6: Diagnostic du Rééeucateur

6 Diagnostic du Rééeucateur



HISTORIQUE


Dans les années quatre-vingt, le diagnostic du rééducateur reposait sur la Classification internationale du handicap (CIH). La CIH ne prenait en compte que des facteurs négatifs :



imagedéficiencesincapacitésdésavantages



Cette classification est devenue obsolète, et a été remplacée par la Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF). La CIF est encore appelée CIH-2 pour des raisons uniquement historiques.


Suite à ces modifications, l’élaboration du diagnostic du rééducateur a lui aussi changé car la simple déduction linéaire suivante est, de ce fait, remise en cause :



imagedéficienceincapacitédésavantagerééducation



C’est ainsi que le diagnostic du rééducateur issu de la CIH 1 est lui aussi devenu obsolète.


Un tel enchaînement est jugé aujourd’hui trop simpliste, il est accusé de présenter de nombreux défauts.





Il n’est donc pas un reflet fidèle de la réalité.



En pratique


On peut tout de même arriver à des déductions exactes à partir du schéma classique linéaire, qui a le mérite d’être simple et facile d’utilisation, à condition :




Il est également nécessaire d’inclure dans le bilan :




une observation plus fine des mouvements du patient, par exemple : les chutes de la patiente (présentée sur les figures 1.40 a et b), se produisent au cours de la marche chaque fois qu’elle n’écarte plus les membres inférieurs.

Ce patient présente une diminution très importante de la sensibilité des membres supérieurs, avec une bonne conservation de la commande motrice. En début de rééducation, le patient est totalement dépendant (numéro de dossier BS46). L’apprentissage des activités de la vie courante est entrepris avec la participation de toute l’équipe médicale.


Exemple : ouvrir une petite bouteille sans la renverser et boire au goulot sans fuite (fig. 6.1). La compensation visuelle et l’utilisation du reliquat de sensibilité sont ainsi optimisées (voir aussi les figures 1.17 concernant ce patient).







Exemples d’erreurs thérapeutiques


Les erreurs surviennent dans les conditions suivantes :




L’erreur thérapeutique illustrée par le tableau 1.II (chapitre 1) résulte d’une méconnaissance de :




Il s’agit d’une erreur que l’on pourrait qualifier d’anthropomorphisme.


Le rééducateur veut que la patiente qui présente un syndrome cérébelleux chronique marche comme un sujet sain. Il lui demande de marcher sans écarter les jambes avec des arguments déplacés : « ce n’est pas beau, on dirait la marche d’un sujet ivre ».


Les ravages psychologiques de tels arguments sont importants, la patiente ne veut plus marcher à l’extérieur sans tenir le bras d’une tierce personne pour masquer sa démarche ébrieuse.


Au niveau de la rééducation des membres supérieurs, des erreurs de raisonnement thérapeutique peuvent également se produire. Ce type d’erreur est illustré par un exemple dans le tableau 6.IV.



L’erreur thérapeutique illustrée par ce tableau provient également d’une méconnaissance de la spécificité qui existe dans tout apprentissage.


Ce thérapeute désire rééduquer la sensibilité en général, ce qui est théoriquement possible mais demanderait des années. De plus, cette approche du patient ne dispense pas d’un apprentissage ciblé sur les tâches que l’on désire optimiser.



Une logique différente pour comprendre la Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF)


Les nouvelles conceptions se veulent en rupture avec les anciennes théories. Il est impossible de comprendre cette nouvelle approche sans connaître la logique très particulière des « systèmes non-linéaires » sur laquelle elle repose.


De ce fait, certains professionnels se sentent perdus et préfèrent continuer à raisonner de manière classique et linéaire. De nombreux livres abordent « l’auto-organisation », la « dynamique des systèmes non-linéaires », le « chaos déterministe », la « complexité » et les « théories dynamiques » (voir la bibliographie).


Ils permettent de comprendre :




Il ne s’agit pas d’une simple évolution de vocabulaire, mais d’un véritable changement de référence. Après avoir dominé la pensée occidentale pendant 300 ans, les conceptions de Newton d’une science mécaniste et fragmentée (le monde ressemble à une horloge avec ses rouages qu’un scientifique peut comprendre) sont remises en cause.


Ces théories ont investi de nombreux domaines des sciences : l’évolution de l’univers, l’évolution des espèces, la météorologie, mais aussi l’auto-organisation des mouvements humains, le comportement des réseaux de neurones, le fonctionnement du système nerveux central et… le diagnostic médical. Cette liste est loin d’être complète car on découvre de plus en plus d’applications.


Un livre entier ne suffirait pas à épuiser le sujet, aussi nous nous contenterons de donner quelques définitions et quelques exemples.





Émergence progressive du traitement fonctionnel d’un patient


Les bilans doivent être nuancés par une connaissance approfondie du patient, que le rééducateur va affiner sur plusieurs séances.


Il va pouvoir :




Il va laisser de côté :





L’évolution de la rééducation sous la pression des motivations du patient, de ses capacités physiques, des résultats obtenus en rééducation et des moyens dont dispose le rééducateur, etc., peut se comparer à l’évolution d’une espèce sous la pression de la sélection naturelle, des modifications de l’environnement, des mutations, et des possibilités d’auto-organisation de l’espèce.


Ces différents facteurs dont l’influence est déterminante dans l’évolution d’une situation (motivation, capacité physique, résultats obtenus, moyens dont on dispose, etc.), sont appelés « paramètres de contrôle ».

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May 16, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 6: Diagnostic du Rééeucateur

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