INTERFÉRON ALPHA (3) – PHARMACOLOGIE
PROPRIÉTÉS
– activité antivirale : inhibition de la réplication en modulant le métabolisme de la cellule hôte;
– activité immunomodulatrice : augmentation de l’activité phagocytaire des macrophages;
CONTRE-INDICATIONS
Allergie à l’interféron ou à l’excipient.
Insuffisance rénale, hépatique ou médullaire sévère; cirrhose du foie décompensée.
Antécédent d’épilepsie et/ou atteinte du système nerveux central; antécédents psychiatriques graves.
EFFETS INDÉSIRABLES
Digestifs : anorexie, nausées, vomissements, troubles du transit.
Cutanés : alopécie réversible, sécheresse cutanéo-muqueuse, psoriasis.
Rénaux : rarement insuffisance rénale.
Hématologiques : leucopénie fréquente, anémie et thrombopénie plus rarement.
Endocriniens : dysthyroïdies, hyperglycémie, hypocalcémie.
Réaction au point d’injection; apparition d’anticorps anti-interféron.
INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES
Salicylés et corticoïdes inhibent l’action de l’interféron.
Toxicité digestive du 5-FU augmentée.
Théophylline : contrôler les taux sériques.
Conditions de délivrance de l’interféron et de la ribavirine pour l’hépatite chronique C
– Prescription initiale hospitalière (privée ou publique), réservée aux spécialistes ou services spécialisés en gastro-entérologie, hépatologie, maladies de l’appareil digestif, médecine interne. Délivrance en officine sur présentation de l’ordonnance initiale.
– Renouvellement de la prescription : non restreint. Délivrance en officine sur présentation de l’ordonnance de renouvellement et de l’ordonnance initiale.
– La délivrance est uniquement hospitalière dans les autres indications.
ANTIVIRAUX – ANTI-VHC (2) – PHARMACOLOGIE
Allaitement.
Les contre-indications absolues à la ribavirine sont :
ANTIVIRAUX – ANTI-VHC (4) – ANTIPROTÉASES
CONTRE-INDICATIONS
Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients.
Associations aux molécules suivantes :
Nature de l’interaction | Substances impliquées |
Inducteurs de CYP3A (diminuent l’efficacité des inhibiteurs de protéase) | Rifampicine, rifabutine, millepertuis, dexaméthasone, carbamazépine, phénytoine, phénobarbital |
Inhibiteurs de CYP3A (risque de toxicité par accumulation des inhibiteurs de protéase) | Antifongiques azolés, macrolides, cimétidine, pamplemousse |
Antiarythmiques de classe I et III (amiodarone, flécainide, quinidine, propafénone, etc.), dérivés de l’ergot, benzodiazépines (midazolam, triazolam, etc.), statines, inhibiteurs calciques, sildénafil, bosentan, salmétérol, immunosuppresseurs (ciclosporine, sirolimus, tacrolimus) | |
Éthinylestradiol, déscitalopram, désipramine, zolpidem |
PRÉCAUTIONS D’EMPLOI
Les règles d’arrêt sont les suivantes :
Spécialité | Télaprévir (INCIVO) | Bocéprévir (VICTRELIS) |
Mesure de l’ARN VHC | À S4 et S12 | À S8 et S24 |
Arrêt de la trithérapie | Si ARN VHC ≥1000 UI/mL | Si ARN VHC ≥ 100 UI/mL à S8 ou détectable à S24 |
Arrêt du traitement en cours | Si ARN VHC détectable à S36 ou S48 | Si détectable à S8 et négatif à S24, poursuite jusqu’à S36 |
HÉPATITE AUTO-IMMUNE (1)
Définition
– type I : anticorps anti-muscle lisse : les plus spécifiques sont ceux avec une spécificité anti-actine; on trouve aussi des anticorps anti-SLA; forme typique de la femme vers 40 ans;
– type II : anticorps anti-LKM 1 (Liver Kidney Microsomal) et anticorps anti-LCI; cette forme touche plutôt les enfants.
Le risque est l’évolution vers la cirrhose (le carcinome hépatocellulaire est rare).
HÉPATITE AUTO-IMMUNE (2)
Traitement
Corticothérapie et immunosuppresseur
HÉPATITE AUTO-IMMUNE (3)
1 | Sexe féminin | + 2 |
2 | Rapport phosphatases alcalines/ALAT : | |
– < 1,5N | + 2 | |
– compris entre 1,5 et 3N | 0 | |
– >3N | − 2 | |
3 | Gammaglobulines ou IgG : | |
– > 2N | + 3 | |
− comprises entre 1,5 et 2N | + 2 | |
– comprises entre 1 et 1,5N | + 1 | |
– <1N | 0 | |
4 | Anticorps antinucléaires, anti-muscles lisses, anti-LKM1 : | |
– > 1/80 | + 3 | |
− = 1/80 | + 2 | |
− = 1/40 | + 1 | |
– < 1/40 | 0 | |
5 | Anticorps anti-mitochondries positifs | − 4 |
6 | Marqueurs viraux : | |
– positifs | − 3 | |
– négatifs | + 3 | |
7 | Prise de médicaments hépatotoxiques : | |
– oui | −4 | |
– non | + 1 | |
8 | Consommation alcoolique : | |
– < 25 g/j | + 2 | |
– > 60 g/j | − 2 | |
9 | Histologie hépatique : | |
– hépatite d’interface | + 3 | |
– infiltrat lymphoplasmocytaire prédominant | + 1 | |
– présence de rosettes | + 1 | |
– aucune de ces lésions | − 5 | |
– lésions biliaires | − 3 | |
– autres lésions | − 3 | |
10 | Maladies auto-immunes associées | + 2 |
11 | Séropositivité pour d’autres autoanticorps | + 2 |
12 | HLA-DR3 ou DR4 | + 1 |
13 | Réponse au traitement : | |
– complète | + 2 | |
– rechute | + 3 |
• En préthérapeutique, le diagnostic d’hépatite auto-immune est certain si le total est > 15 et probable s’il se situe entre 10 et 15.
