Reconstructions du plan externe
Lateral collateral ligament reconstructions
Résumé
Les lésions du ligament collatéral latéral sont rares mais demandent le plus souvent une réparation chirurgicale. Nous ne décrirons pas dans ce chapitre les techniques palliatives telles que les ténodèses ou les plasties au fascia lata, ni les plasties antéroexternes dites plasties anti-ressaut. Notre exposé est consacré à la greffe du ligament collatéral latéral, technique de choix dans la reconstruction externe ainsi qu’aux reconstructions postéroexternes. Les lésions du point d’angle postéroexterne (PAPE), de diagnostic difficile, nécessitent souvent un geste de plastie visant à contrôler l’hyperrotation externe.
Summary
Lesions involving the lateral collateral ligament of the knee occur only infrequently, but in most cases require surgical treatment. In this chapter, we have not described palliative techniques such as antero-lateral tenodesis or fascia lata plasties, but have focused on lateral collateral ligament graft, the technique of choice both for lateral and postero-lateral reconstruction. Lesions of the postero-lateral corner are difficult to diagnose, and frequently require reconstruction surgery aimed at correcting postero-lateral rotatory instability.
Introduction
La classification des lésions du plan ligamentaire externe peut être envisagée selon deux plans.
Une laxité dans le plan horizontal traduit une lésion du point d’angle postéroexterne (PAPE). Celle-ci peut être mise en évidence par l’hypermobilité externe décrite par Bousquet [1] ou le recurvatum test de Hughston.
Enfin, il peut exister des laxités mixtes, qui impliquent alors une lésion du LLE et du PAPE.
Anatomie
Plus précisément, le LLE s’oppose à la rotation externe à 0˚ de flexion. Cependant, dès les premiers degrés de flexion, le LLE ne contrôle plus la rotation externe car il se détend au fur à mesure que le genou fléchit. Au contraire, le complexe postéroexterne est à sa tension maximale à 60˚ de flexion et contrôle ainsi la rotation externe [14].
Ce sont les particularités anatomiques du plan ligamentaire externe (Fig. 1) et leurs incidences sur le traitement chirurgical qui nous font rappeler les différentes structures composant le PAPE :
Figure 1 Anatomie du plan externe. 1 : biceps fémoral ; 2 : ligament poplité arqué ; 3 : ligament fabello-fibulaire ; 4 : ligament poplité oblique ; 5 : ligament collatéral latéral.
• le poplité et ses trois tendons terminaux : le tendon principal, le ligament méniscopoplité et le ligament fibulopoplité (PFL) ;
• le complexe ligamentaire postéroexterne lui-même composé de trois ligaments : le ligament poplité oblique, le ligament fabello-fibulaire et le ligament poplité arqué ;
• la corne postérieure du ménisque externe ;
Sugita et Amis [14] retrouvent pour le LLE une longueur moyenne égale à 59,2 mm (51,5-64). Pour Meister [10], elle est un peu supérieure, avec une moyenne de 66 mm (59-72). Il sera donc nécessaire en cas de reconstruction du LLE de prévoir un greffon de longueur suffisante. De plus, si la longueur du LLE pose un problème pour sa reconstruction, il est important de noter que la position de la tête du péroné varie selon les individus dans le plan frontal et varie également selon le degré de flexion [14].
Diagnostic
Évaluation radiologique
Une imagerie par résonance magnétique (IRM) [Fig. 2] est souvent utile pour préciser les lésions du PAPE et du LLE (désinsertion proximale ou distale, lésion du poplité isolé…). Le LLE est bien individualisé sur les coupes coronales et le poplité sur les coupes coronales obliques.
Techniques
Récemment, Laprade [6] a rappelé les différentes possibilités thérapeutiques décrites dans la littérature pour reconstruire le plan postéroexterne en cas de lésion fraîche ou de lésion chronique.
Lésion récente dite « fraîche »
En cas de lésion fraîche, une réparation directe peut être proposée.
• S’il s’agit d’une avulsion ligamentaire (complexe LLE-poplité), une fixation osseuse est nécessaire et peut être réalisée par plusieurs procédés (vis, ancres, cerclages métalliques) ;
• En cas d’avulsion fémorale, il est conseillé de réaliser une fixation en rappel par un tunnel transosseux ;
• en d’arrachement au niveau de la tête du péroné (the arcuate fracture), ce sont les cerclages métalliques qui sont préférentiellement utilisés.
• S’il s’agit d’une rupture interstitielle, différentes techniques de suture peuvent être utilisées (points en cadre, points en U).