Partie 8 Maladies Infectieuses
Maladies à déclaration obligatoire
Aminopénicillines et inhibiteurs de β-lactamases
Pénicillines M : antistaphylococciques
Céphalosporines de 1re génération
Céphalosporines de 2e génération
Céphalosporines de 3e génération
Fluoroquinolones antipneumococciques
Accidents d’exposition professionnelle -VIH
Accidents d’exposition professionnelle -VHB
Accidents d’exposition professionnelle -VHC
Antifongiques – Amphotéricine B
Vaccin antirougeoleux, antirubéoleux, antiouorlien
Traitement par antirétroviraux
Infection généralisée à Mycobacterium avium complex
Cryptosporidiose et microsporidiose
Infection à virus Herpes simplex
Inhibiteurs non nucléosidiques
Vaccin combiné de rappel chez l’adolescent et l’adulte
MALADIES À DÉCLARATION OBLIGATOIRE
FICHE MALADIE
MALADIE | CAS À SIGNALER SANS DÉLAI PAR TÉLÉPHONE OU TÉLÉCOPIE | CAS À NOTIFIER PAR FICHE* |
---|---|---|
Botulisme | Probables et confirmés | Probables et confirmés |
Brucellose | Probables et confirmés | Probables et confirmés |
Charbon | Suspects, probables et confirmés | Probables et confirmés |
Choléra | Suspects et confirmés | Confirmés |
Diphtérie | Suspects, confirmés et tout isolement de souche toxinogène | Confirmés et tout isolement de souche toxinogène |
Fièvres hémorragiques africaines | Suspects, probables et confirmés | Probables et confirmés |
Fièvre jaune | Suspects et confirmés | Confirmés |
Fièvre typhoïde et paratyphoïde | Confirmés | Confirmés |
Hépatite A aiguë | Confirmés | Confirmés |
Hépatite B aiguë | Confirmés | Confirmés |
Infection à VIH quel que soit le stade | Confirmés | Confirmés |
Infection invasive à méningocoque | Probables et Confirmés | Confirmés |
Légionellose | Probables et Confirmés | Probables et confirmés |
Listériose | Confirmés | Confirmés |
Orthopoxviroses dont la variole | Suspects et confimmés | Confirmés |
Paludisme autochtone | Confirmés | Confirmés |
Paludisme d’importation dans les DOM | Confirmés | Confirmés |
Peste | Suspects et confimés | Confirmés |
Poliomyélite | Suspects, cofirmés et tout isolement de poliovirus | Confirmés et tout isolement de poliovirus |
Rage | Suspects et confirmés | Confirmés |
Rougeole | Suspects et confirmés | Suspects et confirmés |
Saturnisme de l’enfant mineur | Suspects | Confirmés |
Suspicion de maladie de Creutzfeldt-Jakob et autres encephalites spongiformes transmissibles | Suspects | Suspects |
Tétanos | – | Confirmés |
Toxi-infection alimentaire collective | Tout foyer | Tout foyer |
Tuberculose | Probables et Confirmés | Probables et Confirmés |
Tularémie | Suspects, probables et Confirmés | Probables et Confirmés |
Typhus exanthématique | Suspects et Confirmés | Confirmés |
Les autres peuvent être teléchargés sur le site de l’Institut de veille sanitaire (www.invs.sante.fr).
* Les fiches VIH et hépatite B sont à retirer à la DDASS (feuillets autocopiants non téléchargeables).
ANTIBIOTIQUE (SURVEILLANCE)
FICHE MALADIE
EFFICACITÉ
L’efficacité du traitement se juge sur l’amélioration des symptômes et des signes cliniques, biologiques, microbiologiques ou radiologiques. Tous ne se modifient pas à la même vitesse.
En cas de persistance de la fievre, il faut différencier un échec thérapeutique d’une autre cause :
• Autres causes : erreur diagnostique, thrombose veineuse, infection nosocomiale (en particulier sur cathéter), maladie sous-jacente ignorée, allergie.
DOSAGE D’ANTIBIOTIQUES
ANTIBIOTIQUE DÉPENDANT DU TEMPS
L’efficacité dépend de la durée de traitement pendant laquelle les concentrations sériques sont au-dessus des concentrations inhibitrices : glycopeptides, β-lactamines. Il faut administrer des doses fréquemment ou en continue : le pic sérique informe sur la dose unitaire, et la résiduelle sur l’efficacité.
EFFETS INDÉSIRABLES
Les effets indésirables peuvent être classés en trois groupes :
• selon l’individu (allergie) ;
• selon le medicament (toxicité, interaction, induction enzymatique) ;
Il faut declarer a la pharmacovigilance les effets indesirables lies au médicament.
SURVEILLANCE DU TRAITEMENT
• Clinique : fièvre, état général, signes locaux.
• Biologie : hémogramme, CRP, ionogramme sanguin, créatinine, tests hepatiques, hémocultures (en cas de frissons ou de fiévre) et, si besoin, prélèvements des sites infectes.
