Antiangoreux

26. Antiangoreux



On utilise divers composés actifs sur l’hémodynamique cardiaque (dérivés nitrés), sur le travail cardiaque (bêtabloquants, amiodarone), sur la consommation d’oxygène (trimétazidine), sur le calibre des vaisseaux (dipyridamole).


RAPPEL PHYSIOLOGIQUE


Le myocarde est irrigué par les artères coronaires droite et gauche qui se distribuent en un réseau d’artères coronaires sous épicardiques reliées à un plexus sous-endocardique par des artères perforantes. Les artères se résolvent en artérioles et vaisseaux capillaires. Le sang est ensuite drainé dans les veines coronaires conduisant au sinus coronaire. Les artères coronaires proviennent de l’aorte, le sinus coronaire se jette dans l’oreillette droite.

Le débit sanguin est maximal dans les vaisseaux coronaires au moment de la diastole. La région sous-endocardique est moins bien irriguée que la région sous-épicardique.

Le myocarde extrait 80 à 90% de l’oxygène du sang. Lors d’un effort, d’une émotion, d’administration de catécholamines, le travail du cœur est augmenté, le besoin en oxygène n’est satisfait que par un débit sanguin accru.

Le travail du cœur et, par conséquent, la consommation d’oxygène peuvent être appréciés par plusieurs indices: l’un, appelé le «double produit», est égal à la fréquence cardiaque multipliée par la pression artérielle, l’autre, appelé «index tension-temps», est le triple produit de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle et du temps d’éjection systolique.

La diminution physiologique du besoin en oxygène du cœur peut s’obtenir par la mise au repos du sujet. Il en résulte un ralentissement de la fréquence cardiaque, une diminution du retour veineux qui abaisse la pression intra-auriculaire et intraventriculaire et réduit le volume du cœur, une atténuation de la contractilité cardiaque, le cœur étant moins dilaté (loi de Starling).

Le débit sanguin ne peut s’accroître dans certains cas pathologiques par suite du rétrécissement ou de l’occlusion des artères coronaires par des dépôts athéromateux. Au niveau des zones ischémiées, en aval des obstructions, les vaisseaux coronaires sont dilatés au maximum car le myocarde ayant consommé tout l’adénosine triphosphate (ATP) et l’ayant reconstitué à partir d’adénosine diphosphate (ADP), il se libère localement de l’adénosine, puissant vasodilatateur. Le métabolisme en anaérobiose accroît la formation d’acide lactique.









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Fig. 26.1
Phénomène du vol coronarien.


a) Circulation normale.


b) Circulation en zone ischémiée.


La crise angineuse peut encore être produite par un spasme des artères coronaires, spasme provoqué par stimulation des récepteurs alpha-adrénergiques situés dans les parois des gros troncs coronariens épicardiques ou par administration de médicaments comme la méthyl-ergométrine ou au cours de coronarographies.

La vasodilatation coronaire est sous la dépendance d’un facteur de relaxation dérivé de l’endothélium (EDRF: endothelium derived relaxing factor) qui est du monoxyde d’azote NO, formé à partir de L-arginine sous l’action d’une enzyme, la NO-synthétase constitutive endothéliale. Le NO formé diffuse immédiatement dans les cellules musculaires lisses sous-jacentes induisant la vasodilatation par activation de la guanylate cyclase cellulaire.

La NO-synthétase constitutive endothéliale est calcium-calmodaline dépendante: son activité augmente quand le calcium intracellulaire s’élève. Elle est NADP-NADPH dépendante. Elle est activée par l’acétylcholine, l’histamine, la sérotonine, la bradykinine.

La guanosylmonophosphate cyclique (GMPc) intracellulaire augmente, le calcium intracellulaire diminue. D’autres facteurs interviennent: EDHF (endothelium derived hyperpolarizing factor), endothéline, peptide vasoconstricteur puissant. L’EDHF est un facteur vasodilatateur.


PRINCIPAUX ANTIANGOREUX


On distingue les antiangoreux actifs sur la crise d’angor (trinitrine et dérivés) et les antiangoreux utilisés dans le traitement de fond qui diminuent le travail du cœur ou la consommation d’oxygène (bêtabloquants, perhexiline, amiodarone).


Trinitrine


La trinitrine ou trinitroglycérine provoque la dilatation des vaisseaux cutanés et de la face (rougeurs).





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Elle entraîne une vasodilatation généralisée, immédiate et fugace, qui provoque une diminution du retour veineux et du volume ventriculaire, une réduction de la résistance vasculaire périphérique et de la pression d’éjection systolique. Le travail cardiaque est diminué. Le débit cardiaque est diminué malgré la tachycardie provoquée par la trinitrine. Le débit coronaire reste constant.

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May 20, 2017 | Posted by in Uncategorized | Comments Off on Antiangoreux

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