5: Pelvis et périnée

Chapitre 5 Pelvis et périnée






Vue globale


Introduction


Fonctions




Éléments anatomiques








Rapports avec les autres régions




Points clés










Anatomie régionale


Pelvis













Périnée











Anatomie de surface








Cas cliniques



Vue globale




FONCTIONS



Contenir et soutenir la vessie, le rectum, le canal anal et les voies de la reproduction


Dans la cavité pelvienne, la vessie est antérieure et le rectum postérieur, tous deux positionnés sur la ligne médiane.


En se remplissant, la vessie s’étend en haut dans l’abdomen. Elle est soutenue par les parties adjacentes du squelette et du plancher pelviens. L’urètre traverse le plancher pelvien pour gagner le périnée, où il s’ouvre à l’extérieur chez la femme (figure 5.2A) et où il pénètre dans la base du pénis chez l’homme (figure 5.2B).



Faisant suite au côlon sigmoïde au niveau de la vertèbre SIII, le rectum se termine par le canal anal, qui traverse le plancher pelvien pour s’ouvrir au niveau du périnée. Le canal anal forme avec le rectum une angulation postérieure. Cette angulation est maintenue par les muscles du plancher pelvien et s’efface pendant la défécation. Lorsqu’ils traversent le plancher pelvien, le canal anal et l’urètre comportent chacun un sphincter musculaire strié.


La cavité pelvienne contient l’essentiel des voies de la reproduction de la femme et une partie des voies de la reproduction de l’homme.






ÉLÉMENTS ANATOMIQUES






Plancher pelvien


Le plancher pelvien, qui sépare la cavité pelvienne du périnée, est formé de muscles et de fascias (figure 5.7).



Deux muscles élévateurs de l’anus s’attachent en périphérie aux parois du pelvis et sont unis sur la ligne médiane par un raphé de tissu fibreux. Ensemble, ce sont les parties les plus importantes d’une structure en forme de bol ou d’entonnoir appelée le diaphragme pelvien, complété en arrière par les muscles coccygiens . Ces derniers recouvrent les ligaments sacroépineux et s’étendent des bords du sacrum et du coccyx à une épine saillante du squelette pelvien, l’épine ischiatique.


Le diaphragme pelvien forme l’essentiel du plancher pelvien et présente dans sa partie antérieure un hiatus en forme de U en rapport avec des éléments de l’appareil urogénital.


Le canal anal passe du pelvis au périnée par un orifice circulaire et postérieur du diaphragme pelvien.


Le plancher pelvien est soutenu en avant par :



La membrane du périnée est une épaisse couche fasciale triangulaire qui emplit l’espace entre les bras de l’arcade pubienne, et a un bord postérieur libre (figure 5.7). L’espace périnéal profond est une étroite région au-dessus de la membrane du périnée.


Les bords du hiatus en U se confondent avec les parois des viscères qui le traversent et, au-dessous, avec les muscles de l’espace périnéal profond.


Le vagin et l’urètre traversent le plancher pelvien pour passer du pelvis au périnée.




Périnée


Le périnée est situé au-dessous du pelvis entre les membres inférieurs (figure 5.9). Sa limite est l’ouverture inférieure du pelvis. Une ligne virtuelle reliant les tubérosités ischiatiques divise le périnée en deux régions triangulaires :





RAPPORTS AVEC LES AUTRES RÉGIONS



Abdomen


La cavité du vrai pelvis est en continuité avec la cavité abdominale au niveau de l’ouverture supérieure du pelvis (figure 5.10). Toutes les structures passant entre les cavités pelvienne et abdominale, comprenant les gros vaisseaux, les nerfs et les lymphatiques, ainsi que le côlon sigmoïde et les uretères, franchissent l’ouverture supérieure. Chez l’homme, de chaque côté, les conduits déférents traversent la paroi abdominale antérieure et pénètrent dans la cavité pelvienne en surcroisant son ouverture supérieure. Chez la femme, les vaisseaux ovariens, les nerfs et les lymphatiques franchissent l’ouverture supérieure pour atteindre les ovaires, qui sont situés de chaque côté juste au-dessous de cette ouverture supérieure.





