La vie collective et la dynamique de groupe
On entend aujourd’hui par dynamique de groupe l’ensemble des phénomènes psychosociologiques qui émergent et se développent dans les petits groupes sociaux (appelés aussi « groupes restreints ») d’environ six à vingt individus durant leurs activités en commun. La dynamique de groupe s’intéresse aussi aux influences qui peuvent résulter des rapports humains (Ex. : l’appartenance à un groupe peut favoriser certaines opinions ou orienter certains comportements).
I
Le fonctionnement des groupes
L’AMP, comme tout professionnel, va évoluer au sein de deux groupes sociaux : celui de son milieu de travail (collègues) et celui des personnes qu’il doit prendre en charge (patients ou résidents).
En observant les attitudes des personnes dans le groupe, il pourra percevoir leurs traits de caractère et leurs difficultés et il pourra ainsi mieux répondre à leurs attentes et mieux les accompagner.
A Les attitudes observées chez les personnes du groupe
En groupe, beaucoup de personnes manifestent des réactions révélatrices de leur personnalité ou de leur vécu (figure 3.1).
Fig. 3.1 Portraits de quelques participants à une réunion de service (l’attitude et les gestes sont révélateurs du caractère de chacun).
1 Les différentes personnalités
Chaque membre d’un groupe a sa propre personnalité. Parmi les traits de personnalité les plus souvent observés, on peut citer, à titre d’exemples, les timides, les réservés, les soumis, les égocentriques, les agitateurs (ou contestataires), les moralisateurs, etc.
En résumé, deux types de personnalité se dégagent dans le groupe : les dominés et les dominants. Ce sont ces personnes qui orientent la vie du groupe.
2 Les dominés (ou soumis)
Les personnes que l’on pourrait classer dans les dominés sont des personnes soumises. Elles ont des difficultés à faire valoir leurs points de vue, à échanger, à prendre la parole dans le groupe. Le plus souvent, elles « suivent » celles qui dominent ou dirigent le groupe, que l’on appelle les dominants (ou leaders).
3 Les dominants (ou leaders)
Certaines personnes du groupe vont jouer le rôle de leader. Elles vont diriger, influencer, orienter, contrôler le travail ou la vie de groupe. Ces personnes peuvent être leaders par leur statut (c’est le cas des directeurs ou responsables), mais c’est souvent le groupe lui-même qui confère ce statut à la personne du fait de sa personnalité forte (dominante).
• Le leader peut avoir une attitude positive de coordonnateur d’aidant, de facilitateur, de protecteur. Il pourra même protéger certaines personnes faibles, soumises ou dominées et les aider à s’intégrer, à dialoguer.
• Le leader peut avoir une attitude négative et utiliser sa position dominante pour manipuler les autres membres du groupe, orienter leurs idées, influencer leur choix, voire les harceler. Cela doit être dénoncé, car c’est une attitude très nuisible pour la vie du groupe.
B Les attitudes positives dans le groupe
On peut distinguer deux types d’attitude dans le groupe : les positives et les négatives.
L’AMP veillera à stimuler les attitudes positives. Avoir une attitude positive, c’est :
• susciter la coopération, l’entraide, la solidarité ;
• réduire les tensions, déjouer les rivalités et les sarcasmes ;
• favoriser le dialogue, écouter les arguments de l’autre ;
• parler en son nom, utiliser le « je » (ne pas faire parler les absents ou les anonymes !) ;
• éviter la critique systématique, la mise en cause des personnes ;
• éviter les jugements de valeur, favoriser la tolérance, la compréhension de l’autre.
Il faut savoir que le climat psychologique qui règne au sein d’un groupe dépend du degré de motivation et d’intérêt pour la tâche à accomplir ensemble, ainsi que des relations qui se tissent entre les différents membres du groupe. Les rôles de chacun des membres sont articulés entre eux. Les prises de décision impliquent un accord tacite de l’ensemble des participants. Le rôle du leader est important pour « fédérer » le groupe.
C L’étude dynamique du groupe
L’étude dynamique de groupe permet de mieux comprendre le rôle des meneurs ou celui des boucs émissaires, mais aussi d’élucider certains phénomènes de blocage et de découragement, d’expliquer les expressions de rejet, d’agressivité, de sympathie, voire d’attachement. Elle permet également de détecter l’émergence de sous-groupes ou de couples au sein d’un groupe, etc. Tout ce « vécu » et sa compréhension sont importants pour la pratique des professionnels et plus largement pour toutes les personnes désirant comprendre ce qui se passe dans leur vie quotidienne.

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