• prélever la résiduelle avant une nouvelle administration ;
• prélever le pic 10 à 30 min aprés l’administration (selon le laboratoire, le médicament et la voie) ;
• préciser les doses et la durée du traitement, les heures de prélèvement, le nombre de prises, les autres médicaments.
La surveillance dépend de l’antibiotique utilisé (cf. Fiche maladie p. 710). Elle combine une vigilance clinique et biologique adaptée à chaque médicament :
• cutanée (éruption, allergie, syndrome de Lyell, purpura) ;
• neurologique (confusion, hallucination) ;
• hématologique (hémogramme) ;
• pulmonaire (asthme, pneumonie) ;
• gastro-intestinale (intolérance gastrique, diarrhées, colite à Clostridium difficile) ;
• hépatique (transaminases, bilirubine) ;
HÉMOCULTURES
Il n’est pas possible de réaliser un examen microscopique direct sur le sang prélevé. Il faut donc attendre que les microbes se multiplient suffisamment pour être détectables (colonies, dégagement gazeux). Le sang est alors ensemencé sur des géloses pour isolement de colonies (identification de l’espèce) et réalisation d’un antibiogramme.
• un antiseptique iodé type Bétadine ou Biseptine (voir chapitre antiseptiques) ;
• un garrot propre et décontaminé ;
• deux flacons de milieux de cultures différents et portant l’étiquette d’identification du patient :
• sachets en plastiques permettant l’isolement des tubes de prélèvements et des demandes d’examens ;
• un corps de Vacutainer adapté au diamètre des flacons ;
• dispositif de prélèvement type Butterfly que l’on adapte directement au corps de Vacutainer ;
Avant d’exécuter la ponction, vérifier l’identité du patient, puis contrôler sa température.
• installer confortablement le patient (au lit ou au fauteuil) et effectuer un premier repérage de la veine à ponctionner ;
• s’installer en respectant l’ergonomie (prendre une chaise ou monter le lit à sa hauteur) ;
• effectuer le montage du système de ponction (corps de Vacutainer avec l’aiguille type Butterfly) ;
• mettre la protection sous le bras du patient ;
• ouvrir les flacons de prélèvements et les compresses de façon aseptique, puis imbiber les compresses avec l’antiseptique ;
• poser le garrot à environ 15 cm au dessus de la zone choisie ;
• repérer la veine par palpation ;
• mettre les gants non stériles ;
• désinfecter largement la partie du bras à ponctionner ;
• tendre la peau fermement à l’endroit de la ponction avec l’aide de la main ne tenant pas l’aiguille, afin d’éviter que la veine se dérobe au moment de la ponction ;
• l’aiguille est présentée avec le biseau vers le haut, son introduction doit être franche, une fois l’aiguille rentrée, la cathétérisation de la veine doit être suffisante sans être excessive, au risque de sortir de la lumière de la veine ;
• prendre l’aiguille butterfly par ses ailettes et ponctionner la veine. Attendre la présence de sang dans le tube souple et procéder au remplissage des flacons. Commencer le flacon en aérobie (vert) puis adapter le flacon anaérobie (rouge). Pour maintenir les ailettes, on peut les coller avec un morceau de sparadrap ;
• une fois la ponction veineuse terminée, enlever le garrot puis retirer l’aiguille de ponction, et appliquer une compresse sèche sur le point de ponction. Nettoyer le point de ponction avec des compresses imbibées de sérum physiologique pour enlever le reste d’antiseptique iodé ;
• fixer une compresse sèche avec du sparadrap et assurer une pression modérée pour assurer l’arrêt du saignement ;
• jeter l’ensemble corps de pompe et aiguille de ponction dans le container à aiguille et éliminer le reste des déchets ;
• mettre les flacons dans le sachet de laboratoire adapté après avoir remis les bouchons rigides sur les flacons, remplir la demande d’examen en précisant l’heure du prélèvement, la température du malade et la nature du traitement antibiotique si il en a un. Acheminer rapidement les flacons au laboratoire ;
• mettre le garrot à décontaminer ;
• se laver les mains (lavage simple) ;
• noter le soin avec la température du malade dans le dossier et s’assurer du retour des résultats dans le service.
PIC ET CONCENTRATION RÉSIDUELLE D’ANTIBIOTIQUES
Le pic correspond à la concentration sérique maximale d’antibiotique.
La concentration résiduelle correspond à la concentration sérique minimale d’antibiotique.
Eléments incontournables et communs au pic et à la concentration résiduelle :
Renseigner obligatoirement et précisément :
• l’identité du patient (nom, prénom, date de naissance, sexe),
• l’identité du service demandeur (nom du service, téléphone, nom du prescripteur, nom du préleveur, date et heure de prélèvement).