POINTS CLÉS







Les nerfs sont en rapport avec le squelette


Le nerf pudendal est le principal nerf du périnée et est en rapport direct avec l’épine ischiatique du pelvis (figure 5.15). De chaque côté, sur la paroi latérale du pelvis, ces épines et les ligaments sacroépineux qui s’y attachent séparent les grands foramens ischiatiques des petits foramens ischiatiques.



Le nerf pudendal sort de la cavité pelvienne par le grand foramen ischiatique et pénètre immédiatement sous le plancher pelvien dans le périnée par le petit foramen ischiatique en contournant l’épine ischiatique (figure 5.15). L’épine ischiatique peut être palpée chez la femme à travers la paroi vaginale et est un repère pour réaliser un bloc du nerf pudendal.






Anatomie régionale


Le pelvis est une région du corps entourée par le squelette pelvien et les éléments inférieurs de la colonne vertébrale. Il est divisé en deux grandes régions : la région supérieure est le faux (grand) pelvis et est une partie de l’abdomen ; la région inférieure est le vrai (petit) pelvis, qui cerne la cavité pelvienne.


La cavité pelvienne en forme de bol est en continuité en haut avec la cavité abdominale. Le rebord de la cavité pelvienne (l’ouverture supérieure du pelvis) forme un cercle osseux complet. Le plancher pelvien est une structure fibromusculaire séparant la cavité pelvienne, située au-dessus, du périnée, situé au-dessous.


Le périnée est au-dessous du plancher pelvien et sa limite inférieure est formée par l’ouverture inférieure du pelvis. Le périnée contient :




PELVIS



Squelette


Les os du pelvis sont les os coxaux droit et gauche, le sacrum et le coccyx. Le sacrum s’articule en haut avec la vertèbre LV au niveau de l’articulation lombosacrale. Les os coxaux s’articulent en arrière avec le sacrum au niveau de l’articulation sacro-iliaque et, entre eux, en avant au niveau de la symphyse pubienne.



Os coxal


L’os coxal est de forme irrégulière et est divisé en deux grandes parties par une ligne oblique de la face médiale de l’os (figure 5.19A) :






En clinique



Repérage de la position de l’artère fémorale

L’épine iliaque antérosupérieure et le tubercule pubien sont palpables chez le patient. Le ligament inguinal est tendu entre ces deux points, et marque la séparation entre l’abdomen et le membre inférieur.


À la cuisse, l’artère fémorale est trouvée à mi-distance entre l’épine iliaque antérosupérieure et le tubercule pubien, et au-dessous du ligament inguinal – elle siège proche de la surface et le pouls peut aisément être perçu à la palpation. Le nerf fémoral siège latéralement par rapport à l’artère, et la veine fémorale médialement.




La ligne terminale constitue les deux tiers inférieurs de cette ligne et contribue à former le rebord de l’ouverture supérieure du pelvis.


La face latérale de l’os coxal présente une vaste cavité articulaire, l’acétabulum, qui, avec la tête du fémur, forme l’articulation de la hanche (figure 5.19B).


Le vaste foramen obturé est au-dessous de l’acétabulum, et est fermé par une membrane aplatie de tissu fibreux, la membrane obturatrice. Un petit canal obturateur reste ouvert entre la membrane et l’os adjacent, constituant une voie de communication entre le membre inférieur et la cavité pelvienne.


Le bord postérieur de l’os est marqué par deux incisures séparées par l’épine ischiatique :



Le bord postérieur se termine en bas par la volumineuse tubérosité ischiatique.


Le bord antérieur de l’os coxal est irrégulier et marqué par l’épine iliaque antérosupérieure, l’épine iliaque antéroinférieure et le tubercule du pubis.



Composants de l’os coxal

Chaque os coxal est formé de trois éléments : l’ilium, le pubis et l’ischium. À la naissance, ces os sont réunis par du cartilage au niveau de l’aire acétabulaire ; plus tard, entre l’âge de 16 et 18 ans, ils fusionnent en un seul os (figure 5.20).




Ilium

Des trois constituants de l’os coxal, l’ilium occupe la position la plus haute.


L’ilium est divisé en une partie supérieure et une partie inférieure par une crête de la face médiale (figure 5.21A) :




La ligne arquée fait partie de la ligne terminale et du bord du pelvis.


La portion de l’ilium s’étendant au-dessous de la ligne arquée est la partie pelvienne de l’ilium et entre dans la constitution de la paroi du petit ou vrai pelvis.


