MÉNINGITES À LIQUIDE CLAIR
Méningites bactériennes décapitées
Il faut y penser. Même traitement que pour les méningites purulentes.
Encéphalite herpétique
Urgence diagnostique et thérapeutique
Toute confusion fébrile chez un adulte jeune doit faire évoquer le diagnostic.
Traitement urgent : les séquelles dépendent de la précocité de la mise en route du traitement.
Traitement spécifique des autres causes de méningites à liquide clair
Listériose neuroméningée
Attention : Listeria monocytogenesest résistant aux céphalosporines et aux fluoroquinolones.
Leptospirose
Si le traitement est précoce : doxycycline 200 mg/j.
Sinon amoxicilline 100 mg/kg/j IV ou ceftriaxone 1 g/j; durée 7 à 10 jours.
Méningoencéphalites parasitaires
• Accès pernicieux palustre : toujours y penser. Quinine IV 25 mg/kg/j répartis en 3 perfusions à passer en 4 h ou IVSE. Durée du traitement : 7 j.
• Méningite à cryptocoque : amphotéricine B IV puis relais par fluconazole (TRIFLUCAN) per os400-800 mg/j 6 sem. puis 200 à 400 mg/j (cf. Cryptococcoses).
MÉNINGITES PURULENTES DE L’ENFANT
Antibiothérapie de première intention
Âge < 3 mois
amoxicilline (CLAMOXYL) 200 mg/kg/j IV
+ céfotaxime (CLAFORAN) 200 mg/kg/j
+ gentamicine (GENTALLINE) 3 mg/kg/j.
Contrôle du LCR 24 h après. Traitement pendant 15 j à 3 sem.
Corticothérapie [1]
Injection de dexaméthasone IV 0,15 mg/kg/6 h pendant 4 j.
Avant ou de façon concomitante à la première injection d’antibiotique si :
– diagnostic de méningite à pneumocoque ou à H. Influenzae chez l’enfant et le nourrisson de 3 à 12 mois;
– diagnostic présumé de méningite bactérienne sans certitude microbiologique mais décision de traitement probabiliste par antibiotique chez le nourrisson de 3 à 12 mois car : imagerie cérébrale qui retarde la PL, LCR trouble, examen direct négatif mais autres examens biologiques (LCR et sang) permettent de retenir le diagnostic de méningite bactérienne.
Traitement contre-indiqué si le patient est immunodéprimé.
Semble en effet diminuer les risques de séquelles, notamment auditives, si administrée précocement.
MÉNINGITES PURULENTES – PROPHYLAXIE
La prophylaxie s’adresse aux sujets en contact avec le malade 10 j avant l’hospitalisation.
Méningite à méningocoque
Vaccination antiméningococcique
Pas de vaccin pour le groupe B.
Vaccin tétravalent A/C/Y/W135 (MENCEVAX) si contact avec cas de méningite à méningocoque Y ou W135.
VACCIN MÉNINGOCOCCIQUE POLYOSIDIQUE A + C.
Vaccin antiméningococcique C conjugué (MENINGITEC, NEISVAC).
L’immunité apparaît à partir du 10e j et dure environ 4 ans.
Méningite à Haemophilus influenzae
• Vaccination systématique chez le nourrisson.
• Traitement des sujets-contacts non vaccinés, enfants et adultes, dans les collectivités abritant des enfants de moins de 2 ans et dans les familles où il y a des enfants de moins de 4 ans : par rifampicine (RIFADINE) 20 mg/kg/j pendant 4 j (dès l’âge de 1 mois).
MIGRAINE (1)
On distingue deux types de migraines :
– sans aura, les plus fréquentes, qui se manifestent par une céphalée spontanément résolutive (80 à 90 % des migraines);
– et avec aura, caractérisées par des symptômes neurologiques précédant la céphalée qui peut parfois manquer.
Traitement de la crise
Le traitement de la crise migraineuse doit se faire dès l’apparition des premiers symptômes.
Traitements médicamenteux
• Anti-inflammatoires, à débuter dès l’apparition de l’aura migraineuse :
• Agonistes sérotoninergiques 5HT1 : à utiliser en cas d’échec des médicaments précédents lors de crises antérieures, après l’aura migraineuse et dès le début des céphalées en absence d’aura :
• Dérivés de l’ergot de seigle, en cas de contre-indication des triptans :
ANTIMIGRAINEUX (1) – DÉRIVÉS DE L’ERGOT DE SEIGLE (TRAITEMENT DE LA CRISE)
MIGRAINE (2)
Traitement de fond
Traitement médicamenteux
• Amitriptyline : LAROXYL cp. à 25 mg × 1/j ou IV à XX gttes/j, notamment si la migraine est associée à un syndrome dépressif.
• Pizotifène : SANMICRAN cp. à 0,5 mg 2 à 3 cp. en une prise le soir. Risque de prise de poids.
• Oxérotone : NOCERTONE cp. à 60 mg 2 à 3 cp./j en une prise le soir. Risque de somnolence, diarrhée.
• Méthysergide : DÉSERNIL 2 à 3 cp./j à atteindre progressivement. Peu utilisé en raison de ses effets secondaires, notamment le risque de fibrose rétropéritonéale nécessitant une surveillance régulière de la fonction rénale et l’interruption du traitement 1 mois tous les 6 mois. Association avec les triptans contre-indiquée.
• Inhibiteur calcique : flunarizine (SIBÉLIUM) 1 cp. le soir au coucher. Pas plus de 6 mois car risque de syndrome extrapyramidal.
• Topiramate : EPITOMAX gél. à 25 et 50 mg et cp. à 50 mg. Débuter par 25 mg le soir pendant 1 sem. puis augmenter progressivement si besoin jusqu’à 100 mg/24 h en 2 prises.
