6: Membre inférieur

Chapitre 6 Membre inférieur






Anatomie de surface













Cas cliniques




Vue globale



INTRODUCTION


Le membre inférieur est directement attaché au squelette axial par l’articulation sacro-iliaque et par de solides ligaments qui unissent l’os coxal au sacrum. Il est séparé de l’abdomen, du rachis et du périnée par une ligne continue (figure 6.1) qui :




Le membre inférieur comporte la région glutéale, la région crurale ou cuisse, la jambe et le pied. La division en régions dépend des principales articulations et de repères cutanés précis (figure 6.2).




Sa partie postérieure est située entre le pli glutéal et le genou ;



Le trigone fémoral (triangle de Scarpa), la fosse poplitée et la face postéro-interne de la cheville sont des zones importantes de transition traversées par des structures vasculaires, nerveuses et tendineuses essentielles (figure 6.3).



Le trigone fémoral est une dépression de forme pyramidale formée par les muscles de la région proximale de la cuisse et par le ligament inguinal qui constitue la base du trigone. La vascularisation majeure du membre inférieur et l’un des nerfs essentiels du membre inférieur (le nerf fémoral) venant de l’abdomen pénètrent dans le trigone en passant sous le ligament inguinal.


La fosse poplitée est située à la partie postérieure du genou et a une forme de losange délimité par les muscles de la cuisse et de la jambe. Les principaux vaisseaux et les nerfs passent de la cuisse à la jambe en traversant la fosse poplitée.


La plupart des nerfs, des vaisseaux et des tendons qui vont de la jambe au pied passent à travers une série de canaux regroupés sous le nom de canal tarsien à la face postéromédiale de la cheville. Les canaux sont formés par le squelette et le rétinaculum des fléchisseurs qui maintiennent les tendons en place.



FONCTIONS




Locomotion


Une seconde fonction majeure du membre inférieur est de permettre au corps de se mouvoir dans l’espace. Cette fonction implique la participation des mobilités de toutes les articulations du membre inférieur pour poser le pied sur le sol et assurer le mouvement du corps par rapport au pied.


Les mouvements de la hanche sont la flexion, l’extension, l’abduction, l’adduction, les rotations médiale et latérale, et la circumduction (figure 6.5)



Le genou et la cheville sont des articulations charnières. Les mouvements du genou sont principalement la flexion et l’extension (figure 6.6A). Les mouvements de la cheville sont la dorsiflexion (mouvement qui rapproche le dos du pied de la jambe) et la flexion plantaire (figure 6.6B).



Au cours de la marche, de nombreux éléments anatomiques du membre inférieur contribuent à réduire les modifications du centre de gravité. Ils réduisent ainsi la quantité d’énergie nécessaire pour assurer la marche et une déambulation efficace et régulière (figure 6.7). Ces variations sont la bascule du bassin dans le plan frontal, la rotation du bassin dans le plan horizontal, les mouvements des genoux vers la ligne médiane, la flexion des genoux et les interactions complexes des hanches, des genoux et des chevilles. Lors de la marche, le centre de gravité du corps ne se déplace ainsi pas plus de 5 cm à la fois dans le sens vertical et latéral.




ÉLÉMENTS ANATOMIQUES



Squelette et articulations


Les os de la région glutéale et de la cuisse sont l’os coxal et le fémur (figure 6.8). La tête fémorale en forme de sphère et l’acétabulum forment l’articulation de la hanche.



Le fémur est l’os de la cuisse. Son extrémité distale forme une articulation portante majeure en s’articulant avec le tibia au niveau du genou. Elle s’articule aussi en avant avec la patella. La patella est le plus important sésamoïde du corps et est incluse dans le tendon quadricipital.


L’articulation entre le fémur et le tibia est la principale articulation du genou, mais l’articulation entre le fémur et la patella partage la même cavité articulaire. Bien que les principaux mouvements du genou soient la flexion et l’extension, l’articulation du genou a aussi des mouvements de rotation du tibia par rapport au fémur. La rotation contribue au « verrouillage » du genou lorsqu’il est en extension complète, notamment dans la station debout.