La partie supérieure de l’ilium s’élargit pour former une aile aplatie en éventail qui fournit un support osseux à la partie inférieure de l’abdomen, ou faux pelvis. Cette partie de l’ilium donne insertion à des muscles fonctionnellement rattachés au membre inférieur. La face antéromédiale de l’aile est concave et forme la fosse iliaque. La face externe (face glutéale) de l’aile est marquée par des lignes rugueuses et est en rapport avec la région glutéale du membre inférieur (figure 5.21B).


Tout le bord supérieur de l’ilium est épaissi pour former une crête saillante (la crête iliaque), qui donne insertion à des muscles et des fascias de l’abdomen, du dos et du membre inférieur ; elle se termine en formant en avant l’épine iliaque antérosupérieure et en arrière l’épine iliaque postérosupérieure.


Un tubercule saillant, le tubercule de la crête iliaque, situé près de l’extrémité antérieure de la crête fait saillie latéralement. L’extrémité postérieure de la crête s’épaissit pour former la tubérosité iliaque.


Au-dessous de l’épine iliaque antérosupérieure de la crête, le bord antérieur de l’ilium s’arrondit en une protubérance appelée l’épine iliaque antéro-inférieure. Cette structure sert de point d’insertion pour le muscle droit de la cuisse (loge antérieure de la cuisse) et le ligament iliofémoral de l’articulation de la hanche. Une saillie moins marquée, l’épine iliaque postéro-inférieure, se situe au bord postérieur de la surface sacrale de l’ilium, là où l’os s’incurve en avant pour former le bord supérieur de la grande incisure ischiatique.






Sacrum


Le sacrum a l’aspect d’un triangle inversé, et est formé par la fusion des cinq vertèbres sacrales (figure 5.22). La base du sacrum s’articule avec la vertèbre LV, et son sommet s’articule avec le coccyx. Chacune des faces latérales de l’os porte une grande facette en forme de L pour l’articulation avec l’ilium de l’os coxal. Postérieurement à la facette se trouve une vaste zone rugueuse pour l’insertion des ligaments qui supportent l’articulation sacro-iliaque. La face supérieure du sacrum se caractérise par la vue supérieure du corps de la vertèbre SI, flanquée de chaque côté d’un processus transverse étendu comme une aile et appelé aile du sacrum. Le bord antérieur du corps vertébral se projette en avant et constitue le promontoire. La face antérieure du sacrum est concave ; la face postérieure est convexe. Les processus transverses des vertèbres adjacentes se soudant latéralement par rapport au foramen intervertébral et latéralement par rapport à la bifurcation des nerfs spinaux en rameaux postérieurs et antérieurs. Les rameaux postérieurs et antérieurs des nerfs spinaux S1 à S4 émergent du sacrum à travers des foramens séparés. Il y a quatre paires de foramens sacraux antérieurs sur la face antérieure du sacrum pour les rameaux antérieurs, et quatre paires de foramens sacraux postérieurs sur la face postérieure pour les rameaux postérieurs. Le canal sacral est la continuation du canal vertébral qui se termine par le hiatus sacral.




Coccyx


La petite partie terminale de la colonne vertébrale est le coccyx, qui est formé de quatre vertèbres coccygiennes soudées (figure 5.22) et a, comme le sacrum, la forme d’un triangle inversé. La base du coccyx est orientée vers le haut. La face supérieure porte une facette articulaire avec le sacrum et deux cornes, une de chaque côté, qui se projettent vers le haut pour s’articuler ou se fusionner avec des cornes similaires du sacrum se projetant vers le bas. Ces processus sont des processus articulaires supérieurs et inférieurs modifiés, présents sur d’autres vertèbres. Chacune des faces latérales du coccyx a un petit processus transverse rudimentaire partant de la première vertèbre coccygienne. Les arcs vertébraux sont absents des vertèbres coccygiennes ; ainsi, aucun canal vertébral osseux n’est présent au niveau du coccyx.



Articulations




Articulations sacro-iliaques


Les articulations sacro-iliaques transmettent les forces des membres inférieurs à la colonne vertébrale. Ce sont des articulations synoviales entre des facettes en forme de L des faces latérales du sacrum, et des facettes similaires de la partie ilia que des os coxaux (figure 5.24A). Les surfaces articulaires ont un contour irrégulier et s’accrochent pour résister au déplacement. Avec l’âge, l’articulation devient souvent fibreuse et peut devenir complètement ossifiée.





