5. La posture

Chapitre 5. La posture






– les pieds ;


– les yeux moyennant le réflexe oculocéphalogyre ;


– le desmodonte et l’ATM (plan occlusal) au travers des muscles hyoïdiens et cervicaux antérieurs. Ces capteurs informent nos centres labyrinthiques qui règlent notre équilibre antéropostérieur et latéral.


Posture normale


Dans des conditions normales (figure 5.1), la colonne présente une lordose lombaire [1, 4, 7, 9, 11], une cyphose thoracique, une lordose cervicale inférieure de 30 à 35° et une légère cyphose dans la région sous-occipitale. La présence de deux courbures différentes dans la colonne cervicale permet à la tête de s’incliner à l’avant et à l’arrière. Plus précisément, si on calcule la relation crâne–cervicale, il faut qu’il y ait une angulation de 45 à 60 degrés du muscle sternocléidomastoïdien ou une distance de 7 à 8 cm en partant d’une ligne verticale tracée dans la région médiocervicale. De plus, l’hyoïde doit siéger juste en avant et en dessous du corps vertical C3, et sa corne postérieure doit être située à la même hauteur que le premier disque intervertébral.








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Figure 5.1
Posture normale selon Bricot.


La position normale de la mâchoire au repos exige également qu’il y ait un espace libre de 2 à 4 mm. Dans des conditions normales, la langue repose sur le palais par pression négative, sa face antérieure touchant légèrement la face postérieure des incisives maxillaires. Elle est suspendue et grâce à ses insertions ligamenteuses et myofasciales, elle sert de lanière à l’apophyse stiloïde du temporal et à la partie antérieure de la mâchoire.


Voies neurologiques de la posture




Les points de départ de cette activité sont des récepteurs multiples (cutanés, ligamentaires, capsulaires, musculaires) et supraspinaux (labyrinthiques et oculomoteurs).



Récepteurs capsulaires et ligamentaires


Ils comprennent :




– les corpuscules de Ruffini dans les capsules articulaires qui sont sensibles aussi bien aux situations statiques (position) qu’au mouvement ;


– les organes tendineux de Golgi, peu nombreux, qui sont essentiellement des capteurs de position ;


– les corpuscules de Vater-Pacini qui sont très peu nombreux et activés par les mouvements articulaires rapides.

Il est important de souligner que ces différents récepteurs sont situés au niveau de l’articulation temporomandibulaire et du ligament périodontal. Les afférences nées du ligament périodontal perturbées à cause d’un déséquilibre occlusal peuvent provoquer certains dérèglements. Il convient de rappeler que la pulpe dentaire contient des fibres A delta et C (purement nociceptives) et qu’elle peut être à l’origine d’importantes afférences nociceptives transmises par le trijumeau mais aussi générer les déséquilibres occlusaux ou articulaires des articulations temporomandibulaires.

Les dents, l’occlusion et les articulations temporomandibulaires dysfonctionnelles peuvent perturber la posture, plus que tout autre viscère ou organe des sens.

Au niveau des tendons musculaires, les récepteurs de Golgi, très sensibles à l’étirement, provoquent un réflexe myotatique inverse et agissent ainsi directement sur la régulation posturale.


Fuseaux neuromusculaires des muscles sous-occipitaux


Profonds, ils permettent grâce à leur sensibilité particulière de détecter précisément la position angulaire de la tête sur le rachis et de comparer ces informations avec celles du système oculomoteur qui positionne les yeux dans leurs orbites.

Les capteurs supraspinaux comprennent les récepteurs oculomoteurs et les récepteurs labyrinthiques vestibulaires de l’oreille interne.


Œil


La présence de récepteurs oculomoteurs a été confirmée en 1950 par les travaux de Baron [1, 4]. Ces récepteurs sont annexés aux muscles oculomoteurs de l’œil ; chaque œil dispose de six muscles qui sont en relation avec deux types de fibres.

Les unes, rapides, sont en relation avec les voies oculocéphalogyres (figure 5.3) comme les mouvements conjoints de la tête et des yeux grâce à la voie pyramidale volontaire.