• le taux le plus récent de la créatinémie du patient,
• le taux le plus récent de la CRP du patient,
• le poids et la taille du patient,
• la date et l’heure de la dernière administration d’antibiotique,
• la date du début du traitement,
• la voie d’administration utilisée (IV, IM),
• la posologie et le rythme d’administration,
• le ou les site(s) infecté(s),
• le ou les germe(s) en cause,
• la nature de l’infection (nosocomiale, suspectée, communautaire ou documentée),
• les traitements associés à cet antibiotique pour évaluer les interférences.
Modalités spécifiques de réalisation d’un pic :
FICHE PHARMACOLOGIE
Propriétés
Antibiotiques bactéricides qui se lient, comme toutes les bêtalactamines, aux protéines enzymatiques (PLP) responsables des derniéres étapes de la synthese du peptidoglycane. L’inhibition de ces enzymes situées à la face externe de la membrane cytoplasmique conduit a un arret de la croissance puis à la mort bactérienne.
Indications
– Infections à streptocoques des groupes A, B, C, et G.
– Angine streptococcique (prévention du rhumatisme articulaire aigu).
– Infections à pneumocoque sensible.
– Infections à staphylocoque non producteur de pénicillinase.
– Infections à anaérobies : clostridies, actinomycoses.
– Autres infections : pasteurellose, rouget du porc, sodoku, charbon.
Précautions d’emploi
Insuffisance rénale : adapter la dose a la clairance de la créatinine ; pénicilline G :
Apports sodés : 1,7 mmol de Na+ par million d’UI de pénicilline G.
Interactions médicamenteuses
Synergie avec les aminosides, l’acide fusidique et l’acide clavulanique.
Propriétés
Pénicillines actives sur les entérocoques, les streptocoques, les entérobactéries et les Haemophilus non producteurs de bêtalactamases
Indications
– Infections des voies respiratoires supérieures (sauf otites moyennes aiguës et sinusites).
– Pneumonie communautaire non compliquée du sujet sain, bronchite aiguë.
– Méningite bactérienne à Listeria, S. pneumoniae, ou N. meningitidis (chez enfant > 6 ans et adulte jeune immunocompétent).
– Infections urinaires : cystite non compliquée de la femme jeune, bactériurie asymptomatique de la femme enceinte, infections à entérocoques.
– Infections à streptocoques, traitement et prophylaxie de l’endocardite bactérienne et du rhumatisme articulaire aigu.
– Maladie de Lyme, listériose, pasteurellose, syphilis.
Précautions d’emploi
Insuffisance rénale : adapter la dose d’amoxicilline à la clairance de la créatinine :
Effets secondaires
Troubles digestifs : nausées, vomissements, diarrhée, colite pseudo-membraneuse, candidose.
Pharmacocinétique
La pharmacocinétique des inhibiteurs de bêtalactamases, proche de celle des aminopénicillines, n’est pas modifiée par l’absorption d’aliments (faible diffusion dans les méninges ne permettant pas une activite synergique dans les méningites), élimination rénale préponderante sous forme active.
Indications
– Infections urinaires basses chez la femme (pas d’indication probabiliste au cours des pyelonéphrites et des prostatites en raison de la fréquence d’E. coli résistants a l’association).
– Infections ORL : otites moyennes, sinusites, épiglottite à H. influenzae.
– Infections respiratoires basses au cours des BPCO en cas d’infections a H. influenzae sécréteur de pénicillinase ou plurimicrobienne, pneumopathie de déglutition communautaire.
– Infections cutanées ou des parties molles sur un terrain fragilise (diabéte, sujet age, etc.), ou après morsure non delabrante.
– Infections gynécologiques en particulier salpingite de la femme jeune (en association avec une tétracycline).
Précautions d’emploi
Tenir compte du risque d’allergie croisée avec les céphalosporines
Insuffisance rénale : adaptation des doses à la clairance de créatinine :
Insuffisance hépatocellulaire : demi-vie sérique augmentée pour la cloxacilline.
Apports sodés : 2,2 mmol de Na+ par g d’oxacilline et de la cloxacilline.
Microbiologie
Résistance naturelle : entérocoque, Klebsiella, Yersinia enterocolitica, Pseudomonas putida et cepacia, Xanthomonas maltophila, Moraxella catharralis, Flavobacterium, Nocardia.
Indications
Précautions d’emploi
Grossesse et allaitement : non tératogéne mais innocuité non établie de l’acide clavulanique.
Insuffisance rénale : adapter la dose de ticarcilline à la clairance de la créatinine :
• 60 à 30 mL/min : 5 g toutes les 8 h ;
• 30 à 10 mL/min : 5 g toutes les 12 h ;
• < 10 mL/min : 2 g par 24 h ;
Ticarcilline – acide clavulanique :
Effets secondaires
Réactions allergiques, troubles digestifs et toxicité neurologique (Cf. Aminopénicillines).
Indications
– Fiévre chez le neutropénique (préférer l’association pipéracilline-tazobactam en raison de la frequence des bacilles gram-négatifs producteurs de bêtalactamases hydrolysant les pénicillines).
– Infections plurimicrobiennes (gynécologique, digestive, etc.).
– Infections à Pseudomonas aeruginosa ou a Acinetobacter sensible.