9: Colposcopie et pathologie glandulaire

Chapitre 9 Colposcopie et pathologie glandulaire



L’adénocarcinome du col utérin est en nette augmentation. Alors qu’il y a 20 ans sa fréquence était estimée à 5 % des cancers invasifs du col, il représente actuellement 18 à 30 % des cancers cervicaux.


Étudiée plus particulièrement aux États-Unis, en Norvège et au Royaume-Uni, cette augmentation de fréquence est retrouvée chez des femmes plus jeunes, âgées de moins de 35 ans.


L’adénocarcinome in situ, lésion prénéoplasique d’origine glandulaire est rare : il représente 2 à 7 % des adénocarcinomes invasifs, alors que les carcinomes malpighiens in situ constituent 57 à 70 % des carcinomes épidermoïdes invasifs.


Il semble que l’adénocarcinome in situ soit sous-évalué essentiellement en raison d’un défaut de dépistage et de la difficulté à en faire le diagnostic.




Circonstances de découverte



Adénocarcinome in situ


C’est la plupart du temps sur l’histologie d’une pièce de conisation réalisée pour le traitement d’une lésion épidermoïde (CIN II ou CIN III) qu’un adénocarcinome du col est retrouvé (figure 9.1).



Il est associé aux lésions épidermoïdes de haut grade dans 50 % des cas.


C’est la principale circonstance de découverte, car le dépistage cytologique de l’adénocarcinome est souvent mis en défaut par son histoire naturelle. Il prend naissance au fond des récessus glandulaires de l’endocol qui sont difficilement accessibles aux prélèvements (frottis endocanalaires ou curetage). De plus, les cellules cylindriques desquament peu spontanément. De ce fait, les frottis n’évoquent le diagnostic que dans 45 à 65 % des cas [2].


Les cellules glandulaires atypiques peuvent être associées à la présence d’anomalies des cellules malpighiennes. C’est ainsi qu’une revue de la littérature montre que des frottis AGUS après exploration colpo-histologique correspondent dans 66 % des cas à des lésions épidermoïdes, dans 10,3 % des cas à des lésions d’adénocarcinome in situ et dans 18 % des cas à des lésions endométriales dont plus de la moitié sont des cancers [3].


Parfois c’est la biopsie dirigée sous colposcopie au niveau d’un aspect de transformation atypique de grade II qui fait le diagnostic. Le frottis appuyé de l’endocol à l’aide d’une brosse endocervicale est plus performant que le curetage de l’endocol, mais ces deux méthodes donnent souvent un résultat négatif. Par ailleurs, la microcolposcopie de l’endocol n’est pas satisfaisante. C’est en raison de la difficulté de son dépistage que l’adénocarcinome in situ est souvent méconnu et sous-évalué.


Jul 9, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 9: Colposcopie et pathologie glandulaire

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