Item 84 Infections à herpès virus de l’enfant et de l’adulte immunocompétents
Consensus
• Prise en charge de l’herpès cutanéo-muqueux chez le sujet immunocompétent (manifestations oculaires exclues). Conférence de consensus. Société française de dermatologie (SFD), ANAES, novembre 2001.
http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/herpes_court.pdf
• Prise en charge des infections à VZV. 11e Conférence de consensus en thérapeutique anti-infectieuse. Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), ANAES. 25 mars 1998, Lyon.
http://www.infectiologie.com/site/medias/_documents/consensus/vzv98.pdf
Les virus HSV (herpès simplex virus) et VZV (virus de la varicelle et du zona) font partie de la famille des Herpesviridae, qui ont une symptomatologie essentiellement cutanéomuqueuse. Les atteintes viscérales sont plus rares.
Les lésions dermatologiques induites par ces deux virus se caractérisent par l’apparition d’une vésicule.
Herpès cutané et muqueux ITEM 94
I Physiopathologie et épidémiologie
Deux virus de la famille des Herpesviridae, HSV-1, HSV-2, sont en cause dans l’herpès cutanéomuqueux. Ce sont des virus à ADN.
L’herpès se transmet par contacts directs (baisers, rapports sexuels) ou indirects (verres, bouteilles, objets souillés par la salive).
HSV-2 :
– le taux annuel de transmission est de 10 % et c’est plutôt l’homme qui contamine la femme que l’inverse ;
– le patient source est souvent asymptomatique car seulement 20 % des patients infectés sont symptomatiques ;
Lors de la primo-infection, le virus se multiplie au niveau de la porte d’entrée (zone de contact) où il infecte les terminaisons nerveuses sensitives et diffuse par voie centripète le long du neurone jusqu’au ganglion sensitif satellite (ganglion trigéminé pour HSV-1 et ganglion sacré pour HSV-2).
Sous l’effet de divers facteurs déclenchants, le virus se réactive, se multiplie dans le ganglion sensitif puis migre de façon centrifuge jusqu’à la peau, souvent au même endroit que lors de la poussée initiale ou à proximité.
II Clinique
A Primo-infection
1 Pour HSV-1
b) Gingivo-stomatite herpétique aiguë ITEM 343
Après une incubation de 6 jours en moyenne, elle se manifeste par l’apparition brutale d’une fièvre avec altération de l’état général.
L’examen clinique de la muqueuse buccale retrouve des vésicules, parfois regroupées en bouquet, sur un fond érythémateux. Les vésicules peuvent se rompre et laissent place à des érosions parfois recouvertes d’un enduit blanchâtre.
c) Herpès cutané de primo-infection
Apparition en n’importe quel point du tégument d’un bouquet de vésicules sur une base érythémateuse.
2 Pour HSV-2
La primo-infection HSV-2 survient chez l’adulte jeune. C’est une ISTITEM 95.
a) Primo-infection génitale
L’examen clinique retrouve une muqueuse vulvaire érythémateuse, œdémateuse, couverte de vésicules, souvent regroupées en bouquet, qui se rompent et laissent place à des érosions arrondies : tableau de vulvovaginite aiguë érosive.
Elles siègent sur les grandes et les petites lèvres. Elles peuvent s’étendre aux parois vaginales et au périnée.
Il faut impérativement réaliser une sérologie VIHITEM 85, en cas de primo-infection génitale à HSV-2.
B Récurrences
Les récurrences herpétiques sont plus courtes (5 à 10 jours), moins étendues et moins douloureuses que les primo-infections.
Si plus de 90 % de la population française héberge le HSV à l’état latent, seul un pourcentage variable de patients va présenter des récurrences.
La récurrence herpétique débute par des prodromes : prurit, picotements, sensation de cuisson, localisés à l’endroit de la primo-infection.
Quelques heures après les prodromes, apparition d’un bouquet de vésicules sur une base érythémateuse.
Les vésicules se dessèchent et forme une croûte qui va tomber sans laisser de cicatrice (fig. 84-1).
Les récurrences siègent toujours au même endroit chez un patient, déterminé par la localisation de la primo-infection.
III Examens complémentaires
Le diagnostic virologique repose sur la mise en évidence du virus, de ses antigènes ou de son effet cytopathogène caractéristique au sein des lésions.
Cytodiagnostic de Tzanck :
– le produit de raclage est étalé sur une lame qui est observée au microscope après coloration de Giemsa ;
Culture cellulaire :
– une immunofluorescence directe réalisée sur les cultures permet un typage du virus HSV (HSV-1 ou HSV-2) ;
IV Traitement
Prise en charge de l’herpès cutanéo-muqueux chez le sujet immunocompétent (SFD, ANAES, 2001)
Les conclusions de cette conférence sont développées ci-après.
A Traitement de la primo-infection herpétique
Il est efficace sur les virus qui se multiplient mais pas sur les virus latents (dans les ganglions).
La conférence de consensus n’a pas mis en évidence l’efficacité du traitement local qui n’a donc pas d’indication.
1 Traitement de la primo-infection orofaciale
Zovirax intraveineux est utilisé lorsque l’alimentation est impossible. La primo-infection chez un immunodéprimé nécessite aussi la voie IV : Zovirax 5 mg/kg/8 heures pendant 5 à 10 jours.