72: Vulvodynie

72 Vulvodynie



SYNDROME CLINIQUE


La vulvodynie est une cause rare de douleur pelvienne rencontrée en pratique clinique. Il ne s’agit probablement pas d’une entité clinique unique, mais plutôt d’une association de différents troubles provoquant une douleur dans cette région anatomique. Parmi ces troubles peuvent être cités les infections chroniques du tractus urogénital féminin ; l’inflammation chronique de la peau et de la muqueuse de la vulve sans infection bactérienne, virale ou fongique décelable ; et des anomalies de la vessie, notamment une cystite interstitielle, des troubles des muscles périnéaux, l’algodystrophie sympathique réflexe et des causes psychogènes. Toutes ces pathologies ont en commun de provoquer une douleur vulvaire chronique mal définie, qui est le signe distinctif de la vulvodynie.


La douleur de la vulvodynie est sourde et vague ou à type de brûlure et de picotements au niveau de la vulve. L’intensité de la douleur est légère à modérée, et peut s’aggraver pendant un bain, la miction ou l’acte sexuel. La douleur peut être projetée au niveau du périnée, du rectum ou de la face interne des cuisses. Des symptômes mictionnels irritatifs et un dysfonctionnement sexuel accompagnent fréquemment la vulvodynie, qui est l’une des principales causes de dyspareunie (figure 72.1). L’examen des antécédents de toutes les patientes souffrant de vulvodynie chronique doit inclure des questions spécifiques relatives à d’éventuels antécédents de sévices sexuels, de maladies sexuellement transmissibles et d’anomalies psychologiques liées à la sexualité.




SIGNES ET SYMPTÔMES


L’examen physique doit viser à identifier une infection bactérienne aiguë de la vulve et/ou du tractus urinaire susceptible d’être traitée facilement. Les patientes atteintes d’infections aiguës, notamment des mycoses et des maladies sexuellement transmissibles, présentent une vulve irritée, enflammée, rêche au toucher et douloureuse à la palpation. Chez les patientes souffrant de vulvodynie chronique, les résultats de l’examen physique sont souvent non spécifiques, la vulve étant peu douloureuse à la palpation, l’examen pelvien étant par ailleurs normal. Des altérations de la peau et de la muqueuse de la vulve dues à un herpès, à des démangeaisons chroniques, à une irritation ou à une douche peuvent également survenir. Chez un faible nombre de patientes souffrant de vulvodynie, un spasme des muscles du périnée peut être mis en évidence à l’examen pelvien. Une allodynie de la vulve et du périnée peut également être rencontrée, en particulier en cas d’antécédents de traumatisme, notamment une chirurgie, une radiothérapie, ou des blessures liées à la pratique de l’équitation ou du cyclisme, etc. Une affection maligne de la vulve doit toujours être envisagée.


Des processus pathologiques extravulvaires peuvent également se manifester par une vulvodynie comme symptôme primaire. L’une des causes les plus fréquentes de vulvodynie d’origine extravulvaire est constituée par les affections malignes du contenu pelvien autres que la vulve. Il est rare qu’une tumeur touchant le plexus lombaire, la queue de cheval ou le plexus hypogastrique se manifeste par une douleur localisée à la vulve et au périnée. Une neuropathie radique peut survenir après une radiothérapie effectuée pour le traitement d’une affection maligne de la vulve et du rectum, et peut se manifester par une douleur similaire à celle de la vulvodynie. Des syndromes canalaires des nerfs ilio-inguinal et génitofémoral peuvent également déclencher un tableau clinique similaire à celui de la vulvodynie.

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Aug 15, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 72: Vulvodynie

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