La jambe comprend deux os :



Le tibia et la fibula sont unis sur toute leur longueur par une membrane interosseuse et, à leur extrémité distale, par l’articulation tibiofibulaire inférieure qui autorise une mobilité légère entre les deux os. Les surfaces distales du tibia et de la fibula délimitent une cavité profonde (mortaise tibiofibulaire). La cheville est formée par cette cavité et par un os du tarse (le talus) qui comble la cavité. La cheville a son maximum de stabilité en dorsiflexion.


Les os du pied comprennent les os du tarse (figure 6.9), les métatarsiens et les phalanges. Les sept os du tarse sont disposés en deux rangées avec un os intermédiaire entre les deux rangées sur le bord médial. L’inversion et l’éversion du pied sont obtenues par la torsion du pied portant la plante du pied en dedans (inversion) ou en dehors (éversion). Ce sont des mouvements qui se situent dans les articulations situées entre les os du tarse.



Les articulations tarsométatarsiennes unissant les os du tarse et les métatarsiens permettent des mouvements réduits de glissement.


Les mouvements indépendants des métatarsiens sont limités par le ligament métatarsien transverse profond qui unit les têtes métatarsiennes distales au niveau des articulations métatarsophalangiennes. Il y a un métatarsien pour chacun des cinq orteils, et chaque orteil a trois phalanges, à l’exception de l’hallux qui n’en a que deux.


Les articulations métatarsophalangiennes permettent la flexion, l’extension, l’abduction et l’adduction des orteils, mais la mobilité est plus réduite qu’au niveau de la main.


Les articulations interphalangiennes sont des articulations charnières permettant flexion et extension.


Les os du pied ne sont pas dans un seul plan qui leur permettrait de reposer à plat sur le sol. Les métatarsiens et les os du tarse forment deux arches (figure 6.10) : longitudinale et transversale. L’arche longitudinale, sur le bord médial du pied, est la plus grande. Les arches sont souples et sont maintenues par des muscles et des ligaments. Elles absorbent et transmettent les forces durant la marche et la station debout.




Muscles


Les muscles de la région glutéale sont de façon prépondérante des extenseurs, des rotateurs et des abducteurs de la hanche (figure 6.11). En plus de leur action sur la cuisse, le bassin étant fixe, ces muscles contrôlent les mouvements du bassin liés à la fonction du membre inférieur soit au temps d’appui, soit au temps de suspension durant la marche.



Les principaux muscles fléchisseurs de la hanche (muscle iliopsoas, muscle grand psoas et muscle iliaque) ne s’insèrent pas dans la région glutéale ou à la cuisse mais viennent de la paroi postérieure de l’abdomen et passent sous le ligament inguinal pour se fixer à l’extrémité supérieure du fémur (figure 6.12).



Les muscles de la cuisse et de la jambe sont divisés en trois compartiments par des fascias, des os et des ligaments (figure 6.13).



À la cuisse, on distingue trois compartiments musculaires : médial (adducteurs de la hanche), antérieur (extenseurs du genou) et postérieur (fléchisseurs du genou) :



Les muscles de la jambe sont divisés en trois compartiments : latéral (fibulaire), antérieur et postérieur :



Des muscles spécifiques dans chacun des trois compartiments de la jambe fournissent les supports dynamiques des arches du pied.


Les muscles situés entièrement dans le pied (muscles intrinsèques) modifient les forces et les fonctions des tendons allant aux orteils venant de la jambe. Ils assurent un support dynamique à l’arche longitudinale du pied lors de la marche, particulièrement lors de l’élévation du corps en avant sur le membre d’appui juste avant que les orteils quittent le sol.



RAPPORTS AVEC LES AUTRES RÉGIONS


À la différence du membre supérieur où la plupart des éléments neurovasculaires vont du cou au membre supérieur à travers un unique chemin, au membre inférieur il y a quatre entrées et sorties principales entre le membre inférieur, l’abdomen, le pelvis et le périnée (figure 6.14). Ce sont :








POINTS CLÉS



Innervation par les nerfs spinaux lombaux et sacraux


L’innervation motrice et sensitive du membre inférieur est assurée par des nerfs périphériques issus des plexus lombal et sacral venus des parois postérieures de l’abdomen et du pelvis. Ces plexus sont formés par les rameaux antérieurs des nerfs spinaux L1 à L3 et par la plupart des rameaux de L4 (plexus lombal) et de L4 à S5 (plexus sacral).


