42 Maladie de Kienböck
SYNDROME CLINIQUE
La maladie de Kienböck, ou lunarite, est due à une nécrose avascu-laire du lunatum secondaire à des microfractures répétées ou à des fractures importantes du lunatum après un traumatisme du poignet. Ont également été impliqués dans cette affection douloureuse du poignet et de l’avant-bras des microtraumatismes répétitifs du poignet dus à une mise en charge et en décharge compressive répétitive, comme c’est le cas avec l’usage d’un marteau-piqueur, ainsi que la compression récurrente du lunatum par le capitatum et l’extrémité distale du radius provoquée par des positions extrêmes du poignet (figure 42.1). Le patient atteint de la maladie de Kienböck ressent une douleur unilatérale à la face dorsale du poignet au niveau du lunatum, qui irradie dans l’avant-bras, ainsi qu’une diminution progressive de l’amplitude de mouvement du poignet. Il peut aussi éprouver une diminution de la force de préhension. Cette maladie affecte généralement un seul poignet, l’incidence d’une affection bilatérale étant très faible. La maladie est surtout répandue chez les personnes âgées de 20 à 50 ans.
Figure 42.1 Des microtraumatismes répétés du poignet dus à une mise en charge et en décharge compressive répétitive ainsi que la compression récurrente du lunatum par le capitatum et l’extrémité distale du radius provoquée par des positions extrêmes du poignet ont été mis en cause dans l’évolution de la maladie de Kienböck, qui est une affection douloureuse du poignet et de l’avant-bras.
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
Des radiographies standard sont réalisées chez tous les patients présentant pour éliminer une pathologie osseuse occulte ainsi que pour identifier une sclérose et un effritement du lunatum. En se fondant sur le tableau clinique, des analyses supplémentaires, comprenant une numération-formule sanguine complète, un dosage de l’acide urique et une vitesse de sédimentation, peuvent être indiquées. Une imagerie par résonance magnétique (IRM) du poignet est indiquée lorsqu’une maladie de Kienböck, tout autre cause d’instabilité articulaire, une infection ou une tumeur sont suspectées (figure 42.2). Un électromyogramme est nécessaire si un syndrome du canal car- pien ou du tunnel cubital concomitant est suspecté. Une injection de petits volumes d’anesthésique local et de corticoïde au niveau de l’articulation lunotriquétrale réalisée très doucement soulage immédiatement la douleur, mais finalement une intervention chirurgicale est souvent nécessaire.