5 Homéostasie
Généralités
Définition de l’homéostasie1
Claude Bernard en 1865 crée le concept d’homéostasie : « Tous les mécanismes vitaux, quelque variés qu’ils soient, n’ont toujours qu’un but, celui de maintenir l’unité des conditions de la vie dans le milieu intérieur. »
En d’autres termes, l’homéostasie se définit comme un processus physiologique2 qui maintient certaines constantes du milieu intérieur de l’organisme (ensemble des liquides de l’organisme), nécessaires à son bon fonctionnement, entre les limites des valeurs normales. L’homéostasie implique donc une régulation permanente de l’organisme par divers mécanismes afin de maintenir la vie des organismes vivants.
Les mécanismes régulateurs
Le maintien de l’homéostasie n’est possible que grâce à l’intervention de mécanismes régulateurs qui s’enclenchent dès lors qu’une variable du milieu intérieur s’écarte de sa valeur normale, sous l’influence de variations du milieu extérieur. Le maintien de l’homéostasie exige donc que l’organisme possède des moyens de communication. Il s’agit de mécanismes hormonaux3 et comportementaux qui sont sous l’influence du système nerveux végétatif ou système nerveux autonome.
Un système de communication contient au moins trois éléments :
La régulation des gaz du sang
Les gaz dissous dans le sang, principalement le dioxygène (O2) ou plus communément nommé oxygène et le dioxyde de carbone (CO2) sont présents à différentes pressions dans le sang artériel et dans le sang veineux afin de favoriser les échanges gazeux. Ces échanges s’effectuent aux niveaux alvéolaire et cellulaire.
L’O2 passe alors dans le sang et vient se fixer en majorité sur les hématies (globules rouges) qui le transportent vers toutes les cellules de l’organisme. Ce transport s’effectue par voie veineuse du poumon au cœur gauche et par voie artérielle, du cœur gauche vers les organes.
Figure 5.1 Les gaz du sang
PCO2 : Pression en dioxyde de carbone
PiCO2 : Pression inspiratoire en dioxyde de carbone
PiO2 : Pression inspiratoire en oxygène
PvCO2 : Pression veineuse en dioxyde de carbone
PvO2 : Pression veineuse en oxygène
PACO2 : Pression alvéolaire en dioxyde de carbone
PAO2 : Pression alvéolaire en oxygène
PaCO2 : Pression artérielle en dioxyde de carbone
Figure 5.2 Les deux circulations. Représentation schématique
a. Le sang veineux provenant de l’artère pulmonaire passe dans les capillaires pulmonaires où il se charge en O2. Il s’agit de la respiration pulmonaire
b. Il emprunte les veines pulmonaires pour aller dans l’oreillette puis dans le ventricule gauche
c. Le sang chargé en O2 est ensuite pulsé par voie artérielle dans l’organisme
Il est ensuite pulsé dans les artères pulmonaires vers les poumons où le cycle recommence.
La régulation de la respiration
La régulation de la respiration (figure 5.3) est sous le contrôle du système nerveux. Ainsi les émotions vives et le stress accélèrent la fréquence respiratoire et augmentent ainsi les échanges gazeux.
Figure 5.3 La régulation de la respiration par le système nerveux
La pression partielle d’un gaz est la pression que ce gaz exerce par rapport à la pression totale
Si ces gaz sont en quantité égale, ils auront la même pression partielle
Un air inspiré dit pauvre en O2 (par exemple lorsque la pression atmosphérique est diminuée, comme en altitude) ou riche en CO2 (comme dans les situations d’atmosphère confinée, polluée ou saturée en fumées : cigarette, feu) a aussi pour effet d’augmenter la fréquence respiratoire pour compenser le déséquilibre des gaz du sang.
La régulation de l’équilibre acide/base
Rappel
La régulation de l’équilibre acide/base nécessite un bref rappel de ce qui se passe au niveau de l’organisation moléculaire au sein d’une cellule.
Définitions
Le pH représente la concentration d’une solution en ions H+ et indique son acidité.
Des variations au-delà de ces valeurs caractérisent généralement un problème de santé. Lorsque le pH est inférieur à 7,38, il s’agit d’une acidose, lorsque le pH est supérieur à 7,42, il s’agit d’une alcalose.
L’organisme qui fournit en permanence des ions H+ issus du métabolisme6 cellulaire et de l’apport alimentaire doit maintenir constant son pH. Pour y parvenir, l’organisme met en place des « systèmes tampons » qui visent à atténuer les variations toujours présentes.
Il existe des acides forts, des acides faibles, des bases fortes et des bases faibles.
Un acide est une substance capable de délivrer des ions H+.
Une base est une substance capable de capter des ions H+.
Régulation
Les systèmes tampons
Le système tampon extra-cellulaire est constitué :
Les régulations organiques
La régulation du pH par le poumon
La respiration permet au CO2 d’être éliminé au niveau des alvéoles pulmonaires.
Une diminution du pH stimule la ventilation alvéolaire entraînant la diminution de la PaCO2.
La régulation par le rein
La régulation du pH par le rein s’effectue de deux façons par l’élimination et par la reconstitution d’ions H+.
La régulation de l’équilibre hydroélectrolytique
L’eau est le composant le plus répandu de l’organisme. Sa consommation est indispensable à la vie.
Au sein de l’organisme, on identifie plusieurs compartiments liquidiens : intracellulaire et extracellulaire.
L’eau (H2O)
Répartition
L’eau représente 60 % de la masse corporelle chez l’adulte et sa répartition correspond à la règle des 20-40-60.