Les nerfs venus des plexus lombal et sacral destinés au membre inférieur comportent des fibres issues de la moelle spinale de L1 à S3 (figure 6.15). Les nerfs des segments sacraux les plus inférieurs innervent le périnée. Les nerfs sortent de l’abdomen et du pelvis à travers différents orifices et foramens et pénètrent dans le membre inférieur. Une conséquence de cette innervation est que les nerfs lombaux et les premiers nerfs sacraux peuvent être testés cliniquement par l’examen du membre inférieur. De plus, les signes cliniques (tels que douleurs, fourmillements, paresthésies et fibrillations musculaires) liés à l’atteinte des nerfs spinaux (par exemple par une hernie discale intervertébrale de la région lombale) se manifestent au niveau du membre inférieur.



Les dermatomes du membre inférieur sont illustrés par la figure 6.16. Les régions peuvent être testées par l’étude des sensibilités cutanées. Les zones de sensibilité sont pratiquement autonomes et les chevauchements sont rares et toujours limités. Ces dermatomes sont :




Les dermatomes de S4 et S5 sont testés au niveau du périnée.


Des mouvements articulaires spécifiques sont utilisés pour tester les myotomes (figure 6.17). Par exemple :




Chez un sujet inconscient, les sensibilités somatiques et les fonctions motrices somatiques des nerfs spinaux peuvent être testées par la recherche des réflexes tendineux :



Chacun des muscles du groupe musculaire principal du membre inférieur est innervé par un ou plusieurs des nerfs principaux issus des plexus lombal et sacral (figure 6.18) :




En plus de l’innervation des muscles, chacun des nerfs périphériques venus des plexus lombal et sacral comporte des fibres sensitives destinées à des régions cutanées (figure 6.19). La sensibilité de ces zones peut être utilisée pour tester les lésions des nerfs périphériques :





Rapports osseux des nerfs


Le nerf fibulaire commun, rameau du nerf sciatique, venu de la fosse poplitée contourne le col de la fibula pour pénétrer dans la jambe (figure 6.20). Le nerf peut être comprimé contre l’os juste au-dessous de l’insertion du tendon du biceps fémoral sur la tête de la fibula. À ce niveau, le nerf est très vulnérable et peut être lésé par de nombreux traumatismes ou comprimé par un plâtre.





Anatomie régionale



PASSAGE DE L’ABDOMEN ET DU PELVIS AU MEMBRE INFÉRIEUR



Pelvis osseux


Les surfaces externes des os coxaux, du sacrum et du coccyx sont de façon prédominante les régions du pelvis liées au membre inférieur, bien que quelques muscles proviennent de la face profonde ou interne de ces os et des faces des corps des vertèbres lombales, plus haut (figure 6.22).



Chaque os coxal est formé avant ossification complète par trois parties : l’os iliaque (ilium), l’os ischiatique (ischium, ou ischion), et le pubis, qui fusionnent durant la croissance. L’os iliaque est supérieur, et le pubis et l’ischium sont respectivement antéro-inférieur et postéro-inférieur.


L’ilium s’articule avec le sacrum. L’os coxal est en plus amarré à la terminaison de la colonne vertébrale (sacrum et coccyx) par les ligaments sacrotubéral et sacroépineux qui s’insèrent sur la tubérosité et l’épine ischiatique.


La face externe de l’ilium et les surfaces adjacentes du sacrum, du coccyx ainsi que du ligament sacrotubéral constituent une zone importante d’insertion musculaire pour beaucoup de muscles de la région glutéale et du compartiment postérieur de la cuisse. La branche ischiopubienne et le corps du pubis donnent insertion principalement aux muscles du compartiment médial de la cuisse. La tête du fémur s’articule avec l’acétabulum situé sur la face externe de l’os coxal.



Ilium


La partie la plus haute de l’ilium en forme d’éventail, ou aile iliaque, a comme particularité d’être rattachée à l’abdomen par sa face interne et au membre inférieur par sa face externe. La limite supérieure de cette région est la crête iliaque, qui se termine en avant par l’épine iliaque antérosupérieure et en arrière par l’épine iliaque postérosupérieure. Une saillie proéminente latérale est située juste en arrière de l’épine iliaque antérosupérieure, formant le tubercule de la crête.