En clinique



Fracture du pelvis

Le pelvis peut être vu comme une série d’anneaux anatomiques. Il y a trois anneaux osseux et quatre anneaux ostéofibreux. Le principal anneau osseux est formé de parties du sacrum, de l’ilium et du pubis qui constituent l’ouverture supérieure du pelvis. Deux anneaux supplémentaires plus petits sont situés au niveau des foramens obturés. Les grand et petit foramens ischiatiques formés par les grande et petite incisures ischiatiques, les ligaments sacroépineux et sacrotubéral constituent quatre anneaux ostéofibreux. Tout simplement, les anneaux qui sont surtout osseux (c’est-à-dire l’ouverture supérieure du pelvis et les foramens obturés) doivent être considérés comme des anneaux fragiles. Il n’est pas possible de casser un côté de l’anneau sans casser l’autre côté de l’anneau, ce qui, en terme clinique, signifie que si une fracture est constatée d’un côté, une seconde fracture doit toujours être suspectée.


Des fractures du pelvis peuvent se produire isolément ; toutefois, elles surviennent habituellement chez le patient polytraumatisé et nécessitent une attention particulière.


Considérant la grande surface osseuse du pelvis, une fracture intéresse une aire d’os qui peut saigner de façon significative. Un volumineux hématome peut se constituer et comprimer des organes tels la vessie et les uretères. Cette perte de sang peut se produire rapidement, réduisant le volume sanguin circulant et, à moins qu’il ne soit remplacé, le patient va devenir hypovolémique et un état de choc va se développer.


Les fractures du pelvis peuvent aussi léser des éléments contenus dans le pelvis, provoquant des ruptures de l’urètre, des ruptures possibles du côlon, des lésions nerveuses.


Chaque articulation sacro-iliaque est stabilisée par trois ligaments :





Orientation


En position anatomique, le pelvis est orienté de façon telle que le bord frontal du sommet de la symphyse pubienne et les épines iliaques antérosupérieures sont dans un même plan vertical (figure 5.26). En conséquence, l’ouverture supérieure du pelvis, qui marque l’entrée dans la cavité pelvienne, est inclinée pour regarder en avant, et les corps des pubis et l’arc ischiopubien sont positionnés dans un plan presque horizontal regardant le sol.





Vrai pelvis


Le vrai pelvis est de forme cylindrique et présente une ouverture supérieure, une paroi et une ouverture inférieure. L’ouverture supérieure est béante alors que le plancher pelvien ferme l’ouverture inférieure séparant la cavité pelvienne, au-dessus, du périnée, au-dessous.



Ouverture supérieure du pelvis


L’ouverture supérieure du pelvis est une ouverture circulaire entre la cavité abdominale et la cavité pelvienne à travers laquelle des structures passent entre les cavités abdominale et pelvienne. Elle est complètement entourée par les os et articulations (figure 5.28). Le promontoire du sacrum fait saillie dans l’ouverture supérieure, en formant son bord postérieur sur la ligne médiane. De chaque côté du promontoire, le bord est formé par l’aile du sacrum. Le bord de l’ouverture supérieure du pelvis croise ensuite l’articulation sacro-iliaque pour se poursuivre le long de la ligne terminale (c’est-à-dire la ligne arquée, le pecten du pubis ou ligne pectinée et la crête pubienne) jusqu’à la symphyse pubienne.




Paroi pelvienne


Les parois de la cavité pelvienne sont le sacrum, le coccyx, les os coxaux au-dessous de la ligne terminale, deux ligaments et deux muscles.



Ligaments des parois pelviennes

Les ligaments sacroépineux et sacrotubéral (figure 5.29A) sont des éléments essentiels des parois pelviennes latérales qui délimitent des orifices entre la cavité pelvienne et les régions voisines. Ces orifices laissent passer des structures anatomiques.





Ces ligaments stabilisent le sacrum sur l’os coxal en s’opposant au déplacement vers le haut de la partie inférieure du sacrum (figure 5.29B). Ils transforment également en foramens les grande et petite incisures ischiatiques de l’os coxal (figure 5.29A,B).




May 23, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 5: Pelvis et périnée

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