Chapitre 5 Imagerie d’harmonique
Introduction
L’imagerie de seconde harmonique permet un rehaussement du signal provenant des tissus et une amélioration nette du rapport signal sur bruit.
Méthodologie
Bases physiques
En fait, les tissus cardiothoraciques constituent un milieu de propagation des ultrasons non linéaire. Cela signifie que le signal réfléchi par ces structures comprend des fréquences qui n’existaient pas à l’origine de l’émission. Ainsi, l’onde ultrasonore purement sinusoïdale à l’origine, donc composée d’une seule fréquence, va subir des modifications progressives au cours de sa propagation. Elle se déforme au fur et à mesure de sa progression. Cette distorsion du signal ultrasonore à travers un tissu non linéaire produit un signal ondulaire complexe à la réception (figure 5.1).
La décomposition du signal ondulaire complexe en sinusoïdes harmoniques est techniquement possible grâce au procédé de transformation de Fourier (figure 5.1).
Technologie harmonique
Le mécanisme de production de l’imagerie harmonique comprend :
• la sélection au niveau du formateur des faisceaux d’ultrasons, d’une fréquence d’émission basse (1,8 ou 2 MHz habituellement) et ;
• l’obtention d’une fréquence de réception qui soit le double (3,6 ou 4 MHz) de la fréquence d’émission de base (la double harmonique).
Avantages de l’imagerie harmonique
• réduire les artefacts et les échos de répétition ;
• atténuer les bruits de fond générés par les ultrasons ;
• améliorer la résolution du contraste ultrasonore ;
• délimiter et renforcer les contours des structures tissulaires.
En pratique, l’imagerie de double harmonique apporte les avantages suivants :
• une meilleure définition de l’endocarde ventriculaire ;
• un meilleur contraste entre les cavités cardiaques et les parois ;
• moins d’artefacts de champ proche et des lobes latéraux ;
• moins de « bruits de fond » dans les cavités (figure 5.2).
Les limites « relatives » de l’imagerie d’harmonique sont :
Nouvelles techniques de rehaussement
Ces techniques décrites dans le chapitre 8 trouvent leur intérêt en particulier dans l’échocardiographie de contraste.
Compound Imaging Harmonics
Une nouvelle technologie Compound Imaging Harmonics développée par les chercheurs de ZONARE Sonography est fondée sur le procédé innovant de Channel Domain. Par rapport à la technologie classique, le système de Channel Domain produit une « acquisition » des échos non « ligne par ligne » mais dans les « larges bandes » ultrasoniques en appliquant la technique de « croissement » des faisceaux ultrasonores (Compounding). De cette façon, on réduit le nombre de cycles d’émission et de réception des faisceaux ultrasonores en surmontant les limites physiques dues à la diffusion des ondes ultrasonores dans le corps humain. En fait, la fonction Compound Harmonic combine à la fois les composantes des fréquences fondamentales et harmoniques et permet d’obtenir une meilleure pénétration et pas uniquement les harmoniques. De plus, le système Auto-Opt permet une optimisation automatique de l’émission et de la réception des ultrasons en fonction des propriétés échostructurales des tissus examinés. Cette solution technologique innovante permet, contrairement à la technique échographique classique, la formation a posteriori de l’image « finale » de haute résolution à partir de l’image initiale « brute ». En effet, la technique de Compound Harmonics offre une nette amélioration de la qualité de l’image échographique chez les sujets peu échogènes en particulier (figure 5.3).