Chapitre 9 Colposcopie et pathologie glandulaire
L’adénocarcinome in situ, lésion prénéoplasique d’origine glandulaire est rare : il représente 2 à 7 % des adénocarcinomes invasifs, alors que les carcinomes malpighiens in situ constituent 57 à 70 % des carcinomes épidermoïdes invasifs.
Facteurs favorisants
Ce sont les mêmes facteurs que l’on retrouve dans le cancer épidermoïde du col utérin.
Ce profil épidémiologique particulier met en évidence le rôle d’un agent transmis sexuellement : le papillomavirus humain. C’est ainsi que dans les adénocarcinomes, l’HPV est retrouvé avec un taux de prévalence de 52 % pour l’HPV18 et de 33 % pour l’HPV16. Ce taux varie avec l’âge, il est de 89 % avant 40 ans et 43 % à l’âge de 60 ans [1].
Circonstances de découverte
Adénocarcinome in situ
C’est la plupart du temps sur l’histologie d’une pièce de conisation réalisée pour le traitement d’une lésion épidermoïde (CIN II ou CIN III) qu’un adénocarcinome du col est retrouvé (figure 9.1).
Il est associé aux lésions épidermoïdes de haut grade dans 50 % des cas.
C’est la principale circonstance de découverte, car le dépistage cytologique de l’adénocarcinome est souvent mis en défaut par son histoire naturelle. Il prend naissance au fond des récessus glandulaires de l’endocol qui sont difficilement accessibles aux prélèvements (frottis endocanalaires ou curetage). De plus, les cellules cylindriques desquament peu spontanément. De ce fait, les frottis n’évoquent le diagnostic que dans 45 à 65 % des cas [2].
Les cellules glandulaires atypiques peuvent être associées à la présence d’anomalies des cellules malpighiennes. C’est ainsi qu’une revue de la littérature montre que des frottis AGUS après exploration colpo-histologique correspondent dans 66 % des cas à des lésions épidermoïdes, dans 10,3 % des cas à des lésions d’adénocarcinome in situ et dans 18 % des cas à des lésions endométriales dont plus de la moitié sont des cancers [3].
Adénocarcinome invasif
Dans 60 % des cas, les signes d’appel sont des métrorragies, des leucorrhées abondantes voire de véritables hydrorrhées.
La deuxième circonstance de découverte est le bilan colpo-histologique fait à la suite d’un frottis nécrotique évoquant une invasion. L’impression colposcopique retrouve les signes péjoratifs du cancer invasif sans pouvoir différencier l’origine glandulaire ou épidermoïde. Le diagnostic est fait par les biopsies dirigées (figure 9.2).