux.
Surdosage : • Coma calme, hypotonique, myosis, dépression respiratoire. • Traitement par évacuation gastrique, diurèse, surveillance cardio-respiratoire.