4 – Items 201, 237. Traumatologie maxillo-faciale

Chapitre 4 – Items 201, 237. Traumatologie maxillo-faciale


Plan du chapitre



Épidémiologie


Examen d’un traumatisé de la face – Item 201




Urgences


Interrogatoire


Inspection de la face


Examen de la motricité faciale


Palpation faciale


Examen de la sensibilité faciale


Examens endocavitaires


Examen des fonctions


Indications de l’imagerie – Item 5




Examens radiologiques


Examens tomodensitométriques


Imagerie en résonance magnétique


Diagnostic des traumatismes des parties molles




Contusions de la face


Plaies des parties molles


Morsures – Item 213


Dermabrasions


Corps étrangers


Diagnostic des traumatismes dentaires




Contusion dentaire


Fracture dentaire


Pronostic


Diagnostic des fractures de la mandibule




Fractures des portions dentées et de la région angulaire


Fractures de la région condylienne


Fractures de la branche mandibulaire (hors fracture de la région condylienne)


Diagnostic des fractures de l’étage moyen de la face




Fractures zygomatomaxillaires


Fracture isolée du plancher de l’orbite


Fractures des os propres du nez


Fractures centrofaciales complexes


Fractures occlusofaciales de Le Fort


Fractures frontales


Particularités des traumatismes maxillofaciaux de l’enfant et du sujet âgé




Chez l’enfant – Item 237


Chez le sujet âgé


Conduite à tenir devant un traumatisé facial




Situations d’urgence extrême


Traumatisme facial isolé


Traumatismes associés




L’évaluation de la gravité des lésions chez un patient présentant un traumatisme facial passe par une bonne connaissance de l’anatomie, la pratique d’un examen clinique systématisé et la réalisation d’examens complémentaires ciblés. Le dépistage des situations d’urgence et des complications précoces guide la planification de la prise en charge.


Épidémiologie


Les traumatismes maxillo-faciaux sont très fréquents. Ils touchent surtout les hommes (sex-ratio : entre 3/1 et 4/1) jeunes (dix-huit à vingt-cinq ans). Les causes les plus fréquentes sont les accidents de la voie publique, les rixes, les accidents de sport et les accidents domestiques.

Les structures le plus fréquemment atteintes sont les dents, la mandibule, plus particulièrement la région condylienne, les os propres du nez, le zygoma et le plancher de l’orbite.

Il existe cependant d’importantes nuances épidémiologiques en fonction de données géographiques (pays, région, situation urbaine ou non) et de données socio-économiques (milieu social, activité professionnelle, etc.).

Les données épidémiologiques sont moins bien connues chez les enfants, les traumatismes maxillo-faciaux étant beaucoup moins fréquents dans la population pédiatrique. La prédominance masculine y est moins nette et l’étiologie dominée par les chutes et les accidents de la voie publique. Le type de lésions et leur prise en charge y sont particuliers.


Examen d’un traumatisé de la face – Item 201







Toutes les données de l’examen clinique doivent être notées et datées. Elles ont une valeur médico-légale primordiale.


Urgences



Urgences vitales


Les urgences vitales doivent être diagnostiquées rapidement et prise en charge dès le ramassage du blessé sur le lieu d’accident :




asphyxies liées à une glossoptose (fracture biparasymphysaire de la mandibule), à un encombrement des voies aériennes supérieures (fragments dentaires, osseux ou tissulaires, fragments de prothèse dentaire, caillots sanguins). La liberté des voies aériennes supérieures doit être systématiquement vérifiée : si elle ne peut pas être maintenue, l’intubation naso- ou plus souvent orotrachéale doit être rapidement envisagée; la trachéotomie est le dernier recours;


choc hypovolémique par pertes sanguines importantes : les plaies des parties molles de la face sont souvent très hémorragiques. La spoliation sanguine peut également être masquée et sous-estimée (épistaxis déglutie). Le contrôle des fonctions hémodynamiques doit être systématique. Devant tout saignement important, la mise en place d’une voie veineuse périphérique de bon calibre et une perfusion d’entretien doivent être discutée et réalisée avant la survenue d’un choc hypovolémique;


association à un autre traumatisme : tout traumatisé facial doit, jusqu’à preuve du contraire, être considéré comme un traumatisé crânien et un traumatisé du rachis cervical. Un écoulement nasal ou rhinopharyngé de liquide cérébrospinal (rhinorrhée aqueuse), spontané ou lors d’une manœuvre de Valsalva, doit être systématiquement recherché car exposant au risque de méningite. Il faut également vérifier l’absence de traumatisme thoracoabdominal ou de traumatisme des membres associé, reléguant souvent le traumatisme facial au second plan.