• En post-thérapeutique, le diagnostic d’hépatite auto-immune est certain si le total est > 17 et probable s’il se situe entre 12 et 17.
HÉMOCHROMATOSE
Hémochromatose génétique
CHÉLATEUR DU FER
INDICATIONS
Hémochromatose primitive non curable par saignées.
Intoxications martiales aiguës.
Intoxication aluminique chez l’insuffisant rénal dialysé.
PRÉCAUTIONS D’EMPLOI
Allaitement : absence d’information sur le passage de la substance active dans le lait.
EFFETS INDÉSIRABLES
Douleurs, tuméfaction, érythème, prurit au point d’injection.
Fréquemment myalgies et arthralgies.
Nausées, vomissements, fièvre, urticaire, asthme, douleurs abdominales.
Majoration de l’encéphalopathie des dialysés. Retards de croissance, notamment chez l’enfant.
CIRRHOSE NON COMPLIQUÉE (1)
Le risque de décompensation est de 10 % par an.
La complication la plus fréquente est l’ascite.
20 % des patients développent un carcinome hépatocellulaire.
Principales causes des cirrhoses
– Surpoids, syndrome métabolique.
– Cirrhose biliaire primitive et secondaire à une cholestase chronique (lithiase, sténose, cholangite sclérosante primitive, pancréatite chronique, etc.).
– Hémochromatose, maladie de Wilson, déficit en alpha-1-antitrypsine.
– Gène au retour veineux : syndrome de Budd-Chiari, maladie veino-occlusive, insuffisance cardiaque.
CIRRHOSE NON COMPLIQUÉE (2)
Traitement étiologique
• En cas de cirrhose alcoolique l’arrêt de l’alcool total et définitif (cf. Sevrage alcoolique) permet de stabiliser les lésions et d’améliorer la fonction hépatocellulaire.
• Le traitement étiologique est beaucoup mois efficace dans les autres causes.
Traitement des complications
Elles sont les mêmes pour toutes les cirrhoses quelle que soit leur étiologie.
Certaines particularités doivent être soulignées :
Transplantation hépatique
Les indications sont schématiquement :
– une cirrhose sévère (Child C);
– une cirrhose Child B grave, c’est-à-dire compliquée d’une ascite réfractaire ou d’hémorragies digestives à répétition ou d’une encéphalopathie hépatique invalidante ne s’améliorant pas après plusieurs semaines de traitement symptomatique;
– un carcinome hépatocellulaire si tumeur unique < 5 cm ou 2 à 3 nodules < 3 cm.
MELD score : 3,8 × ln (bilirubine mg/dL) + 11,2 × ln (INR) + 9,6 × ln (créatinine mg/dL).
CIRRHOSE COMPLIQUÉE (1)
Hémorragie digestive par hypertension portale
La prise en charge repose sur la conférence de consensus de l’EASL [1].
Traitement préventif
Deux types de traitement peuvent être proposés :
– la ligature élastique des varices par voie endoscopique jusqu’ à éradication : en général on pratique 4 à 6 séances espacées de 2 à 3 sem.;
– un traitement médical par bêta-bloquants non cardiosélectifs sans ASI type propranolol (AVLOCARDYL) 1 cp. (40 mg) × 3 à 4/j ou AVLOCARDYL LP (cp. 160 mg) 1 cp./j le matin ou nadolol (CORGARD) 1 cp. (80 mg) le matin.
En pratique, on associe souvent la ligature aux β-bloquants.
CIRRHOSE COMPLIQUÉE (2)
Ascite non infectée
Traitement curatif [1]
Il permet d’accroître la natriurèse. Le but est l’obtention d’une perte de poids de 500 g/j.
• Traitement salidiurétique per os, le plus souvent inhibiteurs de l’aldostérone, spironolactone (ALDACTONE):100 à 400 mg/j(cp. à 50 et 75 mg) sous contrôle clinique et biologique régulier. L’efficacité de ce type de diurétique est retardée de 48 à 72 h.
• On peut également utiliser un diurétique de l’anse type furosémide (LASILIX) : 20 à 160 mg/j sous contrôle clinique et biologique régulier, voire une association de plusieurs diurétiques (hypo- et hyperkaliémiants) : MODURÉTIC ou ALDACTAZINE : 1 à 2 cp/.j
Ponctions d’ascite évacuatrices
• Shunt porto-sus-hépatique par voie transjugulaire ou TIPS (Transjugular Intrahepatic Portosystemic Shunt) : c’est la mise en place par voie transjugulaire d’une prothèse expansible intrahépatique après dilatation d’un trajet entre les veines sus-hépatiques et intrahépatiques; c’est donc l’équivalent d’une anastomose porto-cave par voie percutanée. On utilise cette méthode en cas d’ascite réfractaire, dans l’attente d’une transplantation hépatiqe, si le délai d’attente prévisible est > 6 mois.
• Shunt péritonéo-jugulaire (valve de Le Veen); il n’est plus utilisé en raison de ses nombreuses complications : infection, obturation du shunt.
• Anastomose porto-cave : elle n’est plus utilisée du fait de la mortalité et de la morbidité.