7. Présentation des épreuves écrites


Présentation des épreuves écrites



CE QU’IL FAUT SAVOIR


L’épreuve écrite dure 1 h 30. Elle consiste en une série de dix questions portant, pour la plupart, sur l’actualité sociale. Certaines écoles peuvent les regrouper sous forme thématique, d’autres les proposer sans ordre précis. Les énoncés obligent parfois les candidats à circonscrire leur rédaction (soit en proposant un cadre où écrire, soit en indiquant un nombre de lignes maximum). Le plus souvent, chaque candidat est libre de s’exprimer comme il l’entend. Il convient ici de se montrer stratégique : parfois les « grosses » questions sont notées sur plusieurs points quand, a contrario, les simples QCM ou questions fermées ne rapportent que peu de points. Au candidat d’évaluer, dès le début de son épreuve, le temps qu’il compte accorder à chacune d’entre elles.


On peut regrouper les questions en quatre catégories.



Questions à réponses « longues » ouvertes


Il s’agit d’énoncés imposant au candidat de disserter sur des sujets d’actualité. Ces questions portent le plus souvent sur des événements récents (« Que pensez-vous de l’interdiction de fumer dans les lieux publics ? », « Il est de plus en plus question de repousser l’âge de la retraite. Pourquoi une telle décision ? », « Dans quelles conditions peut-on dire que l’alcool devient une drogue ? », « Que savez-vous de l’association Les Restos du cœur ? »…). Ces questions évaluent deux compétences : la connaissance du monde et de ses enjeux d’un côté ; la capacité à structurer, même en une dizaine de lignes, une pensée cohérente de l’autre.


On ne saurait trop recommander au candidat d’être attentif aux sujets qui alimentent le débat politique et social. La lecture des journaux est ici requise. Mais il convient aussi de comprendre les enjeux des débats autour des grandes questions de société.


Quoi qu’il en soit, le candidat devra impérativement respecter quelques principes méthodologiques fondamentaux sur les questions à réponse « longue ».


D’abord, lire la question et la reformuler dans ses propres mots pour être certain que la consigne est comprise. Ensuite, se demander si la réponse attendue est plutôt « analytique » (il s’agit de structurer un ensemble de connaissances sans donner son avis) ou « dialectique » (on attend du candidat qu’il donne son avis, se livre). Dans tous les cas, il faudra impérativement formuler la réponse dans un plan structuré, même si ladite réponse n’excède pas dix lignes ! Les correcteurs ont souvent des grilles de correction dans lesquelles sont attendus les mots clés et les arguments importants. Le candidat sera bien inspiré de formuler avec netteté les étapes de sa réponse afin de faciliter ce travail de correction.


Pour récapituler les impératifs méthodologiques, disons qu’il est nécessaire :



Enfin, la qualité de la syntaxe et de l’orthographe (voire, si possible, du style) constitue un avantage évident. Les phrases seront courtes et claires. Une relecture s’impose.



EXEMPLE


Question : Pensez-vous que le vieillissement de la population soit une calamité ou une chance ?


Cette question constitue un piège : scinder la réponse selon le plan a priori le plus « évident » de calamité/chance entraînerait des réponses aberrantes ! Il serait en effet absurde de soutenir que le vieillissement puisse s’assimiler à un malheur avec la même force de conviction qu’il puisse s’agir d’une chance ! Le bon sens (et la sensibilité humaniste de n’importe quel travailleur social en herbe) impose de reléguer la notion de « calamité » dans l’opinion la plus méprisable pour se concentrer sur les avantages du vieillissement (sans en nier les problèmes).


Nous traiterons ce sujet en considérant qu’il impose un développement particulier au milieu de questions plus courtes. Il va sans dire qu’aucun candidat ne saurait fournir dix réponses aussi longues !


L’introduction doit énoncer le thème (le vieillissement de la population) et poser la question centrale :



Ensuite, il faut poser le problème du vieillissement pour en inférer les différentes conséquences.


Constat



Conséquences sanitaires



Conséquences sociales



Une rapide conclusion récapitule le point de vue du candidat.



Rédaction du travail


Régulièrement, la presse écrite comme les médias audiovisuels nous alertent sur le vieillissement de la population et ses conséquences prétendument désastreuses pour notre société. Faut-il souscrire à ces discours alarmistes qui font du papy-boom une calamité ou peut-on voir dans ce phénomène une chance pour notre pays ?


