PALUDISME (6)
Pays | Situation du paludisme 2010/Groupe de résistance | Chimioprophylaxie |
---|---|---|
Belize | Groupe 1* | Oui (facultative pour un séjour < 7 j***) |
Bolivie | Amazonie : groupe 3 | Oui |
Reste du pays : groupe 1* | Oui (facultative pour un séjour < 7 j***) | |
Brésil | Amazonie : groupe 3 | Oui |
Reste du pays : groupe 0* | Non | |
Colombie | Amazonie : groupe 3 | Oui |
Reste du pays groupe 2 | ||
Costa Rica | Groupe 1* | Oui (facultative pour un séjour < 7 j***) |
Équateur** | Amazonie : groupe 3 | Oui |
Reste du pays : groupe 0 | Non | |
Guatemala | Groupe 1* | Oui (facultative pour un séjour < 7 j***) |
Guyana | Groupe 3 | Oui |
Guyane | Fleuves frontaliers : groupe 3 | Oui |
Zone côtière : groupe 0 | Non | |
Haïti | Groupe 1 | Oui |
Honduras | Groupe 1* | Oui (facultative pour un séjour < 7 j***) |
Jamaïque | Agglomération de Kingston : groupe 1 | Oui |
Reste du pays : groupe 0 | Non | |
Mexique | Yuacatan : groupe 1* | Oui (facultative pour un séjour < 7 j***) |
Reste du pays : groupe 0 | Non | |
Nicaragua | Groupe 1* | Oui (facultative pour un séjour < 7 j***) |
Panama** | Ouest : groupe 1* | Oui (facultative pour un séjour < 7 j***) |
Est : groupe 3 | Oui | |
Paraguay | Est : groupe 1* | Oui (facultative pour un séjour < 7 j***) |
Reste du pays : groupe 0 | Non | |
Pérou** | Amazonie (Loreto) : groupe 3 | Oui |
Reste du pays : groupe 1* | Oui (facultative pour un séjour < 7 j***) | |
Rép. dominicaine | Groupe 1 | Oui |
Salvador (El) | Groupe 1* | Oui (facultative pour un séjour < 7 j***) |
Surinam | Groupe 3 | Oui |
Venezuela (Amazonie)** | Amazonie : groupe 3 | Oui |
Reste du pays : groupe 1* |
* Essentiellement Plasmodium virax.
** Pays pour lesquels la situation est complexe selon les régions, se reporter à la liste des pays dans OMS, Voyages internationaux et santé
*** Dans ces régions, il est licite de ne pas prendre de chimioprophylaxie pour un séjour 7 j à condition d’être en mesure, dans les mois qui suivent le retour, de consulter en urgence en cas de fièvre.
PALUDISME (7)
Traitement
ANTIPALUDÉENS (7) – QUININE – PHARMACOLOGIE
PRÉCAUTIONS D’EMPLOI
Ne pas utiliser la voie intramusculaire.
Surveillance glycémique toutes les 6 h.
EFFETS INDÉSIRABLES
Hypoglycémie dose-dépendante, hypotension, thrombopénie, intolérance veineuse.
Allergies (rares) : fièvre, urticaire, bronchospasme, hémolyse, thrombopénie, agranulocytose.
PALUDISME (8)
Pronostic | Critères cliniques ou biologiques | Pronostic |
---|---|---|
+++ | Toute défaillance neurologique incluant : | +++ |
+++ | Toute défaillance respiratoire incluant : | + |
+++ | Toute défaillance cardiocirculatoire incluant : | ++ |
++ | Convulsions répétées : au moins 2/24 h | + |
++ | Hémorragie : définition clinique | + |
+ | Ictère : clinique ou bilirubine totale > 50 μmol/L | +++ |
+ | Hémoglobinurie macroscopique | + |
+ | Anémie profonde : hémoglobine < 7 g /dL, hématocrite < 20 % | + |
+ | Hypoglycémie : glycémie < 2,2 mmol/L | + |
+++ | Acidose : | ++ |
+++ | Toute hyperlacatémie : | ++ |
+ | Hperparasitémie : dès que parasitémie > 4 %, notamment chez le non-immun (selon les contextes, les seuils de gravité varient de 4 à 20 %) | +++ |
++ | Insuffisance rénale : | +++ |
VM : ventilation mécanique; VNI : ventilation non invasive; FR : fréquence respiratoire.
ANTIPALUDÉENS (8)
CONTRE-INDICATIONS
Grossesse (1er trimestre), allaitement.
Hypersensibilité à l’un des constituants.
Insuffisance rénale ou hépatique sévère.
