4 Muscles de la tête et du cou
.Les muscles de la tête et du cou constituent un ensemble hétérogène de muscles. Ils sont présentés ensemble car ils partagent tous au moins une insertion avec le squelette de la tête. Leur topographie et leur fonction peuvent être très différentes. On distingue ainsi les muscles cutanés, qui ont une insertion à la face profonde de la peau, des muscles squelettiques qui mobilisent les articulations de la tête et de la colonne vertébrale. Dans ce groupe, on distingue les muscles masticateurs, les muscles suboccipitaux, qui sont postérieurs et qui s’insèrent sur l’os occipital, et les muscles du cou qui se répartissent sur 360° pour assurer le maintien et la mobilité de l’extrémité céphalique.
I Muscles cutanés de la tête et du cou
A Muscles du crâne
1 Muscles épicrâniens
Les muscles épicrâniens sont des muscles cutanés au contact direct de la calvaria (fig. 4.1). Ils sont distribués en quatre ventres musculaires contingents reliés par une large aponévrose épicrânienne, dénommée la galéa, qui permet de mobiliser le cuir chevelu.
a Muscle occipitofrontal
Il présente un ventre frontal qui s’entrecroise avec les muscles de la partie haute de la face et un ventre occipital postérieur qui s’étend jusqu’aux processus mastoïdes des os temporaux. Le contingent frontal intervient dans l’expression du visage (rides du front).
B Muscles faciaux
Les muscles faciaux partagent un certain nombreux de points communs : ils sont sous-cutanés ; ils présentent, sans exception, une insertion sur le viscérocrâne (squelette de la face) ; ils sont tous innervés par le nerf facial (VII). Ils jouent un rôle essentiel dans la vie de relation, à travers l’expression du visage (mimiques), et sont disposés autour des orifices de la face, dont ils modifient le diamètre. Leur action est le plus souvent synergique, permettant l’expression des sentiments comme la crainte, la joie et la tristesse.
1 Muscles orbitaires
Les muscles orbitaires sont aux nombres de trois (fig. 4.1). Le muscle orbiculaire de l’œil, en se contractant, protège l’œil. Le muscle corrugateur du sourcil rapproche le sourcil de la ligne médiane. Le muscle abaisseur du sourcil abaisse ce dernier.
2 Muscles du nez
Les muscles du nez sont disposés autour des narines (fig. 4.1). Le muscle procérus abaisse la peau de la région de la glabelle et fronce la peau du dos du nez. Le muscle nasal est constricteur de la narine avec sa partie transverse et dilatateur avec sa partie dilatatrice. Leur action est respectivement complétée par le muscle abaisseur du septum nasal et le muscle élévateur de l’aile du nez et de la lèvre supérieure.
3 Muscles de la bouche
Les muscles de la bouche contribuent, en plus de la mimique, à la phonation, à l’ingestion alimentaire et la mastication (fig. 4.1 et cf. chapitre 11). Comme au niveau orbitaire, il existe un muscle orbiculaire de la bouche qui participe à la fermeture de la fente orale. Les lèvres supérieure et inférieure, les angles de la bouche, le menton et les joues vont être mobilisés par un ensemble complexe de muscles dont le nom est cité dans la figure 4.1 et le tableau 4.I. On retiendra seulement le muscle buccinateur, situé à la partie profonde de la joue, qui intervient dans l’action de souffler (trompette).
C Muscle cutané du cou
Le muscle platysma est le seul muscle cutané du cou. Il est pair, large, de forme quadrilatère. Il est tendu de la lèvre, de la joue et du bord inférieur de la mandibule à la région deltoïdienne, acromiale et claviculaire. Il recouvre donc toute la région antérolatérale du cou. Sa contraction abaisse la commissure des lèvres et tend la peau du cou. Il est innervé par le nerf facial (VII).
II Muscles squelettiques de la tête
Les muscles squelettiques de la tête sont représentés par deux groupes musculaires : les muscles masticateurs qui mobilisent l’articulation temporomandibulaire et les muscles suboccipitaux qui mobilisent l’articulation craniovertébrale.
A Muscles masticateurs
Les muscles masticateurs sont au nombre de quatre. Ils sont impliqués dans la mastication, mais aussi dans la parole. Ils présentent de larges insertions osseuses et sont renforcés en superficie par un fascia épais. Ils sont tous innervés par le nerf mandibulaire (V3), branche du nerf trijumeau (V).
1 Muscle temporal
Le muscle temporal, de forme triangulaire, s’insère en dedans sur l’os temporal dans la fosse temporale et en dehors sur la face interne du fascia temporal (fig. 4.2). Le fascia temporal s’insère sur la ligne temporale supérieure en haut et sur le bord supérieur de l’arcade zygomatique en bas, où il se divise en deux feuillets qui délimitent un espace cellulograisseux. Les fibres postérieures sont presque horizontales, alors que les fibres antérieures sont verticales. Elles convergent pour passer dans la fente zygomatique. Le muscle temporal se termine par un fort tendon sur le processus coronoïde de la mandibule. Il entraîne la fermeture de la bouche (élévation et rétropulsion).
2 Muscle masséter
Le muscle masséter provoque lui aussi la fermeture de la bouche, mais il est également propulseur de la mandibule (fig. 4.3). Situé sur la face externe du ramus de la mandibule, il est constitué d’un faisceau superficiel (tendu des deux tiers antérieurs du bord inférieur de l’arcade zygomatique à la tubérosité massétérique de la mandibule) et d’un faisceau profond (tendu du bord inférieur du processus zygomatique de l’os temporal à la face latérale du ramus de la mandibule). Ses fibres les plus superficielles s’insèrent sur le fascia massétérique. Le conduit parotidien et l’artère transverse de la face sont compris dans un dédoublement de ce fascia.
3 Muscle ptérygoïdien latéral
Le muscle ptérygoïdien latéral présente un faisceau supérieur (sphénoïdal) et un faisceau inférieur (ptérygoïdien) qui s’insère sur la face latérale de la lame latérale du processus ptérygoïde et qui déborde sur la grande aile du sphénoïde et la tubérosité du maxillaire (fig. 4.4, A). Ils se terminent sur la fossette ptérygoïdienne (située sur le processus condylaire de la mandibule, à la face médiale du col) et sur la capsule et le disque articulaire de l’articulation temporomandibulaire. Il est propulseur de la mandibule et permet, en cas de contraction asymétrique, des mouvements de diduction.