9: Affections vertébrales et médullaires

9 Affections vertébrales et médullaires





CARACTÈRES GÉNÉRAUX DES AFFECTIONS MÉDULLAIRES




ATTEINTE MOTRICE


Une atteinte des voies motrices de la moelle épinière se traduit cliniquement en terme de syndrome de type motoneurone central (MNC) ou motoneurone périphérique (MNP). Chacun des quatre membres doit faire l’objet d’une évaluation individuelle de façon à déterminer si l’on a affaire à une monoparésie/plégie, une paraparésie/plégie, une hémiparésie/plégie ou une tétraparésie/plégie.


Muni de ces deux informations (type d’atteinte motrice et localisation/extension) le clinicien peut localiser grossièrement la lésion et construire son diagnostic différentiel en s’aidant des éléments déjà exposés par ailleurs (tableau 9.I).






SYNDROME DE TYPE MOTONEURONE CENTRAL ET PÉRIPHÉRIQUE (MNP ET MNC)


Les premières descriptions de troubles moteurs faisaient références à des syndromes pyramidaux et extrapyramidaux. Cette terminologie, directement issue de celle utilisée chez l’homme, ne tenait pas suffisamment compte des caractéristiques anatomiques du système nerveux des carnivores domestiques. La voie dite pyramidale ou directe est marginale chez le chien et le chat. L’essentiel des troubles de la locomotion que nous observons résulte d’une altération de la voie dite extrapyramidale ou indirecte.


Dans ces conditions, et pour les besoins de la clinique, la commande motrice peut être schématisée par un système à deux étages qui comprend :




Par le jeu de diverses populations de neurones, les lésions des motoneurones centraux vont provoquer une augmentation de l’activité des motoneurones périphériques. C’est de cette particularité physiologique qu’est né le concept de syndrome de type motoneurone central et périphérique si utile en clinique lorsqu’il s’agit de décrire un déficit moteur (tableau 9.II)



TRAUMATISMES DE LA MOELLE ÉPINIÈRE




TRAUMATISMES VERTÉBRO-MÉDULLAIRES




Traitement du traumatisme aigu


Les lésions primaires, lorsqu’elles provoquent une instabilité vertébrale, sont traitées chirurgicalement.


Les lésions secondaires sont traitées selon les mêmes principes que pour l’encéphale. Néanmoins, et c’est une particularité de la moelle épinière, leur extension peut être limitée par la mise en place dans les toutes premières heures d’un protocole d’administration de méthylprednisolone à haute dose. Beaucoup de choses ont été dites à propos de ce protocole, extrapolé, sans aucune étude complémentaire, de données de médecine humaine, elles-mêmes controversées. Mais il faut se souvenir que l’essentiel de la critique est d’ordre méthodologique et que les arguments pharmacologiques restent bien réels. Notre position actuelle est donc de recommander la mise en place de ce protocole dans le cas de traumatismes aigus de la moelle épinière. Enfin, l’argument consistant à recommander l’abandon de ce protocole compte tenu de ses effets secondaires (ceux des corticoïdes à haute dose), ne nous semble guère pertinent tant l’enjeu est important face à ces complications (qu’une prise en charge médicale prévient ou minimise), dans le cadre du respect des indications réelles de ce protocole.





ANOMALIES CONGÉNITALES OU MALFORMATIONS



ANOMALIES VERTÉBRALES


Les anomalies vertébrales sont fréquentes dans l’espèce canine, plus rares chez le chat. Elles sont sélectionnées en même temps que certains critères morphologiques recherchés pour le développement des différentes races. Ainsi, chaque fois que cette sélection porte sur des critères squelettiques, le risque de malformation augmente. Ce principe est également applicable au chat, ce qui explique la plus grande incidence des malformations vertébrales chez le siamois.


Les malformations vertébrales résultent d’anomalies du développement, telles qu’une métamérisation incomplète, une mauvaise vascularisation ou un défaut d’ossification vertébrale.


Les signes peuvent apparaître lors de la première année, pendant la croissance ou, plus tardivement, lorsque les malformations produisent à terme des lésions dégénératives à l’origine d’une compression médullaire ou radiculaire.



Hémivertèbre


Il s’agit d’un défaut d’ossification d’une portion latérale, dorsale ou ventrale d’une vertèbre. Elle résulte d’une migration anormale des somites lors de la formation métamérique de la colonne vertébrale. Le terme d’hémivertèbre est parfois abusif dans la mesure où généralement plus d’une demi-vertèbre est normalement formée. C’est la malformation vertébrale qui est le plus souvent accompagnée de troubles nerveux, car elle entraîne rapidement d’autres anomalies qui conduisent à une compression médullaire.


Les signes cliniques peuvent résulter de plusieurs phénomènes :





Les races prédisposées sont les bouledogues français et anglais, le carlin et le Boston terrier. Ces races ont une queue en « tire-bouchon » résultant elle-même de la présence d’hémivertèbres. Cette malformation peut cependant s’observer sporadiquement dans d’autres races : les terriers, le pékinois, le rottweiler…


Les anomalies concernent préférentiellement les segments thoraciques. Les signes cliniques sont une ataxie et une parésie en rapport avec le segment médullaire lésé. Une incontinence urinaire et fécale est fréquente. Le diagnostic repose sur la clinique, les données épidémiologiques et l’imagerie (radiographie, scanner, IRM).


Le traitement est chirurgical : décompression et stabilisation.



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May 9, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 9: Affections vertébrales et médullaires

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