8: L’orthographe du verbe

Chapitre 8 L’orthographe du verbe



L’ESSENTIEL


Nous renvoyons le candidat soucieux de revoir ses conjugaisons aux ouvrages spécialisés. Entreprendre de revoir l’orthographe des verbes dépasserait le cadre de ce guide. Nous nous contenterons ici de passer en revue les difficultés les plus courantes, et surtout les problèmes d’accord du participe passé.



Le sujet du verbe


Il faut rester attentif aux inversions du sujet.


image Penses-tu savoir ce qui ne va pas ?

image Le travail que requièrent ces exercices me fait peur.

image Ce garçon, que laissent de marbre les jolies jeunes filles, ne pense qu’à ses études.

Avec le pronom indéfini « on », le verbe se met à la troisième personne du singulier même si « on » désigne plusieurs personnes.


image Paul et moi, on restait amis malgré nos dissensions.

Le pronom relatif sujet « qui » remplace un nom ou un pronom placé avant lui et prend le genre, le nombre et la personne de cet antécédent.


image J’ai parlé aux individus qui t’ennuient.

image Toi qui, d’habitude, cherches avec pugnacité, tu as laissé tomber bien vite cette fois.

Avec une tournure impersonnelle (il y a, il existe, il faut, il se trouve), le verbe s’accorde avec le sujet apparent, quel que soit le sujet réel.


image Il existe des problèmes plus graves que ceux-là.

Dans la tournure « c’est » ou « c’était », le verbe s’accorde soit avec le pronom « ce », soit avec l’attribut. Les grammaires restent divergentes.


image Ce sont les enfants qui jouent, ou : c’est les enfants qui jouent. En revanche, on écrira : c’est nous les meilleurs !

Quand le sujet est un adverbe de quantité (peu, beaucoup, assez, combien), le verbe se met au pluriel.


image Peu de jeunes font du sport.

Quand le sujet est un nom collectif (une bande de, une armée de) ou quand il y a deux sujets au singulier reliés par « ou » ou « ni », le verbe se met au singulier ou au pluriel selon le sens de la phrase.


image Une foule de personnes obstruait la rue [c’est la foule qui fait bloc].

image L’avion ou le train me mènera à destination [c’est l’un ou l’autre, pas les deux].

Quand le sujet est « moins de deux », on met le pluriel : après « plus d’un », on met le singulier.


image Plus d’un viendra me voir ; moins de deux sont venus hier.


Les accents circonflexes


À la troisième personne de l’indicatif présent, on place un accent circonflexe sur le « i » des verbes en -aître et en -oître, ainsi qu’aux verbes plaire, déplaire et complaire à chaque fois que le « i » est suivi d’un « t ».


image Il naît, elle apparaît, il croît [du verbe croître], il plaît.

On met un accent circonflexe :


image au verbe être, à la deuxième personne du pluriel (vous) de l’indicatif présent : vous êtes ;

image à tous les verbes conjugués à la première et deuxième personnes du pluriel du passé simple : nous eûmes, vous fûtes, nous allâmes, vous comprîtes ;

image à tous les verbes conjugués à la troisième personne du singulier du subjonctif imparfait et du subjonctif plus-que-parfait : il fallait qu’il partît tôt, je ne pensais pas qu’il l’aimât tant.


Les accents aigus


Normalement, les verbes du premier groupe ayant un « é » à l’avant-dernière syllabe conservent ce « é » au futur simple et au conditionnel présent.


image Il allégera, je réglerai, tu céderais, je protégerai, etc.

L’arrêté du 28 décembre 1976 et les rectifications de 1990 autorisent désormais l’accent grave au lieu de l’accent aigu.


image Il allègera, je règlerai, tu cèderais, je protègerai, etc.

Normalement, dans les inversions sujet-verbe au présent de l’indicatif et du subjonctif, le « e » muet est remplacé par un accent aigu.


image Parlé-je, dussé-je, puissé-je.