PRÉCAUTIONS D’EMPLOI
Surveillance électrocardiographique et hydroé-lectrolytique.
Réservé aux traitements de P. falciparum.
EFFETS INDÉSIRABLES
Palpitations, allongement asymptomatique l’espace QT.
Toux, douleurs abdominales, anorexie, diarrhée, nausées, vomissements.
ANTIPALUDÉENS (9)
ANTIPALUDÉENS (10)
INDICATIONS
Traitement du paludisme non compliqué à P. falciparum dès l’âge de 6 mois et pour un poids ≥ 5 kg.
PALUDISME (11)
Qui hospitaliser en réanimation ?
Les adultes ayant au moins 1 critère de gravité :
• Unité lourde : coma (score de Glasgow < 11), convulsions répétées, défaillance respiratoire, circulatoire, acidose métabolique et/ou hyperlactatémie, hémorragie grave, insuffisance rénale nécessitant un épuration, parasitémie > 15 %.
• Unité de surveillance continue :
• Unité de médecine : aucun précédent, y compris parasitémie isolée < 10 %, ictère isolé.
Critères de gravité de l’accès palustre à P. falciparum (OMS)*
• Obnubilation ou prostration.
• Parasitémie ≥ 5 % chez un sujet non immun.
• Ictère avec bilirubinémie > 50 μmol/L.
• Hyperthermie (> 41 °C) ou hypothermie (< 36 °C).
• Crises convulsives généralisées répétées.
• Hémorragie diffuse, coagulation intravasculaire disséminée.
• Syndrome de détresse respiratoire aiguë, pneumopathie associée.
• Insuffisance rénale (diurèse < 400 mL, créatininémie > 265 μmol/L).
• Acidose métabolique (pH < 7,25, bicarbonates < 15 mmol/L).
PALUDISME (12)
Critères de la prise en charge ambulatoire chez l’adulte
Tous les critères suivants doivent être vérifiés :
• Diagnostic parasitologique fiable (contact direct entre clinicien et biologiste).
• Pas de situation d’échec d’un premier traitement.
• Paludisme simple, sans aucun signe de gravité (voir encadré).
• Pas de trouble digestif (vomissement, diarrhée importante).
• Absence de facteur de risque : sujet physiologiquement âgé, fragilisé par une maladie sous-jacente, notamment cardiopathie, splenectomie.
• Garantie d’une bonne observance et d’une bonne compréhension des modalités du traitement (déficit intellectuel, difficultés linguistiques, etc.)
• Garantie d’une délivrance immédiate du traitement à la pharmacie (enquête économique auprès du patient, disponibilité d’un stock d’antipaludiques dans les pharmacies de proximité).
• Résidence à proximité d’un établissement hospitalier, contact médical identifié, n° de téléphone fourni.
• Possibilité d’une consultation de suivi à J3, J7 et J28 (à défaut, possibilité d’appel téléphonique pour s’enquérir d’une évolution favorable).
PARASITOSES DIGESTIVES (1)
Oxyurose
Diagnostic
Traitement
• Couper les ongles courts, se laver les mains.
• Laver tout le linge souillé le jour du traitement.
• Au choix : FLUVERMAL100 mg en 1 prise quel que soit le poids, POVANYL 1 cp./10 kg en 1 prise, COMBANTRIN 12,5 mg/kg en 1 prise, ZENTEL 200 mg en 1 prise quel que soit l’âge.
Refaire une 2e cure 15 j plus tard.
Ascaridiose
Diagnostic
• Syndrome de Loeffler avec éosinophilie pendant la phase pulmonaire; nausées, anorexie, troubles digestifs à la phase d’état. Complications : occlusion intestinale; migration vers le cholédoque, le nez, l’urètre; perforation digestive; contribue à la malnutrition en pays pauvres.
• Sérologie à la phase de migration, découverte des œufs à l’examen des selles à la phase d’état.
ANTI-HELMINTHIQUES (1)
INDICATIONS
– Oxyurose : enfants : croquer 1 cp. à 100 mg (quel que soit l’âge). Adultes : 200 mg en 2 prises espacées de 10-12 h. Renouveler la cure après 2 à 3 sem. pour éviter l’autoréinfestation. Traiter les autres membres de la famille + mesures hygiéno-diététiques.
– Ascaridiose, trichocéphalose, ankylosto-mose : 200 mg/j pendant 3 j à prendre en minthes. 2 prises espacées de 10-12 h.
PROPRIÉTÉS
Anti-helminthiques paralysant les vers qui vont être éliminés par le péristaltisme intestinal.
PARASITOSES DIGESTIVES (2)
Anguillulose
Diagnostic
• À la phase de migration : syndrome de Loeffler possible; à la phase d’état : asymptomatique, troubles digestifs, diarrhée.