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Figure 5.3
Le réflexe céphalo-oculogyre.


Les autres, lentes, sont en relation avec les systèmes automatiques chargés d’assurer la posture grâce à la voie extrapyramidale involontaire.

Les terminaisons nerveuses sensorielles oculomotrices remplissent une fonction spécifique, informant sur la position des yeux dans les orbites par l’intermédiaire d’une voie réflexe propioceptive posturale.


Oreille interne


Deux systèmes sont concernés dans les mouvements de la tête :




– les canaux semi-circulaires disposés dans les trois plans de l’espace ;


– l’appareil otolitique.

Ils sont tous deux situés à l’intérieur de l’endolymphe, dans laquelle se trouvent les filaments sensoriels des cellules nerveuses réceptrices. Les cellules des canaux semi-circulaires réagissent à l’accélération, alors que celles de l’appareil otolitique sont sensibles aux accélérations linéaires.

Dans le cas de la posture orthostatique, seuls les centres segmentaires (réflexes) ou suprasegmentaires subcorticaux (centre des automatismes) sont généralement concernés, les centres corticaux peuvent intervenir dans les changements de posture ou de locomotion volontaire (figure 5.4).








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Figure 5.4
Schéma de la posture.



Troubles posturaux



Étiologie des troubles posturaux



Dysfonctions des capteurs posturaux






– Pieds ;


– système stomatognathique [1, 10] ;


– muscles oculaires (neuropathies de compression du VI moteur oculaire externe et parésies du muscle droit externe de l’œil).


Dysfonctions vertébrales






– Vertèbres clés de voûte et pierres angulaires [9, 13] ;


– sacrum.


Cicatrices cutanées et viscérales


Cinq chaînes musculaires ayant été décrites par Struyf-Denys [14] participent à la régulation de notre posture. Les muscles masticateurs appartiennent à l’une ou l’autre de ces chaînes et rattachent le crâne au corps :




– chaîne antérieure (figure 5.5) ;








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Figures 5.5 à 5.8
Chaîne myofasciale antérieure d’après Struyf-Denys [15].



– chaîne antérolatérale (figure 5.6) ;


– chaîne postérieure (figure 5.7) ;


– chaîne postérolatérale (figure 5.8) ;


– tendon central (figure 5.9).








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Figure 5.9
Tendon central.



Syndromes dysfonctionnels


Quand un muscle se spasme ou présente un point Trigger myofascial, le trouble musculaire peut provoquer une modification de la posture.

Il est possible d’expliquer ces relations au moyen de trois pathologies différentes.


Syndrome ascendant


Il s’étend vers le haut.

Le déséquilibre de l’appareil locomoteur produit des modifications posturales qui peuvent déséquilibrer le système stomatognathique. Les muscles masticateurs, l’articulation temporomandibulaire et/ou l’occlusion dentaire peuvent être affectés.


Syndrome descendant


Il s’étend vers le bas.

Les contacts occlusaux, les articulations temporomandibulaires, les pathologies des muscles masticateurs peuvent être à l’origine d’un déséquilibre de l’appareil locomoteur et de modifications posturales.


Syndromes mixtes


Ce sont les plus fréquents et ils correspondent à la présence simultanée des syndromes ascendants et descendants (figure 5.10).








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Figure 5.10
Le syndrome postural mixte.



Troubles de la convergence oculaire



Hypoconvergence oculaire










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Figure 5.11
Les nerfs de l’œil dans l’orbite selon Perlemuter et Waligora.


Elle peut avoir pour origine des troubles de la vue, souvent des dysfonctions crâniennes [10] du type flexion du temporal homolatéral ou du latéral strain traumatique du sphénoïde (figure 5.13), responsable d’une neuropathie de compression du VI nerf moteur oculaire externe (figure 5.12) qui produit une augmentation de tonus du muscle droit externe.








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Figure 5.13
Dysfonction en latéral strain traumatique du sphénoïdes. Déplacement latéral droit du corps du sphénoïde.

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Jun 24, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 5. La posture

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