8 Il n’existe pas de médicament inoffensif. Tout médicament est susceptible d’être toxique et d’entraîner des troubles de l’organisme plus ou moins graves. Tous les effets secondaires sont portés sur la notice qui accompagne le médicament, sans hiérarchisation cependant quant à leur fréquence ou leur gravité. • la surconsommation des antibiotiques est 2 fois plus élevée en France qu’en Allemagne ou au Royaume-Uni ; • les prescriptions médicamenteuses aux personnes âgées de plus de 65 ans représentent un tiers de toutes les prescriptions alors que cette population ne représente qu’environ 15 % de la population française ; • chez les Français âgés de plus de 65 ans, seulement 11 % ne prennent aucun médicament de façon régulière, alors que 5 % d’entre eux prennent 5 à 10 médicaments différents par jour. La fréquence des EIM est également variable et dépend de l’intrication d’un très grand nombre de facteurs qui sont liés : • au médicament lui-même selon ses caractéristiques physicochimiques, les additifs utilisés comme excipients, la mauvaise conservation, le type de voie d’administration… ; • au malade car les sujets âgés, les enfants et les femmes sont plus sensibles, car il s’agit de personnes fragiles ; • à la fragilité du patient qui a un rôle avéré : l’âge augmente le risque d’accidents et il n’est pas rare qu’au moins deux effets indésirables surviennent chez une même personne ; • à l’environnement avec les habitudes de vie, le tabagisme, l’alcoolisme, le mode de nutrition, les médicaments associés. Les principales causes des EIM sont : • une erreur médicamenteuse : la moitié environ des effets indésirables graves serait due à une erreur dans la prise de médicaments ayant entraîné une hospitalisation du patient. Les personnes âgées sont les plus sujettes à ces erreurs. L’objectif des personnels de santé est de prévenir au maximum cette cause d’EIM qui peut être évitable dans 50 % des cas ; • une posologie excessive et donc un surdosage : hémorragie par excès d’anticoagulants, hypoglycémie après administration d’insuline… ; • une réaction cytotoxique : hépatotoxicité du paracétamol ; • une réaction allergique ou immunoallergique par exagération de la réponse immunitaire hormonale ou cellulaire ; • un déficit enzymatique d’origine génétique sensibilisant à certains médicaments ; • un effet du médicament non recherché, par exemple la sécheresse de la bouche avec les antidépresseurs tricycliques, ou avec l’atropine utilisée comme antispasmodique, ou encore les effets indésirables des médicaments anticancéreux car ils agissent non seulement sur les cellules tumorales, mais aussi sur les cellules saines. Pour être totalement efficace, la prévention des EIM nécessite l’intervention du médecin et du pharmacien, mais aussi la vigilance du patient. Pour prévenir au maximum ces EIM, le médecin doit s’astreindre à : • insister auprès du malade sur les dangers de l’automédication ; • ajuster au mieux la posologie en fonction de facteurs individuels (âge, poids, grossesse, maladies…) ; • utiliser des médicaments ayant des marges thérapeutiques larges, c’est-à-dire des médicaments dont l’effet toxique apparaît avec des doses très supérieures à celles nécessaires à l’effet thérapeutique ; • choisir le médicament le plus spécifique et l’utiliser à la posologie la plus faible, compatible avec un effet thérapeutique suffisant ; • diminuer le nombre de produits prescrits pour éviter les interactions médicamenteuses ; • surveiller encore plus attentivement les patients traités avec des médicaments particulièrement actifs tels que les anticoagulants, diurétiques, corticoïdes, antibiotiques, hypoglycémiants oraux, digitaliques, aspirine….
Risques et dangers des médicaments
La consommation des médicaments en France
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Prévention des effets indésirables
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