Chapitre 7. L’appareil cardiovasculaire
L’appareil cardiovasculaire
L’appareil cardiovasculaire comprend le cœur et l’ensemble des vaisseaux sanguins (artères, veines, capillaires, vaisseaux lymphatiques). Il fonctionne en circuit fermé, le sang est pompé en permanence hors du cœur et y retourne grâce à un ensemble de vaisseaux complexe et bien organisé. Les cellules des différents tissus de l’organisme peuvent subvenir à leurs besoins grâce à leur irrigation permanente par le flux sanguin : elles y puisent les éléments nécessaires à leur fonctionnement (l’oxygène, les éléments nutritifs), et elles y rejettent les résidus de leur métabolisme (le gaz carbonique et autres déchets). Dans cette structure, on distingue deux circuits complémentaires, mais différenciés (figure 7.1) :
Figure 7.1 |
• la petite circulation ou circulation pulmonaire : elle draine le sang, pauvre en oxygène et riche en gaz carbonique, qui est pompé dans le ventricule droit, elle passe ensuite à travers les poumons pour charger le sang en oxygène et se débarrasser des déchets, elle ramène ensuite le sang oxygéné dans l’oreillette gauche ;
• la grande circulation ou circulation systémique : elle propulse le sang oxygéné par l’intermédiaire du ventricule gauche et de l’aorte afin que celui-ci soit distribué à l’ensemble des cellules de l’organisme (il traverse tous les tissus) et revient, chargé des déchets métaboliques, vers l’oreillette droite.
Le cœur
Le cœur est situé au centre gauche du thorax, entre les deux poumons, au-dessus du diaphragme sur lequel il repose (figure 7.2). Il occupe une loge appelée : le médiastin.
Figure 7.2 |
Il a la forme d’une pyramide inversée d’environ 13cm et il pèse environ 300g, chez l’adulte.
C’est un muscle strié qui a un fonctionnement automatique (il n’est pas sous le contrôle de la volonté) dont les contractions rythmées propulsent le sang dans les vaisseaux sanguins.
Dans certains cas (anomalies anatomiques), le cœur se trouve dans la partie droite du thorax. On parle alors de situs inversus ou de dextrocardie.
Le cœur est divisé en une moitié droite et une moitié gauche qui ne communiquent pas entre elles (figure 7.3). Chacune de ces parties comporte une oreillette et un ventricule. Le cœur droit et le cœur gauche sont séparés par une cloison : le septum (la séparation entre les oreillette s’appelle le septum interauriculaire, la séparation entre les ventricules, le septum interventriculaire).
Figure 7.3 |
Pendant la période fœtale, il existe une communication entre les oreillettes, le foramen ovale. À la naissance, cette communication se ferme normalement, afin de former la fosse ovale. Si cela n’est pas le cas, cela peut être le signe d’une maladie, la tétrade de Fallot, qui associe communication interauriculaire et des malformations anatomiques cardiaques cyanogènes.
Les tuniques du cœur
Le cœur est formé par un tissu strié spécial, le myocarde (figure 7.4). C’est un muscle possédant à la fois les propriétés des muscles striés et des muscles lisses. Il possède un système de contraction autonome : le tissu nodal. Le myocarde est tapissé intérieurement et extérieurement par deux membranes (figure 7.5) :
Figure 7.4 |
Figure 7.5 |
• l’endocarde : c’est une membrane qui tapisse les cavités cardiaques, les valves et la tunique interne des artères et des veines. C’est un tissu endothélial lisse qui favorise le passage du sang et évite l’érosion des parois ;
– le péricarde fibreux épais et résistant qui fixe le cœur aux organes voisins (paroi thoracique, diaphragme, etc.). C’est l’enveloppe protectrice du cœur ;
– le péricarde séreux qui comprend deux feuillets (viscéral et pariétal qui facilite le glissement lors des mouvements cardiaques.
La péricardite est une inflammation du péricarde. Celle-ci peut être aiguë ou chronique. Elle est souvent marquée par un épanchement liquidien dans la cavité péricardique. Elle peut résulter d’une infection bactérienne comme la pneumonie. Elle entrave la formation du liquide séreux et abîme les feuillets.
Le cœur droit
Le ventricule droit présente deux orifices : l’orifice auriculo-ventriculaire et l’orifice de l’artère pulmonaire. Ce dernier est fermé par les trois valvules sigmoïdes pulmonaires.
Le cœur gauche
L’oreillette gauche présente cinq orifices : les quatre orifices des veines pulmonaires et l’orifice auriculo-ventriculaire. Ce dernier est fermé par la valve mitrale (ou bicuspide), qui est formée de deux valves. Ces dernières sont fermées lors du remplissage de l’oreillette et lors de la contraction du ventricule.
Le ventricule gauche présente deux orifices : l’orifice auriculo-ventriculaire et l’orifice de l’aorte (ou artère aorte). Ce dernier est fermé par les trois valvules sigmoïdes aortiques.
Les valves cardiaques ne sont pas parfaitement étanches (figure 7.6). Toutefois, certaines malformations graves peuvent gêner le bon fonctionnement de celles-ci. C’est le cas de l’insuffisance et de la sténose valvulaire. Les valves défectueuses sont remplacées par des valves artificielles.
Figure 7.6 |
Les vaisseaux coronaires
Les artères coronaires droites et gauches naissent de la crosse de l’aorte. Au cours de leur trajet, elles donnent naissance à diverses branches qui se distribuent dans le territoire cardiaque (figure 7.7). Ce sont elles qui irriguent le muscle cardiaque (ce sont les vaisseaux nourriciers du cœur).
Figure 7.7 |
Les veines coronaires véhiculent le sang pauvre en oxygène résultant du travail des cellules myocardiques. Elles rejoignent le sinus coronaire qui débouche dans l’oreillette droite.
L’angine de poitrine est une douleur siégeant au niveau du sternum et causée par une diminution momentanée de l’irrigation du myocarde. Le manque temporaire d’oxygène affaiblit les cellules myocardiques mais ne les détruit pas.
L’infarctus du myocarde, ou crise cardiaque, est une destruction plus ou moins importante d’un territoire cardiaque par obstruction ou spasme d’une artère coronaire. La gravité et le pronostic sont en relation avec l’étendue de la nécrose cardiaque.
Le fonctionnement du cœur
Le muscle cardiaque se contracte et ses contractions (battements cardiaques) sont régulières, rythmiques et adaptées aux efforts de l’organisme. Le cœur est une pompe et ses battements doivent être coordonnés. C’est le tissu nodal qui assure cette coordination. Ce dernier possède des cellules musculaires qui sont autorythmiques. Parmi celles-ci, il en existe en particulier qui donnent le rythme du cœur et jouent le rôle d’entraîneur, elles sont appelées pacemaker.