5: Examen neurologique

5 Examen neurologique





OBJECTIFS




LOCALISER L’AFFECTION À UN OU DES SEGMENTS DU SYSTÈME NERVEUX


Les symptômes d’atteinte de l’encéphale et les manifestations neurologiques au niveau des membres sont les repères nécessaires à cette étape de localisation.


Lorsque des symptômes d’atteinte de l’encéphale sont présents, leur analyse plus précise permet dans de nombreux cas d’établir une hypothèse d’atteinte de l’une des cinq grandes régions suivantes (voir encadré) :









LOCALISATION DE LA LÉSION, SYMPTÔMES D’ATTEINTE DE L’ENCÉPHALE


Cortex et noyaux sous-corticaux


Les atteintes corticales se manifestent par différents symptômes plus ou moins associés, parmi lesquels dominent :








Diencéphale


Les lésions du diencéphale peuvent entraîner des symptômes assez similaires :






Mais à ces signes cliniques viennent s’ajouter de manière plus ou moins nette :





Tronc cérébral


Les atteintes du tronc cérébral ont une expression clinique variable en fonction de l’étendue de la lésion :





Cervelet


Les lésions cérébelleuses entraînent une symptomatologie dominée par :





Appareil vestibulaire


Enfin, les lésions qui se localisent à l’appareil vestibulaire entraînent un tableau clinique caractérisé par :







En cas de manifestations neurologiques au niveau des membres, la localisation de la lésion repose sur l’interprétation des symptômes observés en se référant à l’organisation fonctionnelle du système nerveux moteur et aux notions de motoneurones centraux et périphériques.


L’analyse des signes de MNC et de MNP permet de situer une lésion nerveuse à l’intérieur de cinq régions :







Il est parfois possible d’affiner encore la localisation d’une lésion médullaire ou périphérique par l’étude de la sensibilité cutanée qui peut révéler des zones d’hyperesthésie, des anomalies au niveau d’un dermatome ou sur le trajet d’un nerf périphérique.



OBSERVATION DE L’ANIMAL


Le premier temps de l’examen neurologique doit être l’examen de l’animal en liberté et, dès ce stade, l’observation du comportement et des déplacements permet le plus souvent de repérer les anomalies sur lesquelles il faudra par la suite focaliser son attention.


Au-delà des renseignements fournis par le propriétaire, l’appréciation personnelle du clinicien doit, en particulier, porter sur l’état de conscience, la vision, l’attitude et la locomotion. Par ailleurs, tout au long de l’examen, la symétrie du corps et de la face sera attentivement étudiée et l’on s’attache à repérer d’éventuels mouvements anormaux.



ÉTAT DE CONSCIENCE


L’état de conscience dépend du fonctionnement du cortex et du tronc cérébral. Les stimuli sensoriels et sensitifs provenant du corps ou du milieu extérieur aboutissent à la formation réticulée du tronc cérébral. Ceci entraîne l’activation de fibres qui se projettent de façon diffuse sur le cortex et dont l’ensemble constitue le système réticulaire ascendant activateur.


L’appréciation de l’état mental d’un animal peut se faire en observant son comportement dans un milieu qui lui est inconnu et ses réponses à différents stimuli visuels, tactiles et auditifs.


Certains animaux réagissent d’emblée aux stimuli extérieurs d’une manière excessive et manifestent ainsi un état d’hyperexcitabilité. C’est par exemple le cas dans certaines intoxications et encéphalites, en particulier chez le chat.


À l’opposé, les altérations de l’état de conscience dans le sens d’une diminution de la réactivité peuvent être classées en trois stades.


L’état dépressif correspond à un animal conscient mais inactif, indifférent à l’environnement et qui a tendance à s’endormir quand on ne le sollicite pas. Cet état dépressif peut accompagner la fièvre, les anémies, les désordres métaboliques ou les affections cérébrales diffuses.


La stupeur est un état de dépression plus avancé : l’animal dort tant qu’on ne le stimule pas et seuls les stimuli intenses ou douloureux parviennent à le réveiller. Cet état est le plus souvent associé à une déconnexion partielle entre la formation réticulée et le cortex, que l’on rencontre, par exemple, en cas d’œdème cérébral diffus avec compression du tronc cérébral.


