Chapitre 66. Éducation thérapeutique
Éducation thérapeutiqueL’éducation thérapeutique fait aujourd’hui partie de la prise en charge du patient et de son parcours de soin. La revue de la littérature montre en effet combien, ces dernières années, cette question a pris de l’importance. Cela concerne essentiellement les pathologies chroniques, même si des séances d’éducation thérapeutique sont mises en place pour des maladies à durée limitée mais dont le traitement peut être contraignant pour le patient (traitement anticoagulant, p. ex.). Le pédopsychiatre de liaison ne peut être insensible à cette évolution, d’autant qu’il est souvent invité à participer à certains programmes d’éducation thérapeutique.
Définition
Le rapport OMS Europe, publié en 1998, offre une définition de l’éducation thérapeutique du patient (ETP) :
«L’éducation thérapeutique vise à aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. Elle fait partie intégrante et de façon permanente de la prise en charge du patient. Elle comprend des activités organisées, y compris un soutien psychosocial, conçues pour rendre les patients conscients et informés de leur maladie, des soins, de l’organisation et des procédures hospitalières, et des comportements liés à la santé et à la maladie. Ceci a pour but de les aider, ainsi que leurs familles, à comprendre leur maladie et leur traitement, à collaborer ensemble et à assumer leurs responsabilités dans leur propre prise en charge, dans le but de les aider à maintenir et améliorer leur qualité de vie.»
L’éducation thérapeutique se fait de manière individuelle ou collective avec le patient; elle intéresse aussi l’entourage proche. Elle vise à mieux informer le patient, favorisant ainsi son autonomie. Elle privilégie l’écoute et la compréhension et repose sur un véritable échange où chacun peut faire part de ses soucis et des difficultés rencontrées.
L’éducation thérapeutique se déroule sur plusieurs séances selon le diagnostic et les thérapeutiques utilisées. Les activités proposées sont diverses et variées, telles des activités de sensibilisation, d’information, d’apprentissage, d’accompagnement, de théorisation ou de mise en pratique. Différents professionnels s’impliquent dans l’éducation thérapeutique du patient; outre les médecins, s’y retrouvent les infirmières, les diététiciennes, les psychologues et les psychiatres.
Activités d’éducation thérapeutique
Les activités d’éducation thérapeutique proposées visent toutes à permettre au patient l’acquisition de compétences dans le but d’améliorer la prise en charge de la maladie (p. ex., pour un sujet diabétique : contrôle de la glycémie, adaptation des doses d’insuline, familiarisation avec le matériel, gestes à faire en cas de problèmes, prise de sucre…), des soins et de la surveillance de celle-ci. Le but est une meilleure observance du traitement, une autonomisation vis-à-vis de la prise en charge et de l’administration des soins et du traitement et d’améliorer la qualité de vie malgré la maladie. Les soignants visent également à responsabiliser le patient afin de limiter les complications.
L’éducation thérapeutique est une démarche structurée, organisée et planifiée qui est construite sur des choix éthiques et déontologiques. Mettre en place des séances d’éducation thérapeutique pour un patient nécessite de faire au préalable un diagnostic éducatif, culturel et social du patient afin d’identifier au mieux ses besoins, savoir où il en est par rapport à sa maladie, identifier ses compétences et ses motivations. Cela permet également de repérer les difficultés auxquelles il peut être confronté. Des priorités se dégagent alors, et l’éducation thérapeutique peut se mettre en place avec des objectifs clairs, précis et bien définis.
Quatre étapes nécessaires au projet d’éducation thérapeutique
• Établissement d’un diagnostic éducatif personnalisé réalisé au décours d’une consultation médicale. Ce diagnostic peut reposer sur un questionnaire; il offre un aperçu global mais précis des habitudes de vie et des compétences du patient concernant sa maladie (p. ex. : modalités de prise du traitement, perception de l’évolution de sa maladie);
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