4: Lésions collatérales médiales et lésion du ligament croisé antérieur: Medial collateral ligament rupture in the ACL-deficient knee


Lésions collatérales médiales et lésion du ligament croisé antérieur


Medial collateral ligament rupture in the ACL-deficient knee








Introduction


L’atteinte ligamentaire périphérique médiale est fréquemment associée à la rupture du pivot central (ligaments croisés antérieur [LCA] et postérieur [LCP]). Le ligament collatéral médial (ligament latéral interne [LLI]) est principalement concerné. Mais ce ligament n’est pas le seul élément médial participant à la stabilité interne du genou. Nous accordons une attention particulière au point d’angle postéro-interne (PAPI), dont la prise en charge est spécifique.


La plupart de ces lésions cicatrisent avec la reconstruction du LCA, cependant en cas de laxité médiale importante, de stade III, la chirurgie se discute. La décision est orientée par un bilan lésionnel précis.


Traquer et évaluer les structures périphériques nous semble indispensable en cas de traumatisme aigu afin d’éviter leur aggravation sinon leur chronicité. Leur réparation tardive est difficile.



Rappel anatomique et physiologie


Plusieurs éléments capsuloligamentaires collatéraux médiaux participent à la stabilité du genou.



Ligament collatéral médial


Le LLI est la structure ligamentaire principale du compartiment médial, contrôlant le genou dans le plan frontal en cas de stress en valgus.


Il est composé de deux faisceaux (Fig. 1).









Classification lésionnelle


Il convient de différencier les atteintes intratendineuses ou interstitielles des atteintes jonctionnelles ou d’insertion ligamentaire, car leur traitement peut varier.


L’atteinte interstitielle survient lorsque les fibres ligamentaires sont soumises à des forces qui n’autorisent plus une déformation élastique. Dans ce cas, il s’agit d’une déformation plastique. Ceci se traduit par des microruptures au sein du ligament pouvant aller jusqu’à la rupture [17]. En cas de rupture, les deux faisceaux sont fréquemment touchés. Une incarcération du faisceau superficiel est parfois observée [20].


Les atteintes jonctionnelles sont le plus souvent fémorales. Elles sont caractérisées par une avulsion ligamentaire isolée ou ostéoligamentaire (fracture de l’épicondyle médial). Elles résultent d’une force de traction violente.



Cicatrisation


Le LLI présente un fort potentiel de cicatrisation dont les modalités ont été détaillées par Frank [7]. Après le saignement initial, la phase d’inflammation dure 2 à 4 semaines. La phase suivante, de durée identique, permet d’obtenir une nouvelle matrice collagénique grâce à l’afflux de fibroblastes. Le remodelage qui suit dure de quelques semaines à quelques mois avec réorganisation tissulaire. Toutefois, certaines conditions biomécaniques sont nécessaires à une meilleure cicatrisation  : la décharge, en évitant les contraintes en valgus et en translation tibiale antérieure ou postérieure, en cas de rupture du LCA ou du LCP associée.


À terme (environ 6 à 12 mois), l’élasticité est proche de la normale, mais la force de rupture du ligament reste définitivement plus faible.



Examen clinique


Il faut rechercher un épanchement articulaire, une douleur sur le trajet du LLI associée ou non à une laxité frontale. L’essentiel de cet examen, comparatif, est la recherche d’un bâillement interne en valgus, genou en extension, puis en flexion à 30˚ (une main de l’examinateur induit un mouvement en valgus en empaumant le talon, tandis que la main controlatérale bloque le fémur).


Le plan externe et le pivot central sont également analysés à l’aide des tests cliniques spécifiques.


Une translation tibiale antérieure avec hyperrotation externe du genou à 70˚ de flexion traduit une lésion du PAPI associée à la rupture du LCA.


La gravité de la laxité est rapportée à l’aide de la classification de O’Donoghue [24]  :




Examens complémentaires




Imagerie par résonance magnétique


L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est l’examen de choix pour apprécier les lésions méniscoligamentaires, capsulaires ou tendineuses. L’analyse soigneuse repose sur des signes spécifiques permettant de localiser et de quantifier les lésions du complexe ligamentaire médial [21]. Neuf signes sont spécifiques, dont les plus intéressants sont la discontinuité ligamentaire (proximale ou distale), l’œdème environnant, et surtout l’effacement de graisse entre les deux plans ligamentaires.


Les lésions sont classées en trois stades IRM  :


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Apr 27, 2017 | Posted by in CHIRURGIE | Comments Off on 4: Lésions collatérales médiales et lésion du ligament croisé antérieur: Medial collateral ligament rupture in the ACL-deficient knee

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