Dans environ un quart de siècle, nous devrions voir doubler le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans sur toute la planète. Les seniors atteindront le milliard d’individus. Notre pays devrait aussi connaître un papy-boom avec l’arrivée à l’âge de la retraite des enfants du baby-boom. Ces prévisions entraîneront des conséquences sanitaires et sociales.


Des démographes s’inquiètent de ce vieillissement : ils spéculent sur une augmentation des dépenses de santé liées à une pression sur la demande de soins. Cette perspective, assez probable, ne doit pas faire oublier que les personnes âgées sont désormais plus en forme et moins sédentaires que jadis. Les seniors sont fringants et alertes. Ils pratiquent des activités sportives et voyagent. Dans un demi-siècle, même les plus de 80 ans devraient être dans un état de santé sensiblement égal à celui des 70 ans d’aujourd’hui. Si on ajoute à cela les progrès de la médecine ainsi que l’amélioration des conditions de vie, il semble qu’il n’y ait pas lieu de s’inquiéter.


Sur un plan social, on craint que la société se sclérose faute de dynamisme, de jeunesse et de créativité. Or, les générations, désormais habituées à vivre ensemble plus longtemps grâce à l’allongement de l’espérance de vie, devraient partager plus de valeurs et de références. Les rapports intergénérationnels vont se multiplier. Par ailleurs, les seniors développent les services, créent de l’activité, pratiquent le bénévolat et permettent aux « actifs » de travailler. Ce sont les retraités qui, en effet, gèrent les clubs sportifs, participent aux activités culturelles, gardent les petits-enfants… Il ne faut pas craindre les conflits intergénérationnels mais développer la complémentarité et l’entraide.


On le voit : il faut tordre le cou aux idées reçues (les « vieux » coûtent cher, ils « plombent » la société) et travailler à la cohabitation harmonieuse des générations, perspective qui n’exclut nullement de tenir compte des réelles difficultés (financement des retraites, par exemple, ou réalité de la dépendance).



Questions à réponses « courtes » fermées


Le candidat doit trouver la réponse exacte à des questions de culture générale, portant parfois sur l’actualité, parfois sur des données encyclopédiques, parfois même sur le métier. Comment se nomme le Premier ministre de la France ? Qui était Henri Grouès ? Qui signifie CNIL ? Où peut exercer un AMP ? Quelle est la capitale de la Belgique ? Combien le drapeau européen compte-t-il d’étoiles ?


Les questions de ce type sont si nombreuses qu’il paraît difficile de toutes les préparer. On peut néanmoins les répartir en deux catégories : les questions portant sur la culture générale et les définitions de vocabulaire ou d’expressions.




image Définitions de vocabulaire ou d’expressions


De nombreuses questions portent sur le vocabulaire ou les expressions idiomatiques. Le candidat doit procéder méthodiquement : toujours commencer par la définition la plus générale du mot pour, éventuellement, formuler le sens précis qu’il recouvre dans le document (si le contexte est indiqué). Il est parfaitement inutile, du moins si la consigne n’est pas donnée, de proposer des exemples ou des définitions connexes du terme proposé. Il s’agit de rester concis mais précis, simple mais pénétrant.


La question peut porter sur un mot de vocabulaire soutenu, une expression idiomatique, etc.




Questions personnelles et de créativité


Plus originales, ces questions invitent le candidat à mobiliser ses ressources personnelles plus que ses connaissances. Par questions « personnelles », nous entendons des interrogations qui devraient sortir lors des oraux (« Quelles sont vos qualités pour exercer la fonction d’AMP ? », « Qu’attendez-vous de la formation d’AMP ? »…) ou des interrogations qui dessinent des qualités individuelles (« Racontez le dernier film que vous avez vu. » « Quel est le dernier article que vous ayez lu ? »…).


Les questions de créativité se trouvent souvent sous forme de texte à composer à l’aide de mots proposés. Le candidat doit très vite chercher un champ lexical ou thématique commune à ces termes pour former un récit cohérent avec des mots qui, de prime abord, semblent totalement étrangers les uns aux autres. Les verbes peuvent être conjugués et les noms mis au pluriel.



Conseils pour travailler sa culture générale



image « Veille informationnelle »


Une dissertation (même courte !) ou un exposé oral ne peuvent être menés sans connaissances théoriques. Le candidat aux concours paramédicaux et sociaux devra donc travailler les éléments de culture générale contenus dans les différents parcours de formation proposés. Les questions principales qui se posent autour des phénomènes sanitaires et sociaux y sont structurées de manière synthétique.


