Chapitre 7 Traumatismes ouverts des tissus mous
FACE DORSALE DU PIED ET FACE ANTÉRIEURE DU COU DE PIED
Plaies simples
Elles exposent aux attentes d’organes nobles de voisinage.
Nerfs
Plaie souillée
Ainsi, le nerf sural doit être recoupé nettement en amont de son émergence aponévrotique.
Tendons
Le testing méthodique et exhaustif de ces tendons est indispensable dans tous les cas :
– pour le TA, il faut demander au blessé de réaliser une flexion dorsale active de la cheville combinée à une adduction de l’avant-pied, en l’exhortant à porter son avant-pied dorsalement et médialement. En cas d’intégrité du TA, il se produit une horizontalisation du rayon médial (supination de l’avant-pied) alors que la saillie du tendon est visible et palpable sur toute son étendue, depuis la crête tibiale jusqu’au cunéiforme médial. La comparaison avec le côté controlatéral est essentielle (il faut commencer l’évaluation par le côté sain) On ne peut être rassuré que si la continuité est certaine avec une force contre résistance identique à celle du côté controlatéral. Il ne faut pas oublier la possibilité de lésions partielles et de ruptures en deux temps, de sorte qu’au moindre doute, il faut poser l’indication d’une exploration au bloc opératoire (voir figure 5.5).
Traumatismes par écrasement
On peut s’aider d’un test à la piqûre qui a deux objectifs :
– d’une part, objectiver des troubles de la sensibilité superficielle par destructions des terminaisons intracutanées ;
– et, d’autre part, chercher à évaluer le degré d’oxygénation et la vitalité locale par l’aspect du perlage sanguin.
Lésions ouvertes
Au SAU, deux situations peuvent se présenter :
– Les lésions d’écrasement sont graves car profondes ou multitissulaires. L’exploration au bloc opératoire ne se discute pas. Se posera au chirurgien le problème de l’appréciation de la vitalité des différentes structures. Tout tissu mou de vitalité douteuse doit être réséqué. Pour la peau, d’éventuels secteurs de vitalité douteuse peuvent être conservés à la condition sine qua non de ne jamais refermer sous tension et surtout de ne pas hésiter à laisser les plaies, au niveau des secteurs douteux, largement ouvertes sur des pansements à plat. Un « second look » sous anesthésie générale 24 à 36 heures plus tard avec l’aide d’un chirurgien plasticien doit être systématiquement programmé.
– Les lésions d’écrasement se limitent à la peau :
– si l’avulsion cutanée est limitée, elle peut être faussement rassurante ; la tendance « naturelle » est le repositionnement simple avec suture la plus anatomique possible ; cette technique doit être proscrite car elle comporte le risque inéluctable de nécrose et de désunion. Il faut savoir se contenter, après résection des zones manifestement dévitalisées, de quelques points lâches, n’exerçant aucune tension, au prix d’une petite perte de substance cutanée accessible à une cicatrisation dirigée ; bien entendu, la surveillance et le suivi sont très importants ;
– si l’avulsion cutanée est étendue, à fortiori, s’il s’agit d’un « dégantage », l’exploration au bloc est indispensable, pour nettoyer, parer et exciser les lésions jusqu’en zone saine, en demandant si possible l’aide d’un chirurgien plasticien, qui pourra recourir à une technique complémentaire de couverture par greffe ou lambeau.
TRAUMATISMES DES PARTIES MOLLES DU TALON
Greffe de peau
Talon vertical osseux
Il faut donner la préférence à des lambeaux de fine épaisseur non obligatoirement sensibles.
– Le premier est plus facile à prélever que le second, mais tous deux sont fiables à condition de conserver un pédicule suffisamment large et épais avec son atmosphère graisseuse. Le contrôle de l’absence de plaie ou de cicatrice périmalléolaire latérale est indispensable pour éliminer une éventuelle lésion du pédicule nourricier. Ils laissent, malgré une greffe de peau mince, des séquelles très inesthétiques au niveau du site donneur.