Chapitre 6 Syndrome des loges du pied
ANATOMIE ET CLINIQUE
La mise au point de l’anatomie des loges du pied est relativement récente. Les muscles plantaires sont disposés selon quatre couches, de la superficie cutanée au plan profond ostéoarticulaire (figure 6.1). La délimitation des espaces par les fascias permet d’identifier neuf loges, de volume limité, susceptibles d’être rapidement soumises à des hyperpressions (figure 6.2) :
Syndrome des loges aigu
Un syndrome des loges est défini par une augmentation de pression à l’intérieur d’un espace limité par des fascias inextensibles, susceptible de compromettre la circulation et la fonction des tissus contenus dans cet espace. Cette définition est applicable au pied. En l’absence de traitement adéquat (fasciotomie), l’évolution clinique se fait vers une déformation des orteils en griffe et l’apparition d’un pied creux accompagné de raideurs et de paresthésies dans les territoires des nerfs plantaires. À la phase aiguë, le pied est habituellement en position de légère flexion plantaire et abduction. La douleur est amplifiée par l’extension passive des orteils et de la cheville. Les dysesthésies ou les paresthésies plantaires peuvent être présentes et témoignent d’un stade avancé de la compression tissulaire. Le pouls capillaire et les pouls périphériques sont généralement présents. Contrairement à la jambe, la palpation clinique livre peu de renseignements en raison de la localisation profonde de certaines loges. La mesure des pressions est donc réalisée systématiquement. Quatre sites de mesure des pressions sont répertoriés en rapport avec l’agencement des loges au pied (figure 6.2).