Toutefois, ces connaissances théoriques ne suffisent pas : l’actualité apporte chaque jour son lot de nouveaux problèmes, de nouvelles questions. Il faut que le candidat se place en situation de « veille informationnelle », c’est-à-dire qu’il se mette à l’écoute des changements, des évolutions, des événements qui marquent la vie sanitaire et sociale. Pour mener à bien cette collecte d’informations, il peut utiliser comme outil la revue de presse, qui constitue une base solide de connaissance de l’actualité.



image Revue de presse


La revue de presse est un outil primordial les écrits, mais aussi pour la préparation de l’entretien individuel qui peut aborder des questions d’actualité.



image Où chercher l’information ? Quels médias privilégier ?

Tous les supports médiatiques sont susceptibles d’être utilisés. Il ne s’agit pas de transformer vos habitudes médiatiques mais de vous en servir intelligemment. Si vous lisez régulièrement la presse écrite (que ce soit la presse quotidienne nationale, régionale ou gratuite, ou bien la presse magazine), découpez au fur et à mesure de vos lectures les articles qui abordent les thèmes éducatifs et sociaux.


De même, si vous consultez l’actualité en ligne (sites dédiés, presse en ligne, voire sites d’actualité des fournisseurs d’accès ou des moteurs de recherche), imprimez les articles pertinents ou copiez-les dans un fichier.


Enfin, la radio ou la télévision peuvent être des supports informationnels utiles. Cependant, elles nécessitent un travail de collecte plus actif : notez immédiatement les informations que vous jugez aptes à alimenter votre revue de presse. Veillez dans ce cas à être scrupuleux dans la prise de notes. Par exemple, si vous regardez un talk-show qui traite de l’homoparentalité, posez-vous les questions suivantes : quelles sont les lois en vigueur ? les jurisprudences ? Quelle est la situation dans les autres pays européens ? …



image Quand faire sa revue de presse ?

Chaque semaine, accordez-vous un temps pour la réaliser. Attention, une revue de presse n’est pas une compilation d’informations. Découper des articles et les classer ne vous servira aucunement à posséder les connaissances requises pour les concours. Il vous faut relire les articles, sélectionner les informations qui vous semblent pertinentes et les analyser.



image Comment analyser les informations recueillies ?

L’analyse de l’information (d’un article de presse par exemple) se déroule en quatre étapes :




Description de l’information : les faits

Procédez, comme le font les journalistes, en posant les cinq questions principales (les « 5 W ») : qui ? Quoi ? Quand ? Où ? Pourquoi ? Vous pouvez ajouter à ce questionnement le « Comment ? ». Si vous répondez à ces questions, votre connaissance de l’information est précise.


Une lecture efficace d’un article de presse passe par la lecture minutieuse de ce que l’on nomme la « titraille », c’est-à-dire le titre, le surtitre, le sous-titre et les intertitres. Ils vous permettent d’avoir accès aux informations les plus importantes. Le « chapeau » (premier paragraphe de l’article généralement en gras) constitue un résumé du contenu de l’article. Il peut être utilisé pour présélectionner les articles : après avoir pris connaissance du chapeau, vous pourrez passer à la lecture intégrale de l’article ou décider de ne pas le retenir.




Termes du débat (arguments) et questions connexes qu’il suscite

Dans un troisième temps, il faut effectuer une recherche documentaire et ouvrir à des problématiques connexes.


Pour cela, repérez les définitions nécessaires à l’analyse de l’article. Si vous ne les connaissez pas, effectuez le travail de recherche nécessaire. Indiquez les sujets connexes au sujet traité. Ce dernier point vous permettra, à l’usage, d’établir des liens entre les différents sujets d’actualité que vous aurez travaillés.


La revue de presse ne peut être conçue comme un exercice ponctuel. Pour qu’elle soit efficace, elle doit être menée sur un temps long. Plus vous aurez travaillé en amont, plus vos connaissances seront ancrées dans un système dense d’informations. La « culture générale » ou la « connaissance de l’actualité » ne s’apprennent pas, ne se « bachotent » pas. C’est un travail à long terme, un investissement du candidat.

Stay updated, free articles. Join our Telegram channel

May 13, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 7. Présentation des épreuves écrites

Full access? Get Clinical Tree

Get Clinical Tree app for offline access