LEUCÉMIE LYMPHOÏDE CHRONIQUE (LLC)
Moyens thérapeutiques
Le chlorambucil est l’alkylant le plus employé, du moins en monochimiothérapie.
Le cyclophosphamide est utilisé rarement en monochimiothérapie, plutôt en polychimiothérapie.
La doxorubicine est utilisée en association.
La vincristine est employée en association. La fludarabine est utilisée seule ou en association.
MALADIE DE WALDENSTRÖM
Moyens thérapeutiques
• Échanges plasmatiques en cas d’hyperviscosité.
• Chimiothérapie par association de chlorambucil – corticoïdes selon le schéma discontinu mensuel ou en continu, si la masse est élevée, remplacée par fludarabine ou cyclophosphamide en cas d’échec.
• Radiothérapie palliative d’une splénomégalie symptomatique, s’il y a un hypersplénisme.
LEUCÉMIE LYMPHOÏDE CHRONIQUE – MALADIE DE WALDENSTRÖM – CHIMIOTHÉRAPIE (2)
LYMPHOMES NON HODGKINIENS (LNH) DE FAIBLE MALIGNITÉ
Préalables au traitement
Stade d’extension
• Selon le nombre de territoires envahis, lymphoïdes (examen clinique des ganglions superficiels, de l’anneau de Waldeyer, la rate, radio pulmonaire, TDM thoraco-abdominale) et viscéraux (selon clinique, scanner et BOM). Dans certains cas une tomographie à émission de positons peut être nécessaire
• Selon le volume tumoral, important si masse > 10 cm de diamètre ou nombreuses tumeurs plus petites.
Indications
Stade III2
Chimio-immunothérapie ± radiothérapie optionnelle des territoires les plus volumineux (icebergs).
LYMPHOMES NON HODGKINIENS (LNH) DE GRANDE MALIGNITÉ (1)
Le traitement des lymphomes agressifs nécessite une décision collégiale préalable en RCP dédiée.
Préalables au traitement
Stade d’extension
• Selon le nombre de territoires envahis, lymphoïdes (examen clinique des ganglions superficiels, de l’anneau de Waldeyer, de la rate, radio pulmonaire, TDM abdominale) et viscéraux (selon clinique, BOM). La tomographie à émission de positons est le standard pour ces lymphomes agressifs.
Stade I : un territoire ganglionnaire ou viscéral (IE) envahi.
Stade II : plusieurs territoires contigus d’un seul côté du diaphragme.
Stade IV : territoires ganglionnaires et non ganglionnaires multiples.
LYMPHOMES NON HODGKINIENS (LNH) DE GRANDE MALIGNITÉ (2)
LYMPHOMES NON HODGKINIENS DE GRANDE MALIGNITÉ CHIMIOTHÉRAPIE (2)
MALADIE DE HODGKIN
Préalables au traitement
Stade d’extension
• Selon le nombre de territoires envahis, ganglionnaires (appréciés par examen clinique des ganglions superficiels et de la rate, par radio pulmonaire et éventuelles TDM thoracique et abdominale) et extraganglionnaires (en particulier moelle osseuse) par biopsie ostéo-médullaire. La tomographie à émission de positons est le standard dans la maladie de Hodgkin.
• Selon le volume tumoral (important si diamètre ganglionnaire > 10 cm ou si dans le médiastin le ratio médiastin/thorax est ≥ 0,35 ou s’il y a plus de 3 territoires ganglionnaires atteints).
MYÉLOME MULTIPLE (1)
Classification de Durie et Salmon
Stade I à faible masse tumorale (< 0,6.1012 cellules/m2) : avec tous ces critères
Plasmocytome ou absence de lésions osseuses
Stade II à masse tumorale intermédiaire (de 0,6 à 1,2.1012 cellules/m2)
Ne répond à la définition ni du stade I, ni du stade III
Stade III à forte masse tumorale (> 1,2.1012 cellules/m2) : avec l’un de ces critères
Lésions osseuses multiples (> 3)
À ces éléments classiques, il faut rajouter d’autres facteurs de pronostic sévère :
– un taux élevé de LDH et un taux bas d’albumine;
– un taux de β2-microglobuline supérieur à 3 mg/L en l’absence d’insuffisance rénale;
– une infiltration massive de la moelle et/ou des formes jeunes ou dysplasiques dans la moelle;
– les anomalies du chromosome 13, délétion ou translocation;
– le type D d’immunoglobuline (très rare);
– et surtout la réponse au traitement, beaucoup plus concrète.
MYÉLOME MULTIPLE (2)
Traitement spécifique
Chimiothérapie
Dans les stades II et III de Durie et Salmon (DS) des sujets de plus de 60 ans
• Protocole MP dit d’Alexanian.
• Surveillance clinique, hématologique et dosage des immunoglobulines (Ig) sériques avant chaque cure.
• En cas de réduction des Ig, poursuite du traitement de la même manière 18 à 24 mois selon la vitesse de réduction des Ig (jusqu’à 6 mois après l’obtention du plateau).