L’arrêté du 28 décembre 1976 et les rectifications de 1990 autorisent désormais l’accent grave au lieu de l’accent aigu.


image Puissè-je, aimè-je, dussè-je.


Les participes présents


Les participes en -guant se distinguent de leurs adjectifs ou noms homonymes en -gant.


image C’est en naviguant qu’on devient un marin chevronné ; le personnel navigant s’est mis en grève.

image En zigzaguant trop vite sur les routes sinueuses, l’automobile a fini sa course dans un ravin ; la route zigzagante entraîne trop d’accidents.

Les participes en -quant se distinguent de leurs adjectifs ou noms homonymes en -cant.


image On ne réussit pas dans la vie en vaquant à des occupations absurdes ; il a pris la dernière place vacante.




ATTENTION



Certains participes (pratiquant, choquant, piquant, croquant.) gardent la même forme quand ils sont adjectifs ou noms : en se piquant, il s’est fait mal ; cette tige est très piquante.



Quelques terminaisons difficiles



Terminaison en -eler ou -eter


Les verbes se terminant par -eler ou -eter doublent généralement la consonne « l » ou la consonne « t » devant le « e » muet.


image On voit les nuages qui s’amoncellent ; il épelle mon nom avec difficulté ; il projette de venir me voir.

Exceptions : ciseler, déceler, receler, geler, congeler, dégeler, surgeler, écarte- ler, marteler, modeler, peler, démanteler, acheter, racheter, crocheter, fureter, haleter. Ces verbes ne doublent pas la consonne « l » ou la consonne « t » mais prennent un accent grave sur le « e ».


image Il se rachète depuis son erreur.


Terminaison en -dre


Les verbes en -aindre, -oindre, -eindre et -soudre perdent leur « d » à l’indicatif présent. Ils se terminent par « s » à la première et à la deuxième personne du singulier, et par « t » à la troisième personne.


image Je crains, tu crains, il craint ; je résous, tu résous, il résout. Tous les autres verbes en -dre gardent leur « d » aux trois personnes du singulier.

image Je couds, tu couds, il coud ; je prends, tu prends, il prend.


Terminaisons du subjonctif présent et de l’indicatif présent


À l’indicatif présent, les verbes du premier groupe (en -er) et certains verbes en -ir du troisième groupe (comme accueillir) se terminent aux trois personnes du singulier par :


image –e à la première personne : je marche, je crée, j’envie, j’accueille ;

image –es à la deuxième personne : tu marches, tu crées, tu envies, tu accueilles ;

image –e à la troisième personne : il marche, il crée, il envie, il accueille.

Au subjonctif présent, tous les verbes ont les mêmes terminaisons :


– –e à la première personne du singulier : que je vienne, que je conclue, que je voie ;

image –es à la deuxième personne du singulier : que tu viennes, que tu conclues, que tu voies ;

image –e à la troisième personne du singulier : qu’il vienne, qu’il conclue, qu’il voie ;

image –ions à la première personne du pluriel : que nous venions, que nous concluions, que nous voyions ;

image –iez à la deuxième personne du pluriel : que vous veniez, que vous concluiez, que vous voyiez ;

image –ent à la troisième personne du pluriel : qu’ils viennent, qu’ils concluent, qu’ils voient.

On hésite parfois, lorsque la prononciation est la même, entre l’orthographe de l’indicatif (je conclus) et celle du subjonctif présent (que je conclue). Pour éviter l’erreur, on peut remplacer le verbe ambigu par un autre dont le subjonctif est évident (venir, savoir, prendre).


image je le vois (je le sais) : présent de l’indicatif ;

image il faut que je le voie (il faut que je le sache) : subjonctif présent.



ATTENTION



Au subjonctif présent, « être » et « avoir » prennent un « t » au lieu d’un « e » à la troisième personne du singulier (qu’il soit, qu’il ait) et pas de « i » aux deux premières personnes du pluriel (que nous soyons, que vous soyez, que nous ayons, que vous ayez).

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May 18, 2017 | Posted by in Uncategorized | Comments Off on 8: L’orthographe du verbe

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