Urgences fonctionnelles


Les urgences fonctionnelles doivent également être recherchées car elles nécessiteront une prise en charge rapide dans un service spécialisé :




atteinte du nerf optique, diplopie, plaies délabrantes des paupières : un examen de la vision sur le lieu de l’accident puis régulièrement pendant le transport est indispensable. La diplopie par incarcération des muscles oculomoteurs est une urgence fonctionnelle. S’ils ne sont pas notés dès le ramassage, ces éléments de l’examen clinique seront perdus si l’état neurologique du patient s’aggrave ou s’il nécessite une sédation. En cas d’exposition du globe oculaire, celui-ci doit être protégé par un pansement régulièrement humidifié jusqu’à la prise en charge definitive;


pertes dentaires traumatiques, qui doivent être recherchées et notées : les dents avulsées doivent être recherchées sur le terrain et conditionnées pour permettre leur éventuelle réimplantation rapide;


plaies du nerf facial : un examen sommaire de la motricité faciale doit être réalisé le plus rapidement possible chez le patient vigile, l’atteinte pouvant ensuite être masquée par une éventuelle sédation ou aggravation de la conscience ultérieures.


Interrogatoire


L’interrogatoire fait préciser (par l’entourage si le patient n’est pas en mesure de le faire lui-même) :




• les modalités du traumatisme;


• l’existence de signes fonctionnels;


• les antécédents.


Modalités






• Date et heure.


• Circonstances de survenue : agression, accident de la voie publique, accident du travail, domestique, de sport, morsure, etc.


• Point d’impact sur la face.


• Direction et intensité du choc.


Signes fonctionnels






• Sensation de craquement lors du choc.


• Douleurs spontanées ou provoquées.


• Gênes fonctionnelles :




– manducatrices : modification de l’articulé dentaire (contacts dentaires prématurés, béances), limitation de l’ouverture buccale, déplacements, pertes et mobilités dentaires, désadaptation de prothèse(s) dentaire(s), difficultés de déglutition, etc.;


– visuelles : modification de l’acuité visuelle, diplopie;


– respiratoires nasales : obstruction nasale uni- ou bilatérale, partielle ou complète, anosmie ou hyposmie, épistaxis;


– phonatoires.


Antécédents






• Les antécédents du patient et les traitements en cours sont précisés.


• Une éventuelle anomalie occlusale préexistante doit être recherchée et précisée car l’occlusion dentaire sera l’un des repères anatomiques les plus importants pour le contrôle de la réduction des fractures de la mandibule et du tiers moyen de la face. Un contact avec le chirurgien-dentiste traitant est parfois utile.


• La recherche de photographies prétraumatiques récentes du patient est souvent très utile pour apprécier l’état antérieur.


Inspection de la face


L’inspection doit être systématique, symétrique et comparative. Elle se fait de face, de profils et en vues plongeantes inférieure et supérieure. Elle recherche :




• une lésion du revêtement cutané au point d’impact (plaie, ecchymose, hématome), des corps étrangers (fragments de pare-brise, débris telluriques, graviers, goudron, débris végétaux);


• un œdème localisé (paupières, lèvres, nez, pommettes) ou généralisé à toute la face (faciès lunaire). Ces œdèmes surviennent rapidement après le traumatisme et sont souvent très importants, masquant les reliefs sous-jacents;


• une hémorragie extériorisée par un orifice naturel (stomatorragie, épistaxis, otorragie), par une plaie, en distinguantun saignement artériel d’un saignement veineux. La face comporte des structures très bien vascularisées (os, muscles, peau, muqueuses) et les hémorragies y sont souvent impressionnantes. L’hémostase sera réalisée immédiatement par compression de la plaie, clampage du vaisseau sous contrôle de la vue ou méchage endocavitaire;


• une rhinorrhée aqueuse, si elle n’a pas été détectée précédemment;


• une déformation : enfoncement d’un relief, déviation d’une structure, asymétrie du visage. Elle témoigne le plus souvent d’une fracture déplacée.





La pose de clamps à l’aveugle dans une plaie doit être évitée pour ne pas risquer de léser des structures nerveuses adjacentes.





La recherche de déformations est très souvent gênée par l’apparition rapide de l’œdème post-traumatique. Il faut donc, pour les lésions peu urgentes, savoir répéter l’inspection au bout de quelques jours de manière à apprécier cliniquement le retentissement morphologique du déplacement d’une fracture.


