10. Antiparkinsoniens
RAPPEL PHYSIOLOGIQUE DE LA MOTRICITÉ SQUELETTIQUE
Les centres encéphaliques de la motricité volontaire sont situés dans la circonvolution frontale ascendante d’où partent les faisceaux pyramidaux direct et croisé avec synapse dans la corne antérieure de la moelle ou dans les noyaux bulbomésencéphaliques.
Les centres encéphaliques de la motricité non volontaire couvrent 85% du cortex moteur (aires frontale et pariétale). Les neurones issus de ces aires vont présenter des synapses dans le striatum (noyau caudé et putamen), dans le pallidum et le locus niger. Du striatum et pallidum (noyaux gris de la base) partent des fibres extrapyramidales sous-corticales qui se dirigent vers la moelle pour former différents faisceaux rubrospinal, tectospinal, etc. D’autres voies extrapyramidales proviennent d’autres étages du névraxe: noyau rouge, substance noire, noyaux vestibulaires, olive, etc. (voir fig. 10.1 et 10.2). Le striatum et le pallidum constituent un ensemble: le système pallidostrié, responsable du maintien statural. Le striatum commande le pallidum, le pallidum commande les centres sous-jacents. Des expériences de destruction de ces centres ont démontré leur fonctionnement. Quand le striatum est détruit on observe une diminution du tonus musculaire et l’apparition de mouvements désordonnés caractéristiques de la chorée. La destruction du pallidum entraîne la rigidité musculaire, le défaut de coordination des mouvements des membres. La lésion du pallidum entraîne l’activation de la formation réticulée bulbaire.
Fig. 10.1 |
Fig. 10.2 |
Le système pallidal commande les mouvements automatiques ou semi-automatiques (attitudes de la tête, du tronc, des membres; coordination des mouvements, de la marche), le maintien du tonus de repos, de posture, d’attitude, d’effort, l’harmonisation de l’activité motrice.
Les voies réticulospinales et bulbospinales vont exercer des effets facilitateurs sur le fonctionnement des motoneurones alpha et gamma qui, avec le neurone sensitif et le neurone intermédiaire, vont constituer la «boucle gamma» (fig. 10.3). La mise en jeu du motoneurone α, par étirement du fuseau neuromusculaire, provoque une augmentation du tonus musculaire. La «boucle gamma» apparaît comme un mécanisme d’amortissement des mouvements musculaires. Ces mécanismes sont altérés à des degrés divers dans la maladie de Parkinson.
Fig. 10.3 |
La maladie de Parkinson
La maladie de Parkinson ou paralysie agitante survient progressivement chez certains vieillards, ou à la suite de dégénérescences dues à l’athérosclérose, la syphilis, l’encéphalite léthargique. Sont atteints les neurones nigro-striataux dopaminergiques.
L’abus des neuroleptiques reproduit les symptômes de la maladie de Parkinson. On distingue dans le syndrome parkinsonien l’akinésie, l’hypertonie, les tremblements.
L’akinésie est une perte de l’automatisme. Tous les mouvements deviennent volontaires: le malade est figé. Il limite la fréquence et l’amplitude de ses mouvements. Il perd l’association des mouvements, tel le balancement des bras pendant la marche.
Les tremblements proviennent d’une libération des mouvements involontaires des extrémités des membres: mouvements d’émiettage des doigts, mouvements de torsion des poignets, mouvements de pédalage des jambes.
ANTIPARKINSONIENS ANTICHOLINERGIQUES
Scopolamine
Les alcaloïdes des solanées sont utilisés dans la maladie de Parkinson, hyoscyamine, atropine et surtout scopolamine, cette dernière à la dose de 0,25 à 1mg/j per os. L’effet anticholinergique est responsable de l’amélioration des symptômes. Des dérivés comme la benzatropine et la cogentine sont également utilisés.