• En cas d’échec (non-réduction voire augmentation des Ig) et/ou apparition des troubles métaboliques, passage :
• En cas de rechute après une réponse initiale, on peut reprendre le schéma général ou avoir recours au thalidomide (THALIDOMIDE CELGENE) ou lénalidomide (REVLIMID) dans le cadre de l’ATU de cohorte.
Traitements symptomatiques
Traitement de l’hypercalcémie
Initial et symptomatique (cf. encadré).
Hypercalcémie
– Hydratation salée isotonique de 2 à 3 L/24 h et obtention d’une diurèse équivalente après correction de la déshydratation.
– Acide ibandronique, BONDRONAT, 2 à 4 mg en perfusions de 2 h, renouvelable au 4e jour.
– Pamidronate de sodium, 60 à 90 mg en 2 à 4 h en perfusion salée de 500 mL, renouvelable après 3e jour si réponse partielle, ou acide clodronique, CLASTOBAN, 300 mg en perfusion salée de 500 mL, 3 à 5 j de suite, ou acide zolédronique, ZOMETA, 4 mg en perfusion de 15 min.
– Corticoïdes à fortes doses (120 mg/j).
– Surveillance : fonction rénale, ionogramme, calcémie, poids et diurèse.
ANTIANGIOGÈNES
CONTRE-INDICATIONS
Hypersensibilité au thalidomide.
Absence de contraception féminine efficace.
Absence de contraception masculine.
PRÉCAUTIONS D’EMPLOI
Risque tératogène. Homme fertile. Surveillance neurologique. Neuropathie périphérique.
PRÉCAUTIONS D’EMPLOI
Risque thromboembolique et de neuropathie périphérique.
Surveillance NFS, plaquettes, hormones thyroïdiennes.
EFFETS INDÉSIRABLES
Neutropénie, thrombocytopénie, anémie, asthénie, constipation, crampe musculaire, diarrhée et rash.
OSTÉOSARCOME
L’enjeu est curatif même au stade métastatique.
Traitement des formes localisées
Chimiothérapie première pour prévention des micrométastases
• Méthotrexate (MTX) à fortes doses (3 cures hebdomadaires) + doxorubicine.
• Ou protocole à base de cisplatine, ifosfamide et doxorubicine si adulte ou échec 1re ligne MTX à fortes doses.
Pas de protocole de référence. Inclusion dans protocoles prospectifs.
Chirurgie
• Elle doit avoir lieu dans les 21 j suivant la fin de la chimiothérapie préopératoire.
• Plutôt conservatrice qu’amputation.
• Elle permet l’analyse anatomopathologique de la tumeur pour analyser le pourcentage de cellules viables de la pièce opératoire. Elle précise l’efficacité de la chimiothérapie préopératoire qui conditionne la poursuite thérapeutique.
SARCOME DES TISSUS MOUS DE L’ADULTE
Traitement des tumeurs primitives sans métastases
– préservation de la fonction;
– tumeur rare justifiant la prise en charge par une équipe spécialisée et une décision pluridisciplinaire;
– diagnostic et grading pronostique apportés par anatomopathologiste spécialisé.
Tumeur primitive opérable d’emblée
• Discuter au cas par cas de l’intérêt d’une chimiothérapie adjuvante en RCP.
• Protocoles contenant de la doxorubicine mais pas de protocoles de référence : seule ou associée.
• A considérer pour les sarcomes des tissus mous de grade élevé de malignité. A discuter pour les tumeurs de grade intermédiaire en fonction de la taille de la tumeur, de l’envahissement en profondeur, de la qualité de l’exérèse.
SYNDROMES MYÉLOPROLIFÉRATIFS (1)
Leucémie myéloïde chronique (LMC)
Moyens thérapeutiques
Indications thérapeutiques
• Information du patient sur la nature et le pronostic de la maladie. Hydratation orale de 2 L/j.
• Réalisation de cytaphérèses et mise en congélation des cellules souches avant tout traitement en prévision d’une éventuelle utilisation est de moins en moins d’actualité, surtout depuis l’avènement des inhibiteurs de tyrosine-kinase.
• En première intention, quelle que soit la phase de la maladie : imatinib 400 mg/j dont la dose sera adaptée secondairement à la toxicité et à la réponse cytogénétique et moléculaire (possibilité d’augmenter la dose à 600 ou 800 mg).
• En cas d’intolérance ou de résistance à l’imatinib : recours aux inhibiteurs de seconde génération (nilotinib et dasatinib), en particulier en fonction des mutations secondaires.
• Possibilité d’allogreffe en cas d’échec de l’imatinib ou rarement d’emblée en cas de sujets jeunes avec prévision de résistance primaire à l’imatinib.
• En cas de résistance aux inhibiteurs de tyrosine-kinase et en cas d’impossibilité d’allogreffe, possibilité de traitement par interféron seul ou associé à la cytarabine.