Examen de la motricité faciale


La motricité faciale est sous la dépendance du nerf facial (VIIe paire de nerfs crâniens). On évalue la mobilité du front, des sourcils, des paupières, des ailes nasales, des lèvres, du muscle peaucier du cou de manière symétrique et comparative. La mise en évidence d’un trouble de la mobilité faciale (parésie, paralysie) est parfois gênée par l’œdème ou par la déformation engendrée par une plaie faciale.


Palpation faciale


La palpation des reliefs osseux doit être systématique (de haut en bas), symétrique et comparative, en finissant par la zone traumatisée. Elle recherche les signes directs ou indirects d’une fracture.


Signes directs






• Déplacement osseux (asymétrie des reliefs).


• Mobilité anormale du squelette.


• Douleur exquise à l’endroit des traits de fracture.


• Perception d’une «marche d’escaliers» au niveau d’un rebord osseux.


Signe indirect


On recherche un emphysème sous-cutané (palpation d’une crépitation neigeuse) signant la fracture d’une paroi d’une cavité aérienne (sinus maxillaire ou frontal, cellules ethmoïdales, plancher de l’orbite). Cet emphysème est parfois provoqué par un effort de mouchage ou lors d’un éternuement (manœuvre de Valsalva).


Examen de la sensibilité faciale






• nerf ophtalmique (V1) : sensibilité cornéenne et sensibilité cutanée de l’hémi-front, de la racine et du dorsum de l’hémi-nez et de la paupière supérieure homolatéraux;


• nerf maxillaire (V2) : sensibilité cutanée de l’aile nasale, de la partie haute de la joue, de l’hémi-lèvre supérieure homolatérales, sensibilités dentaire et muqueuse de l’hémi-arcade dentaire supérieure homolatérale;


• nerf mandibulaire (V3) : sensibilité cutanée de l’hémi-lèvre inférieure, de l’hémi-menton et de la partie basse de la joue homolatéraux, sensibilités dentaire et muqueuse de l’hémi-arcade dentaire inférieure homolatérale.

Seuls la région angulomandibulaire (encoche massétérine) et le pavillon de l’oreille échappent au nerf trijumeau : ils dépendent de branches du plexus cervical superficiel, les portions profondes du pavillon (zone de Ramsay-Hunt) étant en outre innervées par la branche sensitive du nerf facial (VIIbis) (cf. fig. 1.14 et 1.31 au chapitre 1).

La sensibilité faciale peut être atteinte par contusion d’une branche du nerf trijumeau au point d’impact ou par lésion au niveau d’un trait de fracture.


Examens endocavitaires



Fosses nasales


Les fosses nasales sont examinées par rhinoscopie antérieure à l’aide d’un spéculum nasal après évacuation par lavage et mouchage doux des caillots de sang pour apprécier la perméabilité des fosses nasales. On recherchera :




• l’existence de plaies muqueuses, responsables d’une épistaxis;


• des déformations ou des déplacements de la cloison nasale, s’accompagnant parfois d’une effraction du cartilage septal fracturé;


• un hématome de la cloison, qui devra être évacué rapidement (risque de nécrose ischémique et/ou de chondrite de la cloison);


• l’existence d’une rhinorrhée aqueuse,signant une fracture de l’étage antérieur de la base du crâne associée à une brèche méningée.


Cavité buccale


L’examen de la cavité buccale recherche :




• des lésions dentaires : mobilité(s), fracture(s) ou perte(s) dentaire(s); ces lésions dentaires doivent impérativement être décrites et notées dans l’observation dans un but médico-légal;


• des lésions muqueuses : ecchymose, hématome ou plaie de la langue, du palais, du voile, de la gencive, des vestibules buccaux;


• des fractures : palpation endobuccale de la mandibule (à la recherche d’une déformation, d’une mobilité anormale, d’une plaie muqueuse) et des maxillaires (douleur, déformation et mobilité au niveau du cintre maxillozygomatique signant une fracture zygomatique, mobilité complète de l’arcade dentaire supérieure signant une fracture du tiers moyen de la face de type Le Fort, mobilité d’un secteur dentaire isolé signant une fracture alvéolodentaire);


• une modification de l’articulé dentaire, en se référant aux antécédents du patient (dysharmonie dentofaciale préexistante?) et aux facettes d’usure dentaires. Ces modifications (contacts dentaires prématurés, béances) peuvent signer une fracture mandibulaire et/ou maxillaire déplacée;


• des écoulements déglutis : épistaxis, stomatorragie, rhinorrhée cérébrospinale;


• des corps étrangers : dent luxée ou fracturée, fragment de prothèse, projectile (plombs, balle).


