6: Homosexualité ou homo-érotisme ?

6 Homosexualité ou homo-érotisme ?



J. Bergeret, M. Houser


Le psychologue n’est ni un biologiste, ni un sociologue, ni un juriste et surtout pas un moralisateur.


Il ne lui appartient pas de juger de l’opportunité ou non du choix de partenariat affectif que l’opinion publique dénomme « homosexualité », appellation à laquelle les intéressés, eux, tiennent à demeurer fixés.


Le psychologue n’a pas à se montrer soit tolérant, soit réprobateur à l’égard de tel ou tel choix relationnel humain. Sa problématique et son abord épistémologique lui imposent une rigueur dans l’observation des divers fonctionnements mentaux en jeu, cela sans aucun préjugé psychopathologique. Sa méthodologie doit d’abord rester fondée sur la clinique, c’est-à-dire sur ce qu’il observe, et qu’il doit tenter de comprendre et d’expliquer selon les règles de sa discipline.


L’existence de ce que l’on dénomme « homosexualité » a été prise en compte, depuis des siècles, par différentes catégories d’auteurs. Or, les problèmes posés par cette sorte de choix d’objet n’ont sans doute pas été étudiés avec toute la rigueur scientifique nécessaire.


D’abord parce qu’il n’existe pas une seule catégorie de sujets dits « homosexuels », et ensuite parce que le terme même d’« homosexualité » a été et demeure jugé comme relativement contestable.



La clinique


Les exigences de l’approche psychologique (en dehors de toute coloration pathologique) obligent le clinicien à dénoncer la facilité langagière courante regroupant en une catégorie unique (et conduisant à une « pensée unique ») l’ensemble de ceux qui sont désignés, ou qui se désignent, comme « homosexuels ».


L’observation psychologique nous montre qu’il existe trois catégories de sujets relevant d’un choix affectif prenant cette apparence.



Aucune structure mentale de la personnalité ne se rencontre comme purement monolithique. Le sujet conserve toujours son originalité et ses diversités dans la relativité de l’importance accordée par lui à telle ou telle forme de fonctionnement affectif et au choix de l’objet préférentiel. En cela, il n’y a rien de pathologique.



Dès la fin du XIXe siècle, toute la théorie freudienne a été fondée sur la distinction entre auto-érotisme, homo-érotisme et hétéro-érotisme. Il n’était alors pas question de privilégier le seul aspect somatique et génital de certaines zones érogènes. Ce qui était mis en avant était le mode de relation à l’autre et l’objet choisi, à savoir : ou bien soi-même, ou bien un être semblable, ou bien un autre à la fois différent dans sa nature, égal dans sa valeur absolue et complémentaire dans ses fonctions. C’est ce dernier choix d’objet qui correspond à l’hétéro-érotisme. Alors que l’homo-érotisme répond au contraire à un choix d’objet pour un être semblable et non différent en identité sexuelle.


Notons que cette deuxième forme d’homo-érotisme déconcerte souvent l’opinion publique ainsi que les diverses institutions chargées de maintenir la cohésion et la sécurité d’une société. Même si rien n’entre dans le domaine pathologique, il apparaît une divergence officielle nouvelle à l’égard des attitudes sociales anciennes.


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May 22, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 6: Homosexualité ou homo-érotisme ?

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