8 Échocardiographie transthoracique et transœsophagienne
technique et images de base
Technique de base et considérations pratiques
En prévision de la mise en place d’une sonde d’ETO, il est préférable de mettre en place et de retirer la sonde nasogastrique pour vider l’estomac et le décompresser. Cela optimise la qualité des images obtenues ultérieurement. Le placement de la sonde d’ETO (figure 8.1) est ensuite obtenu avec la progression douce de la sonde, lubrifiée et déverrouillée, par la bouche, l’oropharynx et dans l’œsophage. Des gaines spécifiques sont disponibles pour protéger à la fois le patient – de l’accumulation des débris des membranes muqueuses avec des résidus d’agents désinfectants et nettoyants – et la sonde.
Une légère résistance est ressentie quand le bout de la sonde arrive au niveau du sphincter supérieur de l’œsophage. La sonde peut être à 25–30 cm du niveau des dents. La sonde se trouve maintenant dans l’œsophage, derrière le cœur, et peut être manipulée de haut en en bas dans l’œsophage et l’estomac afin d’examiner le cœur à différents niveaux de profondeur (figure 8.2). L’extrémité de la sonde est antéfléchie (fléchie vers l’avant) ou rétrofléchie (fléchie vers l’arrière) à l’aide de la grande roue si nécessaire (figure 8.3A), alors que l’utilisation de la plus petite roue permet de manœuvrer la sonde à droite ou à gauche (figure 8.3B). Enfin, il est possible de contrôler l’angle du transducteur à l’intérieur de l’extrémité de la sonde, c’est-à-dire l’angle entre l’axe de la sonde et le plan de l’échographie émanant de l’extrémité de la sonde (figure 8.3C).
Afin de faciliter la formation et la communication, un certain nombre d’images œsophagiennes et gastriques, standardisées et reproductibles, ont été décrites [1,2] (figure 8.4). L’apprentissage pour obtenir ces coupes transversales est la base de l’entraînement en ETO. Un examen échographique complet du cœur et des structures connexes exige une approche globale et séquentielle, avec l’acquisition d’une série d’images de ces structures. Avec la formation et l’entraînement, le nombre d’images obtenues et la complexité de l’évaluation de chaque structure augmentent ; l’examinateur acquiert une appréciation plus intuitive de la visualisation en trois dimensions des structures tout au long de la conduite de l’examen. Il existe des degrés non négligeables de variations anatomiques, de sorte que les distances et les angles correspondant à chaque image doivent être considérés comme des approximations (figure 8.4).
Corrélation de l’échocardiographie avec l’anatomie cardiaque
Il existe trois niveaux d’acquisition des images : la partie supérieure de l’œsophage, la partie inférieure de l’œsophage et le niveau transgastrique (figure 8.2). Le processus de base de l’examen en trois dimensions comprend le balayage du plan de l’image, lentement, par déplacement de la sonde. Lorsque le faisceau est à 0°, l’image est obtenue par le déplacement lent de la sonde, de haut en bas dans l’œsophage, et lorsque le faisceau est à 90°, l’image est obtenue par rotation lente de la sonde de gauche à droite (manipulations illustrées par la figure 8.3). En outre, les sondes multiplans permettent à l’opérateur de faire pivoter le plan de l’analyse du secteur autour d’une structure, par exemple la valve mitrale, en modifiant l’angle du faisceau ultrasonore émanant de l’extrémité de la sonde (figure 8.5). Par conséquent, en raison de l’infinité de possibilités, les images peuvent être obtenues en nombre considérable par les modifications simultanées de l’angle de balayage au niveau de l’œsophage et de l’estomac et par la manipulation de la sonde au niveau gastrique. La technique requise dépend de la structure à explorer. En outre, il existe un degré considérable de variabilité interindividuelle en ce qui concerne le meilleur angle de visualisation d’une structure donnée.
Les plans transverse, vertical et en dehors des axes et leurs relations avec le cœur sont illustrés par la figure 8.6. Une image petit axe d’une structure donnée est obtenue quand le faisceau ultrasonore coupe la structure perpendiculairement par rapport à sa lumière ; une image grand axe est obtenue à 90° par rapport à cet angle. Ainsi, l’image petit axe de la valve aortique est obtenue à environ 40° par rapport au plan transversal parce que la valve aortique se trouve à cet angle ; une image grand axe de la valve est obtenue à environ 130° (c’est-à-dire 40 + 90°). Bien qu’il existe des points aveugles au cours de l’examen échographique transœsophagien (le plus important est l’aorte ascendante distale et la crosse aortique proximale, qui ne sont pas visualisées en raison de l’interposition d’air et donc de l’écho-opacité de la trachée et de la bronche gauche), la majeure partie de l’anatomie cardiaque peut être examinée comme détaillé plus bas.
Vues transœsophagiennes standard
1 Crosse aortique distale, aorte thoracique descendante et aorte abdominale supérieure
À partir de la coupe quatre cavités, qui est en général facilement obtenue après l’insertion de la sonde, la rotation de la sonde vers la gauche fait apparaître la vue de l’aorte thoracique descendante. La profondeur du champ est réduite à 7 cm. L’aorte peut être visualisée en petit axe à 0° (figure 8.7A) et en grand axe à 90° (figure 8.7B) de la sonde de haut en bas. L’origine de l’artère sous-clavière gauche est vue avec une orientation à 3 h de la sonde en position proximale extrême (figure 8.7C). Avec la sonde placée de façon plus proximale, et tournée vers le côté droit du patient, apparaît la partie distale de la crosse aortique (figure 8.7D).
2 Examen petit axe des gros vaisseaux
La sonde est avancée au milieu du thorax et tournée vers la droite afin de visualiser le cœur. Elle est alors positionnée au niveau du haut de l’œsophage pour visualiser les gros vaisseaux (figure 8.8). Une rétroflexion légère de la sonde à ce niveau peut optimiser la qualité de l’image obtenue. Cette incidence peut être utilisée pour détecter une embolie pulmonaire et une dissection aortique et pour mesurer le débit cardiaque à l’aide du Doppler pulsé pour le calcul de l’intégrale temps/vitesse (qui est multipliée par la surface de la section de la crosse de l’artère pulmonaire pour donner le volume d’éjection et par la fréquence cardiaque pour donner le débit cardiaque).