Conduits auditifs externes


L’examen recherche des caillots, une plaie cutanée (pouvant signer une fracture de l’os tympanal consécutive à une fracture de la région condylienne) (fig. 4.1), une sténose du conduit. L’état du tympan est noté, à la recherche de signes en faveur d’une fracture du rocher (hémorragie de la caisse du tympan, plaie).



Examen des fonctions







L’examen des fonctions sera répété car l’altération de certaines d’entre elles peut s’installer de manière progressive.

Les résultats, datés, seront consignés dans le dossier.


Examen de la manducation


Il apprécie les mouvements des articulations temporomandibulaires (ouverture buccale, propulsion et diductions droite et gauche de la mandibule) et l’occlusion dentaire, la présence d’un trismus, les possibilités de morsure, de mastication et de déglutition.


Examen ophtalmologique


L’examen ophtalmologique fait état de :




• l’acuité visuelle : une baisse de cette acuité peut être en rapport avec une atteinte de la rétine (décollement, déchirure, hématome), une hémorragie du vitré ou une atteinte du nerf optique (œdème, contusion);


• l’état de la pupille (forme et étude des réflexes photomoteurs direct et consensuel) : à la recherche d’une déchirure du muscle irien, de signes en faveur d’une atteinte du nerf optique et/ou d’atteintes intracrâniennes (hématome, contusion; cf. examen neurologique);


• l’existence d’une dystopie oculaire : énophtalmie, abaissement du globe, surélévation du globe, exophtalmie; dans les deux premiers cas, elle signe l’existence d’une fracture des parois orbitaires et, dans les deux derniers cas, d’un hématome intraorbitaire;


• l’existence d’une limitation des mouvements oculaires à l’origine d’une diplopie dans certains regards (haut, bas, droite, gauche) dont les causes peuvent être mécaniques (incarcération des muscles extrinsèques de l’œil) ou neurologique (atteinte traumatique des nerfs oculomoteurs);


• la fonction palpébrale : à la recherche d’une dystopie canthale médiale ou latérale pouvant signer un arrachement des ligaments palpébraux et/ou une fracture au niveau de leurs zones d’insertion, d’un ptosis pouvant signer soit une atteinte du nerf moteur oculaire commun (IIIe paire de nerfs crâniens) soit une désinsertion ou une section traumatique de l’aponévrose de ce muscle;


• la fonction lacrymale : à la recherche d’une obstruction des voies lacrymales (fracture de l’os lacrymal) se traduisant par un larmoiement.





La mesure de l’acuité visuelle doit être répétée dans le temps. Une baisse progressive de l’acuité doit faire pratiquer en urgence un scanner orbitaire dans le plan neuro-optique et discuter, en fonction des résultats, une décompression du nerf optique en urgence.





Un avis ophtalmologique doit être demandé au moindre doute pour la réalisation d’un fond d’œil, un chiffrage de l’acuité visuelle et un test de Hess-Lancaster pour objectiver une diplopie.


Examen neurologique


L’examen neurologique recherche :




• un trouble de la conscience, immédiat ou différé, pouvant témoigner d’une atteinte cérébrale (contusion, œdème, hémorragie), durale ou sous-durale (hématomes);


• une asymétrie des pupilles et les réflexes pupillaires direct et consensuel (cf. examen ophtalmologique);


• une amnésie antérograde ou rétrograde, témoignant du traumatisme crânien (léger à sévère);


• une anosmie par atteinte traumatique (cisaillement, contusion) du nerf olfactif (Ire paire de nerfs crâniens) au niveau de la lame criblée de l’ethmoïde; son pronostic est défavorable;


• une rhinorrhée cérébrospinale, témoignant d’une brèche de la dure-mère.





L’examen neurologique (score de Glasgow, examen des pupilles) doit être répété dans le temps.


Examen des voies respiratoires hautes


Il a pour but d’évaluer une gêne respiratoire par obstruction nasale, rhino- ou oropharyngée (caillots, hématome, chute en arrière de la base de la langue ou glossoptose, corps étrangers, prothèse dentaire).


Indications de l’imagerie – Item 5


Après avoir éliminé une éventuelle lésion crânienne ou cervicale, le diagnostic des fractures du massif facial fera appel à l’imagerie. Ces examens complémentaires doivent être orientés par la clinique.


