4: Utilisation de l’échographie pour des procédures périopératoires: Considérations économiques

4 Utilisation de l’échographie pour des procédures périopératoires


Considérations économiques



L’utilisation de blocs périphériques est associée à une amélioration du contrôle de la douleur et à une diminution des réhospitalisations. Cependant, il a été démontré que cette technique avait un coût supérieur à celui de l’anesthésie générale quand le coût en personnel était pris en considération [1]. Comme le coût des soins ne cesse d’augmenter, la prise en compte des considérations économiques en médecine fait l’objet d’une attention croissante. De nombreux organismes étudient désormais avec attention la façon dont les soins peuvent être délivrés à moindre coût et sans diminution de qualité.


L’utilisation des neurostimulateurs et les techniques avec injection unique sont associées à des délais d’installation de bloc plus longs. L’utilisation de l’échographie permet d’obtenir des images des nerfs et de faire des injections multiples autour de chaque nerf d’un plexus, permettant d’obtenir plus rapidement un bloc et limitant potentiellement le recours à des interventions supplémentaires. L’utilisation de l’échographie en anesthésie, particulièrement en anesthésie régionale et pour des procédures d’abord vasculaire, a amélioré la sécurité, l’efficacité, la précision et le taux de succès. Le coût initial de l’échographe peut sembler prohibitif (10 000–35 000 €). Compte tenu du fait qu’un échographe peut être utilisé pour réaliser au moins 50 000 examens, le coût s’établit à moins de 1 € par examen. L’utilisation de l’échographie constitue une financière sur le long terme pour différentes raisons, en diminuant les coûts en personnel, les coûts en matériel et les contentieux.



Coût en personnel


Shuster et al. [2] ont montré, dans une étude rétrospective, que lorsque le coût lié au personnel est pris en considération dans l’évaluation des blocs périphériques, le coût est supérieur, de 1 à 19 %, à celui d’une anesthésie générale. Une salle spéciale, « salle de blocs », est souvent utilisée pour réaliser les blocs utilisant la neurostimulation. Cela requiert de l’espace, du matériel de monitorage, la présence d’une infirmière et/ou d’un interne et d’un anesthésiste durant toute la procédure et la période de latence (20 à 45 min) avant l’obtention du bloc et avant que le patient ne soit transféré en salle d’opération. Les blocs échoguidés du membre inférieur ont un délai d’installation plus court en raison d’une administration plus précise de l’anesthésique local et en éliminant le recours à la « salle de blocs ». L’obtention plus rapide de l’anesthésie réduit l’attente avant la chirurgie et peut ainsi contribuer à augmenter le niveau d’activité du bloc opératoire.


Même si le recours à la « salle de blocs » n’est pas écarté, un séjour plus court (15 min au lieu de 45) diminue le coût lié au personnel et constitue donc une source d’économies [3]. Ce temps épargné peut être utilisé pour d’autres missions, par exemple postanesthésique (en salle de surveillance post-interventionnelle [SSPI] ou salle de réveil). L’obtention plus rapide du bloc avec l’échographie peut aussi être utilisée en « salle de blocs » pour y réduire les durées de séjour et augmenter le turn-over.


Une bonne anesthésie régionale permet à davantage de patients d’avoir un cheminement rapide et diminue les admissions en salle de réveil. Hadzik et al. ont montré que 79 % des patients avec un bloc sous-claviculaire du plexus brachial pouvaient ne pas passer par la salle de réveil. Ceci constitue une économie de 310 $ par patient [4].


Aussi, l’utilisation de l’anesthésie régionale se traduit par des patients plus confortables en salle de réveil, requérant moins d’intervention de l’équipe médicale et paramédicale. La précision obtenue avec le guidage échographique peut éviter une augmentation du nombre d’interventions faites dans l’unité d’aval si la procédure de référence consiste à éviter le passage par la salle de réveil. La qualité du bloc échoguidé réduit le recours à l’utilisation de propofol et autres sédations, résultant en un réveil complet et en l’absence de douleur, dès la fin de la chirurgie. La plupart de ces patients remplissent donc les critères pour shunter la salle de réveil.


De la même façon, pour les abords vasculaires, l’utilisation d’ultrasons pour visualiser l’anatomie et s’assurer de la perméabilité des vaisseaux se traduit par une diminution de la durée de la procédure de cathétérisation, une réduction du nombre de tentatives, une économie en personnel pour le bloc opératoire, l’unité de soins intensifs ou de réanimation. Lorsque l’artère carotide ou l’artère sous-clavière est canulée par erreur lors de la tentative de mise en place d’une voie veineuse centrale, cela conduit généralement à l’annulation de la chirurgie et une intervention supplémentaire peut être nécessaire pour exposer l’artère et la réparer ; ceci peut conduire à plusieurs milliers d’euros de coûts supplémentaires. Cela se produit chaque année avec un risque élevé de contentieux. De la même façon, un pneumothorax et un hémothorax sont associés à une morbidité significative et requièrent des procédures chirurgicales supplémentaires et augmentent la durée de séjour à l’hôpital et réduisent le niveau de satisfaction des patients.

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Jun 24, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 4: Utilisation de l’échographie pour des procédures périopératoires: Considérations économiques

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