Enfin, le coma est un état d’inconscience totale et prolongée, au cours duquel aucun stimulus n’induit de véritable réveil. Les réflexes, en revanche, peuvent être conservés. L’état de coma indique une déconnexion complète entre la formation réticulée et le cortex. Les causes les plus fréquentes en médecine vétérinaire sont représentées par les traumatismes crâniens s’accompagnant d’hémorragies au niveau du mésencéphale et les stades terminaux des encéphalopathies métaboliques ou toxiques.




ATTITUDE ET LOCOMOTION


L’attitude et la locomotion dépendent du bon fonctionnement d’un nombre important de structures nerveuses qui agissent conjointement et il est dès lors évident que s’il existe des anomalies de posture, de mouvement ou de démarche, d’autres tests seront nécessaires pour en préciser l’origine.


Néanmoins, l’examen de l’animal en liberté doit permettre de définir les anomalies éventuelles et orienter vers une localisation.



Examen de l’animal au repos


Les anomalies du port de tête sont souvent très apparentes et ont une bonne valeur sémiologique :






La ligne du dos doit également être regardée attentivement : des déformations du rachis sont parfois visibles, une position voussée accompagne souvent les hernies discales. La voussure peut intéresser l’arrière-train et dans ce cas des anomalies du port de queue lui sont fréquemment associées (syndrome de la queue de cheval, par exemple).


La position des membres sur le sol doit faire l’objet d’un examen attentif : l’appui correct des quatre membres doit être vérifié ainsi que le polygone de sustentation. Une augmentation du polygone de sustentation est fréquente dans les troubles de l’équilibre qui peuvent également se traduire au repos par des oscillations.


Un déficit proprioceptif peut être d’emblée apparent lorsque le membre repose au sol sur la face dorsale des doigts.


Si l’animal est présenté en décubitus on peut observer des positions particulières telles que :








Examen de l’animal en mouvement


Dans la mesure où les locaux le permettent, il est toujours souhaitable d’examiner le plus complètement possible la locomotion de l’animal : marcher, courir, monter et descendre des escaliers sont des allures et des situations différentes qui peuvent chacune s’accompagner d’anomalies. Les plus fréquentes peuvent être classées en deux groupes : les troubles de la motricité et les troubles de l’équilibre et de la coordination des mouvements.




Troubles de l’équilibre et de la coordination des mouvements : ataxies


L’ataxie est un syndrome provoqué par une affection du système nerveux et caractérisé cliniquement par des troubles de l’équilibre et de la coordination des mouvements.


Au plan sémiologique on peut distinguer différents types d’ataxies :





Pour ce qui concerne la signification de l’ataxie en terme de localisation de lésion, il faut souligner qu’il s’agit bien d’un syndrome dont les causes sont multiples puisqu’en effet toute lésion d’une structure nerveuse intervenant dans la régulation de l’équilibre ou de la coordination des mouvements peut être à son origine (voir chapitre ataxie dans les grands syndromes).



SYMÉTRIE DU CORPS ET DE LA FACE


Tout au long de l’examen au repos puis en mouvement, le clinicien recherche d’éventuelles anomalies dans la symétrie du corps et de la face.


Si ces anomalies existent, on peut retenir quelques règles schématiques pour les interpréter.


Une asymétrie généralisée témoigne habituellement d’une atteinte vestibulaire : la tête est penchée, le tronc est incurvé, la démarche est déviée latéralement, l’animal se déplaçant en « crabe » ou, parfois, en cercles serrés. La modification du tonus des membres est généralement assez nette, en particulier au niveau des membres antérieurs et on observe une diminution du tonus musculaire du même côté que la lésion et une augmentation du tonus du côté controlatéral. Ces anomalies du tonus des membres ont plusieurs conséquences : les chutes, quand elles existent, se font toujours du côté de la lésion, du côté où le tonus des muscles extenseurs est diminué. On peut également noter des anomalies de décubitus : l’animal supporte bien le décubitus latéral du côté de la diminution de tonus et très mal l’autre décubitus latéral.


Une asymétrie du corps uniquement traduit généralement une lésion latéralisée médullaire ou périphérique et nous avons déjà défini les termes d’hémiparésie et d’hémiplégie.


Enfin, les anomalies de symétrie qui se manifestent seulement au niveau de la face prennent leur origine dans une lésion cérébrale ou une atteinte de certains nerfs crâniens.

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May 9, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 5: Examen neurologique

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