Examens radiologiques



Pour la mandibule



Orthopantomogramme (fig. 4.2)


OrthopantomogrammeIl s’agit d’un cliché de référence exposant tout l’os mandibulaire et la denture. Il n’est réalisable que si le patient peut se tenir debout ou assis. Il ne permet qu’une vue de profil des branches et d’une grande partie du corps mandibulaire; la région symphysaire n’est vue que de face. Il doit donc le plus souvent être complété par des incidences orthogonales (face basse et cliché mordu du bas) pour apprécier le déplacement d’une fracture.



Défilés mandibulaires (droit et gauche) (fig. 4.3)


Défilés mandibulairesIls permettent de visualiser alternativement chaque hémi-mandibule et peuvent remplacer l’orthopantomogramme si ce cliché ne peut pas être réalisé (traumatisme des membres inférieurs ou du bassin, lésion du rachis dorsolombaire, troubles de la conscience) et à la condition que le patient puisse incliner la tête à droite et à gauche (absence de lésion du rachis cervical). Ces clichés partiels sont moins lisibles qu’un orthopantomogramme en raison des superpositions osseuses inévitables.



Cliché mordu du bas (ou cliché occlusal du bas) (fig. 4.4)


Cliché morduLe patient maintient le film entre ses dents et le rayon est vertical et ascendant. Cet examen permet de préciser les lésions de l’arc symphysaire.



Cliché face basse (fig. 4.5)


Il Face basses’agit d’une incidence antéropostérieure, le nez et le front du patient étant au contact du film. Cet examen permet une visualisation de face des régions angulaires et des branches mandibulaires.



Pour l’étage moyen



Clichés de Blondeau et de Waters (fig. 4.6)


Il Blondeaus’agit Watersd’incidences antéropostérieures qui se différencient par l’inclinaison de la tête du patient. Pour l’incidence de Blondeau, le menton et le nez du patient sont au contact du film. Ces examens permettent d’explorer le squelette du tiers moyen de la face, plus particulièrement les cavités orbitaires et sinusiennes.



Incidence des os propres du nez (fig. 4.7)


Il s’agit d’un cliché de profil du massif facial centré sur la pyramide nasale utilisant un rayonnement de faible intensité. Comme son nom l’indique, il visualise les os propres du nez de profil.



Clichés axiaux de Hirtz et de Gosserez (fig. 4.8)


Il Hirtzs’agit Gosserezd’incidences caudocrâniennes ascendantes (axiaux), le film étant placé au niveau du vertex. Ces examens visualisent le plus grand contour de la face, plus particulièrement l’arcade zygomatique latéralement (cliché de Hirtz) et la pyramide nasale en avant (cliché de Gosserez). Le cliché de Gosserez, en visualisant la pyramide nasale de manière axiale, complète systématiquement l’incidence des os propres du nez de profil pour une analyse complète des déplacements des fractures du nez.



Cliché mordu du haut (ou cliché occlusal du haut)


Il s’agit du pendant au maxillaire du cliché mordu du bas. Il permet de visualiser le prémaxillaire.


Pour les dents



Orthopantomogramme, clichés mordus du bas et du haut


Cf. ci-dessus.


Clichés rétroalvéolaires (fig. 4.9)


Il s’agit de clichés endobuccaux, le film étant placé au contact de la face postérieure des dents. Ils visualisent de manière très précise des groupes de deux à trois dents et leur parodonte.



Examens tomodensitométriques


La tomodensitométrie tend à remplacer les examens radiologiques conventionnels précédents en raison de l’absence de superposition des structures osseuses, permettant d’obtenir une très grande précision d’analyse. Ces examens permettent également d’éviter la multiplication des clichés conventionnels en cas de fracas facial; enfin, ils sont réalisables quel que soit l’état neurologique du patient ainsi qu’en cas de lésions rachidiennes associées ou suspectées.

Un examen scanographique doit notamment être demandé :




• en cas de doute persistant sur une fracture mal mise en évidence sur les clichés conventionnels (fracture de la région condylienne notamment);


• en cas de fracture complexe du tiers moyen de la face (fracture de Le Fort) ou de fracas facial;


• en cas de signes fonctionnels ophtalmologiques (diplopie, dystopie oculaire, baisse de l’acuité visuelle) ou devant une suspicion de rhinorrhée cérébrospinale;


• par opportunité, lorsqu’un scanner est effectué pour des raisons neurochirurgicales ou en raison d’un polytraumatisme. Les techniques d’acquisition actuelles (acquisition spiralée en mode continu) permettent de réaliser un scanner complet de l’extrémité céphalique en moins de deux minutes, ce qui est toujours possible, quel que soit le degré d’urgence.