L’épine iliaque antéro-inférieure est située sur le bord antérieur de l’ilium. Le bord antérieur de l’ilium rejoint le pubis au niveau d’une élévation qui constitue l’éminence iliopectinée.


La surface glutéale de l’aile iliaque regarde en dehors et en arrière. Elle est limitée en haut par la crête iliaque. L’aile de l’ilium est parcourue par trois lignes rugueuses (inférieure, antérieure et postérieure) qui sont les lignes glutéales divisant la face latérale de l’aile iliaque en quatre zones :






Acétabulum


L’acétabulum est une profonde excavation en forme de sphère située sur la face latérale de l’os coxal dans la région où l’ilium, l’ischium et le pubis se rejoignent (figure 6.24). Il s’articule avec la tête fémorale.



Le bord de l’acétabulum comporte dans sa partie inférieure une large encoche appelée incisure acétabulaire.


La paroi de l’acétabulum comprend une zone articulaire et une zone non articulaire :



La surface articulaire en forme de croissant (surface semilunaire) est plus large dans sa partie supérieure où la majeure partie du poids du corps est transmise du pelvis au fémur. Le croissant semilunaire est interrompu à sa partie inférieure par l’incisure acétabulaire.


La fosse acétabulaire est le siège de l’insertion du ligament de la tête fémorale, alors que les vaisseaux et les nerfs passent par l’incisure acétabulaire.



En clinique



Fractures du bassin

L’os coxal, le sacrum et les articulations associées forment un anneau enfermant la cavité pelvienne (anneau pelvien). Des lésions des tissus mous et des viscères peuvent survenir au cours des fractures du bassin. Chez les blessés aux lésions multiples (polytraumatisés) présentant des traumatismes du thorax et/ou des membres inférieurs, les lésions pelviennes doivent être évoquées et recherchées.


Les fractures du bassin peuvent s’accompagner d’hémorragies importantes non visibles nécessitant des transfusions sanguines. De plus, ces saignements peuvent former un hématome pelvien important qui peut comprimer les nerfs et les viscères et inhiber leur fonction (figure 6.25).



Les fractures pelviennes peuvent être classées de plusieurs façons qui permettent au chirurgien de choisir le traitement approprié. Les fractures du bassin sont généralement divisées en quatre types.



D’autres types de traumatismes sont les fractures du pubis avec lésion de l’articulation sacro-iliaque avec ou sans luxation. Ce type de traumatisme est souvent associé à des lésions viscérales pelviennes et à des déperditions sanguines importantes.


Parmi les autres traumatismes du bassin, il faut citer les fractures de fatigue, que l’on peut voir chez les athlètes, et les fractures des sujets âgés atteints d’ostéoporose.



Fémur proximal


Le fémur, os de la cuisse, est le plus grand os du corps. Son extrémité proximale est caractérisée par la tête et le col fémoral et comporte deux importantes saillies : le grand trochanter et le petit trochanter, à l’extrémité de la diaphyse fémorale (figure 6.26).



La tête du fémur sphérique s’articule avec l’acétabulum de l’os coxal. Elle présente une petite dépression non articulaire (fovea capitis) où s’insère le ligament de la tête.


Le col du fémur est un tube osseux cylindrique qui relie la tête à la diaphyse du fémur. Il est orienté en haut et en dedans ; son axe avec celui de la diaphyse fémorale fait un angle d’approximativement 125°. Cet angle est appelé angle d’inclinaison. Dans un plan horizontal, le col se projette en avant selon un angle d’environ 15° ouvert médialement et en avant, appelé angle de déclinaison. L’orientation du col par rapport à la diaphyse accroît la mobilité de la hanche.


L’extrémité supérieure de la diaphyse fémorale comporte le grand et le petit trochanters qui sont des points d’insertion pour les muscles de la hanche.



Grand et petit trochanters


Le grand trochanter est situé dans l’axe de la diaphyse fémorale juste en dehors de la région de jonction du col et de la diaphyse (figure 6.26). Il s’étend vers l’arrière où sa face médiale délimite une large cavité appelée fosse trochantérique. La paroi latérale de la fosse présente une dépression ovale où s’insère le muscle obturateur externe.


