5 Examen neurologique
• L’examen neurologique doit être entrepris pour répondre à deux objectifs précis : confirmer l’existence d’une affection nerveuse et localiser l’affection à une ou plusieurs régions du système nerveux.
• Pour atteindre ces deux objectifs, une démarche rigoureuse amène à utiliser successivement quatre groupes de moyens :
• Au plan pratique, les conditions de réalisation de l’examen neurologique sont déterminantes : chaque geste doit être effectué correctement, en mettant l’animal dans les meilleures conditions possibles pour effectuer le mouvement attendu.
OBJECTIFS
CONFIRMER L’EXISTENCE D’UNE AFFECTION NERVEUSE
– les convulsions, les altérations de l’état de conscience, l’amaurose et des mouvements anormaux tels que la marche sur le cercle ou le pousser au mur, traduisent presque certainement une affection cérébrale ;
– les ataxies, les parésies et les paralysies résultent dans la très grande majorité des cas d’une atteinte du système nerveux ;
LOCALISER L’AFFECTION À UN OU DES SEGMENTS DU SYSTÈME NERVEUX
LOCALISATION DE LA LÉSION, SYMPTÔMES D’ATTEINTE DE L’ENCÉPHALE
Cortex et noyaux sous-corticaux
– les troubles du comportement, dans le sens d’une agressivité ou, à l’opposé, d’un désintérêt pour l’entourage et de la perte des habitudes acquises ;
– les altérations de l’état de conscience, hyperexcitabilité ou, plus souvent, dépression voire stupeur ;
– une hémiparésie, et un déficit proprioceptif sont, de plus, généralement présents, controlatéraux par rapport à la lésion ;
– tandis que des mouvements anormaux tels que la marche sur le cercle sont notés lors d’atteintes des noyaux sous-corticaux.
Les lésions du diencéphale peuvent entraîner des symptômes assez similaires :
Mais à ces signes cliniques viennent s’ajouter de manière plus ou moins nette :
– des troubles du comportement alimentaire (polyphagie, polydipsie), du comportement sexuel, du sommeil, de la régulation thermique ;
– les troubles de la démarche sont des ataxies, des hémiparésies ou des tétraparésies, accompagnées de déficits proprioceptifs ;
– les dysfonctionnements des nerfs crâniens (III à XII) sont plus caractéristiques et ont une grande valeur pour établir la localisation d’une lésion.
Les lésions cérébelleuses entraînent une symptomatologie dominée par :
– l’ataxie, qui est symétrique, accompagnée d’une augmentation du polygone de sustentation, d’une hypermétrie, parfois d’une dysmétrie ;
– des tremblements sont fréquents, observés au repos ou à l’occasion d’un mouvement : ce sont alors des tremblements intentionnels, très caractéristiques des atteintes cérébelleuses ;
– une ataxie, ici dissymétrique : la tête est inclinée sur le côté, le tronc est incurvé, les chutes se produisent toujours du même côté, la démarche est en « crabe » ou en cercles serrés, plus ou moins accompagnée de pirouettes ;
– des modifications du tonus des membres sont objectivées par l’examen neurologique (augmentation controlatérale, diminution ipsilatérale) ;
– tandis que des signes associés peuvent permettre de localiser la lésion à l’appareil vestibulaire périphérique ou bien aux noyaux vestibulaires : les syndromes vestibulaires centraux sont caractérisés par un déficit proprioceptif voire une parésie, tandis que les syndromes vestibulaires périphériques sont fréquemment accompagnés par un syndrome de Claude Bernard Horner et une paralysie faciale.
OBSERVATION DE L’ANIMAL
ATTITUDE ET LOCOMOTION
Examen de l’animal au repos
Les anomalies du port de tête sont souvent très apparentes et ont une bonne valeur sémiologique :
– une tête penchée ou tournée sur le côté accompagne les atteintes de l’appareil vestibulaire (fig. 5.1) ;
– une tête portée basse en permanence peut s’intégrer dans le tableau clinique d’une hypertension intracrânienne, mais peut également traduire une affection douloureuse du rachis cervical ; une raideur de la nuque ou du cou est alors associée à l’anomalie posturale et les manipulations exacerbent toujours la douleur (fig. 5.2).
Si l’animal est présenté en décubitus on peut observer des positions particulières telles que :
– la rigidité de décérébration, caractérisée par l’extension des quatre membres et du tronc ; elle est causée par une lésion de la portion antérieure du tronc cérébral ;
– l’opisthotonos, caractérisé par une contraction de tous les muscles extenseurs des membres et du corps avec dorsiflexion de la tête et du cou (intoxication par la strychnine, tétanos) ;
– l’emprosthotonos qui correspond à la contraction de tous les muscles fléchisseurs (intoxication par la crimidine) ;
– une augmentation du tonus des muscles extenseurs aux membres antérieurs associée à une paralysie des membres postérieurs caractérise ce que l’on appelle le syndrome de Schiff-Sherrington qui traduit une lésion médullaire sévère entre T3 et L3 (fig. 5.3).
Examen de l’animal en mouvement
Troubles de la motricité
Suivant le ou les membres affectés on parlera de :
– et selon la même terminologie de monoplégie (fig. 5.4), paraplégie, hémiplégie, tétraplégie ou quadriplégie.
Troubles de l’équilibre et de la coordination des mouvements : ataxies
Au plan sémiologique on peut distinguer différents types d’ataxies :
– l’ataxie statique (astasie) a déjà été mentionnée dans l’examen de l’animal au repos puisqu’elle correspond à un trouble de l’équilibre en position debout et se traduit par des oscillations et une attitude ébrieuse avec augmentation du polygone de sustentation ;
– l’ataxie cinétique peut être décelée au cours de l’exécution d’un mouvement : le mouvement est mal dirigé et on parle de dysmétrie, ou mal mesuré, et on constate une hypermétrie ou (bien plus rarement) une hypométrie ;
– l’ataxie locomotrice est celle que l’on observe pendant la marche : les mouvements ambulatoires sont mal coordonnés, les membres peuvent se croiser, les chutes sont fréquentes (abasie) ; l’hypermétrie au niveau des membres peut donner lieu à une démarche dite « au pas de l’oie ».

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