Les coupes axiales (ou horizontales) servant à l’acquisition des données (coupes natives) sont utiles pour l’analyse fine de la région centrofaciale (complexe naso-ethmoïdo-maxillo-fronto-orbitaire, CNEMFO) et des confins craniofaciaux (fig. 4.10). Les cellules ethmoïdales, les parois du sinus frontal, le canal optique et la fosse ptérygomaxillaire sont particulièrement bien visualisés. L’analyse complète des structures à partir de ces coupes impose cependant un effort mental d’empilement des coupes.


Elles peuvent être utilement complétées par des reconstructions dans différents plans.



Reconstructions coronales (fig. 4.11)


Elles sont indispensables pour une analyse des parois de l’orbite, de la base du crâne et de la région condylienne.



Reconstructions sagittales (fig. 4.12)


Elles permettent une analyse complémentaire des parois supérieure et inférieure de l’orbite ainsi que de la base du crâne.



Reconstructions dans le plan neuro-optique


Il s’agit de reconstruction orbitaire oblique d’arrière en avant et de médial en latéral. Elles permettent de suivre le nerf optique sur l’ensemble de son trajet intraorbitaire.


Reconstructions tridimensionnelles (fig. 4.13)


Elles permettent une représentation surfacique de la structure à analyser. Elles sont souvent d’interprétation difficile au niveau des structures osseuses fines (effet de masse partielle) et peuvent de ce fait produire des images en faux négatif ou en faux positif. Elles ont en revanche un grand intérêt dans le bilan préopératoire des fractures de la région condylienne en montrant, sur une seule image, l’ensemble des caractéristiques de la fracture (hauteur du trait de fracture, taille du fragment condylien, déplacement) (fig. 4.14).




Imagerie en résonance magnétique


L’IRM n’a que peu d’indications en traumatologie faciale. Elle permet éventuellement de préciser les lésions intraorbitaires et encéphaliques.


Diagnostic des traumatismes des parties molles



Contusions de la face


Les contusions de la face se manifestent par une douleur, un œdème au point d’impact : lèvres, nez, paupières, joues. Les ecchymoses et les hématomes éventuellement associés ont tendance à diffuser le long des espaces celluloadipeux de la face et peuvent de ce fait être observés à distance du point d’impact initial.

Ces lésions peuvent entraîner une certaine impotence fonctionnelle, avec un aspect figé du visage. Elles sont généralement d’évolution spontanément favorable. Les hématomes volumineux nécessitent parfois un drainage chirurgical.


Plaies des parties molles



Plaies muqueuses


En bouche, elles s’observent essentiellement au niveau de la gencive attachée (fracture de la mandibule), au niveau de la fibromuqueuse palatine (fracture sagittale du maxillaire), de la langue (morsure à la suite d’un traumatisme sur le menton), du voile du palais (dues à des objets tenus en bouche au moment du traumatisme : crayon, sucette, par exemple), du plancher buccal antérieur et du palais (tentative d’autolyse arme tenue sous le menton).

Une sialorrhée réactionnelle est habituelle, surtout chez l’enfant.


Plaies péri-orificielles (lèvres, paupières, narines, oreilles)


Plaies péri-orificiellesElles vont de la plaie superficielle uniquement cutanée ou muqueuse à la plaie transfixiante qui nécessitera un repérage précis des berges pour éviter tout décalage et une réparation attentive de tous les plans (cutané, musculaire, cartilagineux, muqueux). Leur gravité tient à leur tendance à la rétraction cicatricielle, source d’ectropion au niveau des paupières (fig. 4.15) et/ou de sténoses orificielles.



Plaies cutanées de la face


Plaies cutanéesElles peuvent être superficielles ou profondes, franches ou contuses. Elles imposent de s’assurer de l’intégrité des organes nobles sous-jacents : nerf facial, conduit parotidien, vaisseaux faciaux (fig. 4.16).


Les plaies du nerf facial doivent être suturées sous loupe ou microscope après repérage des extrémités sectionnées.

Les plaies du conduit parotidien doivent être suturées sur un cathéter pour protéger la suture et éviter la sténose cicatricielle.

Les plaies du parenchyme salivaire, d’évolution habituellement favorable, peuvent se compliquer d’une collection ou d’une fistule salivaire secondaire, source d’infection.

