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Les 10 compétences infirmières en pneumologie dans l’UE 2.7

Évaluer une situation clinique et établir un diagnostic dans le domaine infirmier

Admission

Différentes circonstances conduisent le patient à être hospitalisé dans un service de pneumologie. L’admission peut être réglée (convocation) ou en urgence (venant de son domicile, de la consultation, du service des urgences). Il peut être transféré d’un autre hôpital ou d’un autre service.

En fonction de sa pathologie ou du traitement envisagé, le patient est admis dans une unité d’hospitalisation classique, de semaine, de jour, voire de nuit. Ces différentes formes d’hospitalisation sont adaptées aux soins proposés :

• examens spécialisés (endoscopie bronchique, pleuroscopie, ponction transthoracique guidée par scanner, etc.) ;

• enregistrement des événements respiratoires au cours du sommeil ;

• traitement d’une pathologie particulière : chimiothérapie d’un cancer bronchique, ventilation d’une BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive), traitement d’une pneumonie, etc.

Prévoir le séjour du patient

Il s’agit de réaliser la pré-admission et la programmation des rendez-vous, y compris de prévoir la sortie du patient (cf. Sortie du patient).

Accueil dans le service

Si c’est un malade connu et convoqué, le dossier est recherché avant son admission.

Un nouveau patient est inscrit à son arrivée et le livret d’accueil lui est remis. Ce livret lui explique les modalités du séjour, par exemple : dépôts, vestiaire, permission, etc. Il est ensuite accompagné dans sa chambre.

Bien accueillir, c’est dédramatiser son hospitalisation, qu’il subit comme une épreuve. Il doit être attendu, accueilli avec calme, amabilité et discrétion.

La personne qui accueille doit se présenter, donner toutes les informations relatives au fonctionnement de l’unité de soins et à l’hospitalisation et répondre à toutes les interrogations du patient.

L’accueil est le premier contact du patient avec le service. Il doit en garder une image positive.

Définition du diagnostic infirmier

Un diagnostic infirmier est l’énoncé d’un jugement clinique sur les réactions aux problèmes de santé présents ou potentiels, ou aux processus de vie d’une personne, d’une famille ou d’une collectivité. Les diagnostics infirmiers seront la base pour choisir les interventions de soins dont l’infirmière est responsable.

Diagnostics prévalents en pneumologie

Diagnostics infirmiers prévalents – Perception et gestion de la santé

Échanges :

• dégagement inefficace des voies respiratoires (encombrement) ; toux ; hémoptysie ;

• mode de respiration inefficace (dyspnée).

Communication : altération de la communication verbale.

Choix : prise en charge efficace du programme thérapeutique de l’individu.

Perception : perturbation de l’image corporelle.

Sensations et sentiments : peur.

Pathologies courantes en pneumologie entraînant des diagnostics infirmiers prévalents

Fausses routes, BPCO, asthme, pneumopathie, dilatation des bronches, insuffisance respiratoire chronique, œdème pulmonaire, mucoviscidose, tumeurs bronchiques.

Situation intégrative

Dégagement inefficace des voies respiratoires

M. X., 73 ans, est encombré en permanence par des glaires abondantes qu’il expectore avec difficultés. Elles sont épaisses, purulentes. Un effort de toux important est nécessaire pour expectorer. Le patient est fatigué, a mal aux cotes à force de tousser, est très essoufflé.

Définition

« État dans lequel une personne est incapable de libérer ses voies respiratoires des sécrétions qui entravent le libre passage de l’air. »

Caractéristiques

Difficulté à respirer, râles bronchiques, polypnée, toux peu efficace. En effet, les efforts de toux sont douloureux, épuisants, et donc de moins en moins efficaces. Ils sont mêmes évités pour ne pas augmenter la douleur. L’encombrement se majore, entraînant un essoufflement important qui rend d’autant plus difficile les efforts de toux, et augmente encore la fatigue.

Objectifs

– La douleur est contrôlée et n’empêche pas la toux.

– Le patient maintient ses voies respiratoires libres.

– Le patient peut facilement dégager ses sécrétions.

– Le patient prend les mesures préventives requises face aux risques de complications.

Actions

– Les soins visent à aider le patient à drainer ses bronches : la régularité du traitement antalgique est vérifiée et planifiée.

– L’oxygène peut aider dans cette situation, en fonction de la prescription médicale. La mesure de la saturation en oxygène au saturomètre est un bon réflexe.

– La kinésithérapie est la base du traitement. La planification et la vérification du recours sont indispensables, et à resolliciter si nécessaire.

– Selon les cas, une bronchoaspiration peut se décider.

– Le drainage de sécrétions épaisses peut bénéficier d’aérosols si la prescription le précise. Souvent prescrits en nombre variable (par exemple : 3 à 6 aérosols par jour), c’est l’occasion de vérifier la planification des soins et de prendre la décision.

– Les fausses routes sont une source extrêmement fréquente d’encombrement chronique persistant et rebelle. Établir un contact avec les personnels concernés (diététiciens, aide-soignant) pour planifier une surveillance et un régime adapté est crucial.

– On enseigne au patient le recours à la kinésithérapie, aux aérosols, éventuellement à un régime adapté.

Évaluation

L’encombrement, le volume et la purulence des sécrétions, la facilité pour la toux en fonction de la douleur, la présence de sang, les réflexes du patient en cas d’épisode similaire à domicile (kinésithérapie, drainage, aérosols, etc.) doivent être réévalués chaque jour.