• Hyperéosinophilie oscillante.
• Découverte des larves dans les selles par la technique de concentration de Baermann (excrétion intermittente nécessitant ≥ 3 examens de selles).
ANTI-HELMINTHIQUES (2)
INDICATIONS
PARASITOSES DIGESTIVES (3)
Tæniase
Diagnostic
• Asymptomatique ou troubles digestifs modérés. Complications possibles en raison de localisation extradigestive du tæia du porc (cysticercose). La neurocysticercose est ainsi la 1re cause d’épilepsie secondaire au Mexique.
• Découverte des œufs de T. saginata dans les selles ou de ses anneaux dans les selles ou les sous-vêtements. Les anneaux de T. solium sont mélangés aux matières fécales et nécessitent un examen parasitologique des selles.
ANTI-HELMINTHIQUES (3)
INDICATIONS
– Tænias : administrer un purgatif salin après la 2e prise dans le traitement du T. solium pour diminuer le risque d’autoinfestation (ou utiliser la praziquantel qui agit sur les larves).
– Hymenolepsis : poursuivre le traitement du 1er jour par un traitement quotidien à demi-dose pendant 6 j (ou utiliser le praziquantel).
ANTI-HELMINTHIQUES (4)
PRÉCAUTIONS D’EMPLOI
Associer à des mesures hygiéno-diététiques et au traitement des autres membres de la famille.
EFFETS INDÉSIRABLES
Prévenir les malades d’une coloration des selles en rouge pendant 2-3 j.
Nausées, vomissements, céphalées, douleurs abdominales.
PRÉCAUTIONS D’EMPLOI
Déconseillée chez les enfants de moins de 5 ans.
Risque de réaction sévère en cas d’infestation majeure.
Pas d’évaluation du traitement de l’anguillulose chez l’immunodéprimé.
RAGE (1)
Conduite à tenir après une morsure [1]
Diagnostic de la rage chez l’animal
• Animal capturé : surveillance pendant 14 j des chats et des chiens (3 certificats à J1, J7, J14) ou 28 j en cas d’animal sauvage.
Si la rage ne s’est pas déclarée après ce délai, l’animal n’était pas infecté.
• Animal mort ou tué : la tête doit être adressée dans la glace à l’Institut Pasteur pour recherches virales.
Traitement local
• Laver immédiatement la plaie à l’eau savonneuse, rincer à l’eau pure et désinfecter avec un antiseptique (BÉTADINE).
• Pas de suture sauf pronostic fonctionnel ou esthétique. Prophylaxie antitétanique selon le statut vaccinale.
• Antibiothérapie par AUGMENTIN en prévention primaire d’une infection à pyogènes.
RAGE (2)
Traitement spécifique après exposition
• À décider en centre antirabique.
• Maladie professionnelle, déclaration obligatoire.
• Toute morsure doit être considérée comme une exposition au virus rabique jusqu’à preuve du contraire.
• Urgence thérapeutique si l’animal est manifestement enragé. Aucune contre-indication vaccinale.
• Décider de la sérothérapie ou de la vaccination en fonction du risque endémique, de l’animal en cause, du siège et des circonstances de la morsure (cf. tableau ci-contre), et de la possibilité du diagnostic de la rage chez l’animal en cause.
• On peut différer le traitement en cas de diagnostic de certitude sous 48 h, ou de morsure avec un chien parfaitement vacciné qui peut être gardé en observation 10 j.
• Sérothérapie : uniquement en urgence en cas de morsure grave par un animal manifestement enragé dans un délai < 7 j par immunoglobulines humaines antirabiques 20 Ul/kg. lnfiltrer la plaie et le pourtour, le reste est administré en IM à un autre site que le vaccin. lnutile en cas de vaccination pré-exposition bien conduite.
• Traitement curatif : il doit être réalisé le plus tôt possible en IM dans le deltoïde selon 2 schémas : 1 dose à J0, J3, J7, J14, J28, ou 2 doses à J0 en 2 sites différents puis 1 dose à J7 et à J28 (sauf immunodéprimés et immunoglobulines). En cas de vaccination préalable : une dose à J0 et J3 sans sérothérapie, à condition que la vaccination préventive ait été parfaitement faite et que le titre d’anticorps sérique soit satisfaisant.
• Surveillance sérologique semestrielle avec rappel si concentration < 0,5 Ul/mL chez les professionnels fréquemment exposés (personnel de laboratoire diagnostique ou production de vaccin); annuelle chez les autres professionnels moins exposés (vétérinaire, garde-forestiers, etc).