Le grand trochanter a une crête allongée sur sa face antérolatérale pour l’insertion du muscle petit glutéal, et une crête similaire sur sa face latérale pour l’insertion du muscle moyen glutéal. Entre ces deux points, le grand trochanter est palpable.


Sur la face médiale de la partie haute du grand trochanter, juste au-dessus de la fosse trochantérique, on note une zone d’insertion pour les muscles obturateur interne et jumeaux, et immédiatement dessus et en arrière, une petite zone sur le bord du trochanter pour l’insertion du muscle piriforme.


Le petit trochanter, de taille plus réduite, a une forme de cône à l’extrémité émoussée. Il se projette en arrière et en dedans par rapport à la diaphyse fémorale. Il est situé juste à la jonction avec le col du fémur (figure 6.26). Il est le point d’insertion des muscles grand psoas et iliaque.


Entre les deux trochanters, séparant le col de la diaphyse, se situent en avant la ligne intertrochantérique et en arrière la crête intertrochantérique.




Crête intertrochantérique

La crête intertrochantérique est située à la face postérieure du fémur proximal. Elle descend médialement du bord postérieur du grand trochanter à la base du petit trochanter (figure 6.26). C’est une arête osseuse large et régulière ayant un tubercule proéminent (tubercule quadrate) sur sa moitié supérieure où s’insère le muscle carré fémoral.



Diaphyse fémorale

La diaphyse fémorale descend de dehors en dedans dans le plan frontal, faisant un angle de 7° avec l’axe vertical (figure 6.27). L’extrémité distale du fémur est donc plus proche de la ligne médiane que l’extrémité proximale de la diaphyse.



Le tiers moyen de la diaphyse est triangulaire à la coupe transversale, avec des bords médial et latéral réguliers délimitant des faces antérieure, latérale et médiale. Le bord postérieur est une crête large et saillante appelée ligne âpre.


La ligne âpre est un site majeur d’insertion musculaire à la cuisse. Au tiers proximal, les limites interne et externe de la ligne âpre divergent et se continuent respectivement vers le haut avec la ligne pectinéale et la tubérosité glutéale de la diaphyse (figure 6.27) :



Le muscle grand glutéal s’insère sur la tubérosité glutéale.


La ligne pectinéale, la tubérosité glutéale et la crête intertrochantérique délimitent une zone triangulaire à la face postérieure du fémur proximal.




En clinique





Articulation de la hanche


La hanche est une articulation synoviale unissant la tête fémorale et l’acétabulum de l’os coxal (figure 6.29A). L’articulation est de type sphénoïde, mettant en rapport une sphère pleine dans une sphère creuse, de mobilité multiaxiale. La hanche est remarquable par sa stabilité, par son aptitude à supporter le poids du corps et par sa mobilité. Les mouvements de l’articulation comprennent la flexion, l’extension, l’abduction, l’adduction, les rotations latérale et médiale, et la circumduction.



Quand on considère les effets des muscles sur l’articulation, on doit avoir à l’esprit le rôle du col fémoral et des angles d’inclinaison et de déclinaison. Par exemple, les rotations interne et externe du fémur sont le résultat de l’action des muscles qui agissent sur le grand trochanter en l’attirant soit en avant, soit en arrière (figure 6.29B).


Les surfaces articulaires de la hanche sont :



L’acétabulum contient presque complètement la demisphère que forme la tête fémorale et contribue à la stabilité articulaire. La fosse acétabulaire non articulaire contient un tissu conjonctif lâche. La surface articulaire semilunaire, plus large dans sa partie supérieure, est recouverte de cartilage hyalin.


La tête du fémur est recouverte de cartilage hyalin excepté au niveau de la fovea.


Le bord de l’acétabulum est augmenté légèrement par l’addition d’un fibrocartilage, le labrum acétabulaire, ou bourrelet acétabulaire, formant un anneau triangulaire à la coupe attaché au limbus acétabulaire. Dans la partie inférieure de l’acétabulum, le labrum passe en pont sur l’incisure acétabulaire, formant le ligament transverse de l’acétabulum et transformant l’incisure en un foramen (figure 6.30A)



Le ligament de la tête fémorale est une bande plate de tissu conjonctif fragile qui s’attache d’un côté à la fovea de la tête fémorale et de l’autre à l’incisure acétabulaire, au ligament transverse et aux bords de l’incisure acétabulaire (figure 6.30B). Le ligament comporte une petite branche de l’artère obturatrice qui participe à la vascularisation de la tête fémorale.