Situation intégrative

Peur

M^me Y., 23 ans, souffre d’une mucoviscidose depuis l’enfance. Elle a des épisodes de saignement bronchique avec hémoptysies quasiment quotidiennes. Elle ne veut plus faire de kinésithérapie.

Définition

« Crainte reliée à une source identifiable que la personne peut confirmer, par exemple une hémoptysie. »

Caractéristiques

Inquiétude, appréhension, augmentation de la fréquence cardiaque, concentration sur la source de la peur, baisse de la confiance en soi.

Objectifs

– Le patient parle de sa peur.

– Il est possible d’évaluer le degré de peur et voir dans quelle mesure le danger perçu est réel.

– Le patient juge la situation avec justesse.

– Le patient a moins peur.

– Le patient reprend le traitement le plus important de sa maladie, la kinésithérapie.

Actions

– Le diagnostic médical, le risque et le pronostic ont été expliqués, il faut s’assurer que ces points ont été compris, assimilés, et idéalement acceptés.

– Les stratégies d’évitement de ces hémoptysies (hygiène par drainage bronchique, respect du traitement antibiotique prescrit, etc.) sont bien conduites au domicile, et il n’y a pas d’erreur dans la planification des soins.

– La situation est fréquente dans cette maladie, elle est connue, elle n’est pas impossible à traiter, elle doit être surveillée. La dédramatisation est probablement la meilleure solution pour lutter ici contre la peur.

Évaluation

– La kinésithérapie respiratoire est reprise efficacement et régulièrement.

– Les hémoptysies sont gérées par le patient.

– Le patient sait surveiller son symptôme, connaît les signes d’alarmes et sait quoi faire en cas de besoin.

– Le patient vit mieux sa maladie.

Concevoir et conduire un projet de soins infirmiers

Cette compétence a pour objectif l’élaboration du projet de soins du patient. Le plan de soins permet d’organiser ce projet, de hiérarchiser les priorités puis de l’appliquer.

La mise en œuvre des soins doit appliquer l’ensemble des règles et procédures d’hygiène et de sécurité requises selon l’institution et les différentes instances réglementaires. À ce titre, tout acte de soins nécessite une traçabilité claire et précise. Par exemple, la préparation d’une fibroscopie doit être tracée : respect du jeune, du sevrage tabagique, exception faite dans le traitement anticoagulant par exemple, explication et remplissage de la fiche d’information.

Une vraie dynamique pluriprofessionnelle autour du parcours de soins du patient doit être instaurée. Par exemple, la prescription d’un drainage bronchique nécessite l’intervention de la kinésithérapeute qui suivra et éduquera le patient ; l’infirmière et l’aide-soignante participeront à son suivi. Un vrai échange s’établira entre l’infirmière, l’aide-soignante et le kinésithérapeute sur les progrès et les besoins du patient à la sortie.

Le projet de soins bien établi permet également de mettre en évidence les risques éventuels et d’en adapter efficacement les mesures correctives et de prévention nécessaires à chaque situation.

Enfin, le projet est le résultat d’un raisonnement clinique infirmier très riche et spécifique à chaque patient. Il contribue par ailleurs à l’argumentation de staffs pluridisciplinaires. Dans le cadre du suivi de patients atteints de certaines pathologies chroniques particulières, dans un staff dédié, l’infirmière apportera des éléments très concrets par rapport au vécu de la maladie, aux angoisses et à l’observance du traitement ; ces éléments pouvant parfois être masqués au médecin (journée d’éducation thérapeutique dans l’asthme, réunion de concertation pluridisciplinaire, etc.).

Le projet de soins ainsi mis en œuvre est ensuite évalué par les infirmières, réajusté et réadapté au plus près des attentes du patient et/ou de son entourage.

Méthodologie de la démarche de soins

Définition

Il s’agit de la suite ordonnée des opérations. Elle vise à dispenser des soins individuels continus et adaptés aux besoins d’une personne soignée.

Elle comporte plusieurs étapes :

• recueil des données ;

• observation clinique ;

• projet de soins ;

• évaluation des actions et corrections éventuelles.

Projet de soins

Il est relatif à la prise en charge globale du patient. Il s’applique à toute personne prise en charge en milieu hospitalier ou extrahospitalier et comporte deux volets.

Les soins relatifs à l’application des prescriptions médicales

Ce sont à la fois les soins directs, c’est-à-dire les soins proprement dits, et les soins indirects (ex. : la prise de rendez-vous). Ils comprennent :

• l’application de la prescription médicale (ex. : prise de médicaments par la personne ou administration en IV ou IM [intramusculaire] par l’IDE [infirmière diplômée d’État]) ;

• la surveillance de l’efficacité du traitement, en regard de la pathologie et de son évolution ;

• la surveillance des effets indésirables des thérapeutiques ou des soins prescrits (également nommés, sur les notices pharmaceutiques « effets non souhaités ou gênants »).

Les soins relevant du rôle propre infirmier

Ils sont regroupés sous le vocable « plan de soins infirmiers » et sont listés à partir des diagnostics infirmiers posés.

Le projet de soins sera complété et suivi à l’aide des transmissions, ciblées ou non.

Plan de soins infirmiers

Il comporte :

• le diagnostic infirmier : titre, étiologie, signes (ou facteurs de risque s’il s’agit d’un diagnostic infirmier de « risque de ») ;

• les objectifs de soins : formulés en termes positifs de capacités pour le patient, ils suggèrent les critères permettant l’évaluation des soins dispensés ;

• les interventions infirmières (anciennement appelées actions infirmières) ;

• le dispositif d’évaluation des soins prévus et/ou dispensés.

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