4: Les besoins fondamentaux de l’être humain

Chapitre 4


Les besoins fondamentaux de l’être humain


La psychologie a déterminé les besoins essentiels à l’être humain, on les appelle les besoins fondamentaux. Ils peuvent être répartis en deux grandes catégories : les besoins organiques et les besoins psychologiques. Toutefois, ils sont intriqués les uns dans les autres, et la non-satisfaction d’un besoin organique aura des effets sur le psychisme de l’individu.



I


La classification des besoins fondamentaux



A La classification des besoins fondamentaux selon Virginia Henderson


La classification des besoins par l’infirmière américaine Virginia Henderson est la plus utilisée par les professionnels de santé. Les quatorze besoins décrits n’ont aucune hiérarchie entre eux, ils sont tous importants et interactifs. Si l’un des besoins n’est pas satisfait, il peut entraîner des dépendances dans un autre besoin.


Mise en garde : les situations qui illustrent chacun des besoins vont vous permettre de mieux comprendre ces besoins fondamentaux. Elles émanent de situations réelles, mais doivent rester le plus anonyme possible (par respect du secret professionnel).



1 Respirer


La respiration est un phénomène qui permet un apport d’oxygène (O2), destiné à assurer la vie des cellules du corps, et un rejet de dioxyde de carbone (CO2), déchet de l’organisme.


Le besoin en O2 suivra les « besoins » du corps. Il dépendra donc de notre rythme de vie, de nos activités.




2 Boire et manger


Boire et manger, c’est apporter de l’eau et des aliments en quantité et en qualité nécessaires à notre organisme. C’est satisfaire un besoin vital.


L’être humain a « besoin », chaque jour, d’une ration calorique pour assurer sa croissance, conserver son énergie et maintenir son état de santé. Mais la nutrition est aussi liée au plaisir.




3 Éliminer


C’est le phénomène qui permet d’évacuer les déchets de l’organisme (par voie urinaire, intestinale ou cutanée). C’est une fonction vitale.


L’élimination a des origines à la fois physiologique, hormonale et nerveuse. Elle varie selon l’âge et l’état de santé de l’individu (Ex. : un bébé ne peut contrôler ses éliminations).




4 Se mouvoir et maintenir une bonne posture


L’individu doit pouvoir se mouvoir, c’est-à-dire se déplacer, marcher, courir, pour accomplir les activités de sa vie quotidienne. Une bonne posture favorise les mouvements harmonieux et le bon fonctionnement de nos organes (en particulier du système circulatoire).




5 Dormir et se reposer


Le fait de dormir et de se reposer permet à l’organisme d’éliminer la fatigue physique et psychique accumulée durant la journée ou momentanément. Ainsi, l’organisme se régénère pour assurer au mieux ses fonctions.




6 Se vêtir et se dévêtir


D’une façon quotidienne, nous disons que se vêtir, c’est s’habiller (le matin), et que se dévêtir, c’est se déshabiller (le soir). Ce sont des gestes de la vie quotidienne que l’on peut faire mécaniquement, d’une façon routinière ou plus agréablement (car les vêtements ont un rôle important à jouer dans notre vie sociale).


Mais se vêtir, c’est aussi choisir des vêtements en fonction de notre environnement pour se protéger du chaud et du froid.




7 Maintenir la température du corps dans les limites de la normale


Maintenir le corps à bonne température est une nécessité pour conserver santé et bien-être. La thermorégulation est le phénomène qui maintient l’équilibre entre la production de chaleur et l’évaporation de l’eau de notre corps (sudation, transpiration, etc.). Elle est réglée par le cerveau. (Ex. : si les pertes calorifiques sont importantes, on constatera une baisse de la température du corps qui, à la limite, peut entraîner la mort).




8 Être propre, soigné et protéger ses téguments




L’ensemble de ces soins est destiné à apporter un bien-être physique et psychologique.




9 Éviter les dangers


Éviter les dangers, tant physiques que psychologiques, n’est pas une tâche facile, mais il faut essayer de prendre les mesures nécessaires pour :





10 Communiquer avec ses semblables


Communiquer, c’est parler, entendre, toucher, voir, s’habiller et aussi « se mouvoir ». C’est établir des liens affectifs significatifs avec d’autres personnes.





12 S’occuper en vue de se réaliser


S’occuper pour se réaliser : c’est se trouver des « moyens » pour se sentir utile, c’est assurer le développement de son potentiel personnel et intellectuel, c’est assumer avec compétence ses différents rôles sociaux et familiaux.




13 Se récréer


Se récréer, c’est avoir des activités procurant du plaisir (Ex. : le mot « récréation » à l’école) :






14 Apprendre


Apprendre, c’est maintenir en éveil son activité intellectuelle, sa curiosité naturelle, son émotivité. L’individu saisit toutes les occasions de la vie pour développer son « aptitude à connaître » d’autres choses. Ex. : une joie, une peine sont des événements heureux et malheureux de la vie qui seront source d’émotion et de réflexion et vont permettre à l’individu d’apprendre par l’expérience.




B La classification des besoins fondamentaux selon Abraham Maslow


Selon la théorie de Maslow, les motivations humaines correspondent à cinq grandes classes de besoin : ceux situés au niveau inférieur de l’échelle (les besoins physiologiques) doivent être satisfaits (au moins partiellement) avant que les besoins situés plus haut (il s’agit essentiellement de besoins psychologiques) ne se manifestent (figure 2.1).




1 Les cinq classes de besoins









3 L’expression des besoins au quotidien


Les grands théoriciens ont basé leurs concepts de soins sur l’observation de l’être humain. Virginia Henderson demandait à ses élèves infirmiers d’imaginer une « journée comme les autres », pour en déduire le bien-fondé de sa théorie sur les besoins fondamentaux de la personne. Nous allons la suivre dans cette démarche.





L’être humain exprime ses besoins dans plusieurs dimensions (figure 2.2)


Si nous reprenons une à une les actions de la journée de Céline, nous constatons que ses besoins s’expriment dans des dimensions à la fois psychologiques, biologiques, sociologiques, spirituelles et culturelles (nous pouvons nous amuser à les classifier).




Les besoins décrits n’ont aucune hiérarchie entre eux, ils sont tous importants et interactifs. Si l’un des besoins n’est pas satisfait, il peut entraîner des dépendances dans un autre besoin :




II


Les besoins spécifiques de la personne âgée



A L’aide à l’autonomie


L’AMP a des rapports privilégiés avec les personnes âgées, du fait des contacts fréquents et prolongés avec elles. Lorsqu’un projet d’aide à l’autonomie est déterminé par une équipe, les AMP ont un rôle primordial d’aide à l’autonomie.


Nous allons voir ci-après quelques domaines où peut s’exercer l’aide à l’autonomie et insister sur le rôle important que peut jouer l’AMP auprès de la personne âgée pour lui redonner confiance dans ses possibilités et valoriser son image auprès des autres et auprès d’elle-même.




B L’aide à la motricité et au déplacement (figure 2.3)


Lorsqu’il y a atteinte de la motricité, l’autonomie globale d’une personne âgée est toujours gravement altérée. En effet, la plupart des actes de la vie courante exigent des déplacements et un minimum de mobilité. C’est le cas lors des actes d’hygiène, d’alimentation, d’élimination. Être autonome, c’est être mobile, pouvoir se déplacer d’un point à un autre sans risque, être capable de prendre, de manipuler, d’utiliser des objets et d’effectuer certains gestes, sans gêne ni douleur.


May 12, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 4: Les besoins fondamentaux de l’être humain

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