• Valproate de sodium (DÉPAKINE) : pas d’AMM. Posologie entre 500 et 1 000 mg/j.
• Dihydroergotamine : DIHYDROERCOTAMINE SANDOZ : XXX gttes × 3/j juste avant les repas, SÉGLOR gél. 5 mg × 2/j; pas d’association possible aux triptans en cas de crise.
• Aspirine : dose variable (300 à 500 mg/j) dans le traitement des migraines avec aura fréquentes.
• Indoramine : VIDORA 1 cp. matin et soir.
• Inhibiteur calcique : vérapamil (ISOPTINE) cp. à 40 mg et gél. à 120 mg. 240 à 320 mg/j hors AMM.
ANTIMIGRAINEUX (2) – DÉRIVÉS DE L’ERGOT DE SEIGLE (TRAITEMENT DE FOND)
MIGRAINE (3)
Grossesse et allaitement
Traitement | Grossesse | Allaitement |
---|---|---|
Traitement de crise | ||
Paracétamol | Possible | Possible |
Aspirine et AINS | Possibles jusqu’au 6e mois et interdits après 24 SA | Déconseillés |
Dextropropoxyphène | Possible ponctuellement | Contre-indiqué |
Codéine | À éviter | Contre-indiquée |
Ergotés | Contre-indiqués | Contre-indiqués |
Triptans | À éviter (pas d’effet tératogène rapporté) | À éviter dans les 24 h suivant la prise |
Traitements de fond | ||
Bêtabloquants | Possibles | Déconseillés |
Amitriptyline | Risque tératogène faible baisser les doses en fin de grossesse | Déconseillée |
Pizotifène | Peu ou pas de données | Déconseillé |
Oxétorone | Déconseillé | Déconseillée |
Flunarizine | Déconseillé | Déconseillée |
Méthylsergide | Contre-indiqué | Contre-indiqué |
Valproate de sodium | Tératogénicité possible | Déconseillé |
Topiramate | Déconseillé | Déconseillé |
ANTIMIGRAINEUX (3) – DÉRIVÉS DES TRICYCLIQUES
CONTRE-INDICATIONS
Glaucome par fermeture de l’angle et rétention urinaire liée à des troubles urétroprostatiques.
ANTIMIGRAINEUX (4) – NOYAU INDOLE
MIGRAINE (4)
État de mal migraineux
Traitement médicamenteux
ANTIMIGRAINEUX (5) – ANTAGONISTE COMPÉTITIF DE LA SÉROTONINE
CONTRE-INDICATIONS
Insuffisance hépatique ou rénale grave.
Insuffisance coronaire, HTA sévère.
Troubles de la circulation périphérique, en particulier artérielle.
EFFETS INDÉSIRABLES
– Vasoconstriction artérielle.
– Asthénie, nausées, vertiges, troubles digestifs, troubles du sommeil, en début de traitement.
– Rashs cutanés et urticaires rares.
– Risque de fibrose rétropéritonéale en cas de traitement prolongé, obligeant à l’arrêt du médicament pendant une période de 1 mois tous les 6 mois. Des fibroses pleuro-pulmo-naires et rétrocardiaques ont également été signalées. Ces manifestations régressent en général à l’arrêt du traitement.
Récapitulatif : traitements de la migraine
ALGIE VASCULAIRE DE LA FACE (AVF)
Traitement de la crise
• Sumatriptan sous-cutané (IMIJECT) solution injectable SC à 6 mg/0,5 mL en ne dépassant pas 2 amp./j. Problème de l’abus médicamenteux chez les patients ayant 7 à 8 crises /j.
• Oxygène 7 L/min pendant 15 min. Pas d’effet indésirable ni contre-indication. Proposé si échec ou contre-indication au sumatriptan, ou en association avec celui-ci, lorsqu’existent plus de 2 crises/j. Prise en charge à 100 %.
• Rarement on pourra utiliser sumatriptan 20 mg par voie nasale ou dihydroergotamine spray si échec ou contre-indication du sumatriptan sous-cutané.
Traitement de fond
• Vérapamil (ISOPTINE) gél. à 120 mg × 3 à 4/j : traitement de première intention, que l’AVF soit épisodique ou chronique. Pas d’AMM. Surveillance ECG (BAV) et tensionnelle. Rarement posologie plus élevée nécessaire (720 mg/j). Dans la forme épisodique, on prévoit un traitement d’une durée équivalente aux accès précédents puis diminution sur une quinzaine de jours.
• Indométacine (INDOCID) gél. à 25 mg, sup. à 50 et 100 mg (150 à 200 mg/j) efficace en quelques jours, sinon arrêter. Essayer de diminuer à la posologie minimale efficace. Pour les formes épisodiques et chroniques en cas d’échec du vérapamil.
• Lithium (TÉRALITHE) cp. à 250 mg ou LP à 400 mg (en moyenne 900 mg/j) : si échec ou contre-indication du vérapamil et de l’indométacine. Réservé à la forme chronique. Pas d’AMM. Augmentation progressive des doses, surveillance des lithémies entre 0,6 et 1 mEq/L puis diminution des doses jusqu’à la dose minimale efficace, en surveillant les effets secondaires (tremblements, somnolence, nystagmus, ataxie, hypothyroïdie).
• Prednisone parfois, dans les formes très sévères (0,5 à 1 mg/kg pendant 15 j. puis diminution rapide sur 1 semaine), uniquement dans la forme épisodique.
• Antiépileptiques si échec des traitements dans l’AVF chronique : topiramate (EPITOMAX), valproate de sodium (DÉPAKINE).