7: Les loisirs

Chapitre 7 Les loisirs




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Entraînement à la compréhension d’un texte




Les sociologues s’accordent pour admettre que la place du loisir dans la société contemporaine a considérablement évolué. Ils mettent notamment en évidence les transformations techniques qui ont affecté le monde du travail et qui ont été à l’origine de la modification profonde des rapports entre travail et loisir.


De nos jours, le travail ne représente plus ce qu’il représentait pour les individus de la fin du xixe siècle ou de la première moitié du xxe siècle. Non seulement on travaille moins, mais on travaille – et on vit et on évalue son travail – différemment. Le changement majeur est en effet qualitatif : les individus ne se réalisent plus par leur métier ou leur profession et ils n’y accordent plus une valeur, existentielle ou sociale, déterminante. Le travail n’est plus une fin en soi, mais un moyen qui peut leur procurer les revenus nécessaires pour vivre : tout (médias, publicité, valeurs véhiculées) semble confirmer que « la vraie vie est ailleurs », hors travail.


L’organisation de la vie selon le triptyque 1 « métro boulot dodo », qui imposait une séparation à la fois temporelle et spatiale entre travail et loisir, change donc considérablement : le loisir, « le temps non productif », est de plus en plus présent et interfère avec le temps productif.


« Temps non productif » ne signifie cependant pas « temps sans contraintes ». Les nouveaux loisirs imposent au contraire des contraintes importantes, à la fois en termes de temps (d’horaires) et en termes de charge financière.


En termes de temps tout d’abord : les loisirs ne sont pas le reliquat, ne sont pas ce qui reste du temps pris par le travail. Au contraire, ils bouleversent la quotidienneté en imposant souvent leurs horaires. Dans ce sens, la séparation entre travail et loisir tend à devenir moins claire. Désormais, travail et plaisir, productivité et loisir se combinent de manière non exclusive, se décloisonnent. Les implications spatiales sont importantes. Des centres de congrès sont construits dans des stations touristiques, les lieux de travail se dotent d’infrastructures de loisirs, les parcs à thème et les centres commerciaux accueillent des annexes universitaires ou des bureaux.


En termes de charge financière ensuite : l’offre cherche à répondre à ces évolutions majeures et à la demande de loisirs. Ceux-ci sont donc pris en charge, organisés, « commodifiés » par des acteurs de plus en plus spécialisés, publics ou privés. Un élément majeur qui doit cependant être souligné (tant il interfère de manière importante dans la manière de faire la ville aujourd’hui), est la pénétration des grandes sociétés privées dans la gestion du temps « non productif ».


Ces évolutions, rapidement présentées, s’esquissent dès la fin des années 1970 et s’affirment au cours des années 1980 et surtout au cours de la décennie suivante, du fait de la conjonction de plusieurs facteurs réunis : une sensibilité prononcée des individus pour le tourisme, les loisirs et la culture ; une mobilité croissante ; l’explosion de la sphère de communication ; l’essor, de manière plus générale, des nouvelles technologies ; un souci certain des responsables publics, effrayés par la vacance des territoires (du fait précisément de la désindustrialisation et des évolutions économiques récentes) de les qualifier ou les requalifier ; la volonté des grandes sociétés du spectacle et du divertissement de se positionner sur le marché familial et de proximité.


Maria Gravari-Barbas, ESTHUA (Études supérieures de tourisme et hôtellerie de l’université d’Angers).







Entraînement à l’ensemble de l’épreuve de français





Interview sur les Français face aux loisirs


D. C1. : Le comportement des Français en matière de loisirs a-t-il changé ?


C. B2. : Oui. Les Français considèrent la pratique d’une activité annexe comme un temps de réalisation personnelle de soi. Ainsi, le loisir occupe une place dans tous les budgets des ménages, même chez les chômeurs. Il fait partie intégrante de la vie quotidienne.


D. C.: Dans quel cadre ces « hobbies3» sont-ils pratiqués ?


C. B. : La plupart se développent dans le cadre d’associations. En 1996, 43 % des Français âgés de plus de quatorze ans participaient à une association. 18 % d’entre eux sont inscrits à un club sportif, 7 % à une association culturelle ou musicale. Ces chiffres sont, au fil des ans, en nette augmentation.


D. C. : Quelles sont les activités les plus pratiquées aujourd’hui ?


C. B. : Les tendances en hausse sont la musique, le sport et le domaine patrimonial. La musique, sous forme de pratique ou de spectacle, est l’activité qui croît de façon continue depuis plusieurs années. Nous pouvons même parler de « boum » musical.


D. C. : Le développement des loisirs a-t-il des conséquences sur l’économie ?


C. B. : Oui, elles sont considérables ! Les loisirs représentent un secteur essentiel dans l’économie nationale. On peut estimer que la part des loisirs dans le budget d’un ménage est d’environ 17 %.


D. C. : Quels seront les marchés les plus concernés dans un proche avenir ?


C. B. : Les marchés du sport, du bricolage/jardinage, des équipements audiovisuels et multimédias, des aliments pour animaux, de la culture. D’après l’INSEE, 31 % des Français jardinent régulièrement.


Dynamique Commerciale n° 65 avec Christian Bromberger, professeur à l’Université de Provence.

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May 16, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 7: Les loisirs

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