Les plaies cutanées de l’angle interne de l’œil et du quart interne de la paupière inférieure doivent faire rechercher, outre une lésion du globe oculaire, une atteinte des voies lacrymales qui doivent être réparées sur un cathéter pour éviter la survenue d’un épiphora (larmoiement permanent ou intermittent) (fig. 4.17).


La réparation des plaies cutanées de la face impose une suture soigneuse, plan par plan (sous-cutané par fils résorbables, cutané par points séparés de fil monobrin ou par surjet intradermique), après parage économique des berges. La très bonne vascularisation du revêtement cutané facial permet habituellement la conservation des petits lambeaux cutanés.

Toute plaie aboutit à une cicatrice. Si la cicatrisation de première intention (c’est-à-dire lorsqu’une suture chirurgicale a pu être réalisée) des plaies de la face est habituellement rapide (de cinq à huit jours, date d’ablation des fils) en l’absence de complications (infection, désunion, nécrose des berges, etc.), la qualité esthétique de la cicatrice finale ne pourra être jugée qu’à l’issue de la phase active de la cicatrice (phénomènes inflammatoires physiologiques inhérents à tout processus cicatriciel), c’est-à-dire au bout d’un an en moyenne (dix-huit à vingt-quatre mois chez l’enfant).

Le pronostic esthétique de la cicatrice dépend de quatre facteurs essentiels :




• orientation de la plaie par rapport aux lignes de moindre tension cutanée (cf. fig. 1.11 au chapitre 1) : les plaies parallèles à ces lignes sont de bon pronostic. Les plaies perpendiculaires à ces lignes ont une nette tendance à l’hyperplasie cicatricielle, à l’élargissement progressif et à la rétraction, notamment dans les régions péri-orificielles;


• intensité de la phase active : plus la phase active est intense (enfants), plus la cicatrice définitive sera large;


• qualité de la suture : la suture de toute plaie, tout particulièrement au niveau de la face, doit respecter des règles de base : suture plan par plan (au minimum derme et épiderme), sans décalage des berges et sans tension excessive, utilisation de fils monobrins les plus fins possibles, ablation précoce des points épidermiques en cas d’utilisation de fil non résorbable;


• éviction solaire stricte pendant toute la phase active de la cicatrice : les rayons UV ont pour effet de réactiver les phénomènes inflammatoires cicatriciels et d’induire une dyschromie cicatricielle définitive.

Le chirurgien n’a malheureusement que peu de possibilités d’interférer sur les deux premiers facteurs.


Morsures – Item 213


MorsuresLe mordeur est le plus souvent un chien. De par leur fréquence et les risques qu’elles font courir aux victimes, les morsures méritent qu’on formalise leur prise en charge (fig. 4.18).



Recueillir des informations


Une double enquête aussi bien sur l’animal mordeur que sur le patient mordu est nécessaire.


L’animal mordeur


Il faut évaluer les risques que sa morsure peut représenter pour le patient mordu. Le risque le plus important est la survenue d’une infection, toujours possible, allant jusqu’à la très rare mais gravissime infection rabique.

Deux situations peuvent se présenter : le chien est connu ou non.


Chien connu





• Circonstance de la morsure : le chien a-t-il mordu après provocation (morsure de défense) ou, au contraire, a-t-il un comportement inhabituel (agitation, agressivité récente) pouvant faire craindre une possible contamination rabique?


• Toujours demander le statut vaccinal de l’animal et une consultation vétérinaire.





Dans tous les cas, il ne faut pas tuer l’animal, une surveillance vétérinaire étant indispensable pour décider ou non de débuter une vaccination antirabique du patient mordu.


Chien inconnu, non retrouvé

Toujours demander au centre antirabique le plus proche l’attitude à adopter en fonction du risque potentiel de contamination, variable selon les régions.


Le patient mordu







L’aspect spectaculaire ou au contraire anodin de la morsure est toujours trompeur. Il est donc indispensable de conduire un examen stéréotypé.


Interrogatoire





• Terrain :




– âge;


– antécédents médicaux, chirurgicaux, allergiques;


– statut vaccinal : tétanos.


• Circonstances de la morsure :




– heure de survenue;


– traumatismes associés.


• Heure de la dernière ingestion solide ou liquide (cette précision conditionne le délai d’intervention et le type d’anesthésie à mettre en œuvre).


Examen clinique





• Examen général : il est conseillé de commencer par l’examen général afin de ne pas l’oublier devant l’aspect, parfois spectaculaire, de la morsure; il recherche des contusions, des hématomes, des fractures, un traumatisme crânien associé (choc violent d’un gros chien sur un enfant, par exemple).