La membrane synoviale prolonge les surfaces articulaires de la tête fémorale et de l’acétabulum, formant un tube recouvrant le ligament de la tête du fémur et couvrant le col fémoral (figure 6.31), puis se réfléchit sur la capsule fibreuse de la hanche dont elle tapisse la face profonde (figure 6.31).



La capsule est une membrane fibreuse qui enferme l’articulation de la hanche. Elle est en général épaisse et solide. Médialement, elle est attachée à la périphérie de l’acétabulum sur le limbus acétabulaire, au ligament transverse de l’acétabulum et à la partie voisine du foramen obturé (figure 6.32A). Latéralement, elle est attachée à la ligne intertrochantérique à la face antérieure du fémur, et au col du fémur, près de la crête intertrochantérique, à la face postérieure.



Ligaments


Trois ligaments renforcent la surface externe de la membrane fibreuse et stabilisent l’articulation. Ce sont les ligaments iliofémoral, pubofémoral et ischiofémoral.



image Le ligament iliofemoral est situé à la face antérieure de l’articulation et a une forme triangulaire (figure 6.32B). Son extrémité proximale est attachée à l’ilium entre l’épine iliaque antéro-inférieure et le bord de l’acétabulum. Sa base est fixée le long de la ligne intertrochantérique du fémur. Les parties du ligament attachées au-dessus et au-dessous de la ligne intertrochantérique sont plus épaisses que celles attachées à la partie centrale de la ligne intertrochantérique. Il en résulte un aspect en Y du ligament.


image Le ligament pubofémoral est situé à la partie antéroinférieure de la hanche (figure 6.32B). Il a également une forme triangulaire avec une base attachée médialement à l’éminence iliopubienne, à l’os voisin et à la membrane obturatrice. Latéralement, ses fibres se mêlent à celles de la capsule et de la face profonde du ligament iliofémoral.


image Le ligament ischiofémoral renforce la partie postérieure de la capsule (figure 6.32C). Il est attaché médialement à l’ischium, à la partie postéro-inférieure de l’acétabulum, et latéralement se termine au grand trochanter au-dessous de l’insertion du ligament iliofémoral.



Les fibres de ces trois ligaments ont une orientation spiralée autour de l’articulation de telle sorte qu’ils sont tendus lorsque l’articulation est en extension. Les ligaments stabilisent l’articulation et réduisent la quantité d’énergie musculaire nécessaire pour assurer la station verticale.


La vascularisation de la hanche est surtout assurée par les branches de l’artère obturatrice, les artères circonflexes médiale et latérale, les artères glutéales supérieure et inférieure, et la première artère perforante de l’artère fémorale profonde. Les branches articulaires de ces vaisseaux forment un réseau autour de l’articulation (figure 6.33).



L’articulation est innervée par des rameaux articulaires venus des nerfs fémoral, obturateur et glutéal supérieur et du nerf du carré fémoral.



Accès au membre inférieur


Il y a quatre voies par lesquelles les pédicules neurovasculaires et les tendons passent de l’abdomen et du pelvis au membre inférieur. Ce sont le canal obturateur, la grande incisure ischiatique, la petite incisure ischiatique et l’espace entre le ligament inguinal et le bord antérosupérieur de l’os coxal (figure 6.34).







Espace entre le ligament inguinal et l’os coxal


La grande ouverture en forme de croissant entre le ligament inguinal au-dessus et le bord antérosupérieur de l’os coxal audessous est le chemin de communication entre l’abdomen et la partie antéromédiale de la cuisse (figure 6.34). Les muscles grand psoas, iliaque et pectiné traversent cet espace pour s’insérer sur le fémur. Les principaux vaisseaux (artère et veine fémorales) et les lymphatiques du membre inférieur passent aussi dans cet espace, ainsi que le nerf fémoral, pour entrer dans le trigone de la cuisse.

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May 23, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 6: Membre inférieur

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