• Examen de la morsure :




– délabrante et/ou avec perte de substance associée : elle va être source de graves séquelles morphologiques ou esthétiques; la prise en charge est urgente;


– punctiforme : son aspect anodin est toujours trompeur car elle surplombe toujours une vaste zone de décollement profonde, infectée par les crocs;


– lésions sous-jacentes : elles peuvent intéresser les tendons, les muscles, les vaisseaux et, surtout, les nerfs; elles doivent être diagnostiquées avant tout traitement.


Traitement


Il s’agit d’urgences thérapeutiques.


L’animal mordeur


Il ne faut pas le tuer. Une surveillance vétérinaire systématique est mise en route avec examen de l’animal à la recherche de signes de rage à J3, J7 et J15. Si au bout de ces quinze jours l’animal, correctement vacciné, n’a présenté aucun signe de contamination, il n’y a pas lieu d’effectuer une vaccination antirabique chez le mordu. Si le chien présente des signes suspects, le patient est vacciné.

En zone d’endémie rabique et si le chien a été malencontreusement tué, il faut envoyer sa tête à l’Institut Pasteur de Paris pour obtenir un diagnostic histologique sur sa matière cérébrale. En attendant les résultats, le protocole de vaccination est entrepris par le service de maladies infectieuses, quitte à être arrêté en l’absence de contamination rabique.


Le patient mordu







Une morsure est toujours une plaie profonde infectée. C’est une urgence médico-chirurgicale. Tout retard de prise en charge aboutira à la constitution d’un abcès profond.


Urgence chirurgicale





• Anesthésie générale : elle seule permet d’effectuer la série de gestes stéréotypés.


• Exploration de l’ensemble du trajet des crocs, toujours plus profond et plus vaste que ne le laisse supposer la discrétion de la porte d’entrée, en repérant et réparant les structures lésées.


• Lavage très abondant au sérum physiologique, ce qui constitue le geste majeur de l’intervention.


• Parage des berges et de tous les tissus contus.


• Drainage des décollements.


• Suture soigneuse de chaque plan. S’il existe une perte de substance, les gestes de réparation seront toujours différés.


• Si le patient est vu tardivement, le geste chirurgical est toujours indiqué, mais consiste alors en la mise à plat d’un abcès.


Urgence médicale





• Risque rabique : la Ragerage est constamment mortelle lorsque la maladie est déclarée; le moindre doute ou l’absence de renseignement sur l’animal mordeur impose la vaccination.


• Risque tétanique : il faut vérifier la validité de la vaccination; sérothérapie et vaccination s’imposent dans le cas contraire.


• Risque d’infection par germes aérobies et anaérobies : ces germes sont constamment présents sur les crocs de l’animal; l’association acide clavulanique-amoxicilline est efficace et recommandée chez l’enfant en l’absence de contre-indications; les cyclines représentent l’antibiothérapie de choix chez l’adulte contre Pasteurella multocida (bacille à gram négatif), fréquente dans la cavité buccale animale.


Dermabrasions


Dues à des lésions de râpage, les dermabrasions sont des plaies superficielles, ne dépassant pas le derme, consistant en une perte de substance localisée de l’épiderme. Leur réparation est habituellement obtenue par cicatrisation dirigée (pansements gras), grâce à une réépidermisation à partir des berges et/ou des îlots de kératinocytes localisés au niveau des annexes épidermiques (follicules pileux et glandes sudoripares). Elles peuvent laisser des cicatrices pigmentées (tatouages) par incrustation dans le derme de multiples corps étrangers microscopiques. Elles devront faire l’objet d’un nettoyage soigneux par brossage avant la réalisation du pansement.


Corps étrangers


Les corps étrangers doivent être systématiquement recherchés au sein des plaies (éclats de verre, corps étrangers végétaux ou minéraux) et retirés. Oubliés dans la plaie, ils peuvent être à l’origine d’une complication infectieuse, parfois très tardive, ou, au contraire, être plus ou moins tolérés par l’organisme qui les isole alors au sein d’une coque. Les fragments de pare-brise sont particulièrement difficiles à localiser en urgence et à distance en raison de leur caractère radio-transparent.



Diagnostic des traumatismes dentaires


Le diagnostic des traumatismes dentaires se pose après tout choc direct (chute, coup de poing, etc.) ou indirect (fracture maxillaire ou mandibulaire) de la dent.


Contusion dentaire


Contusion dentaireLa contusion dentaire se manifeste par des douleurs dentaires post-traumatiques spontanées, provoquées ou exacerbées par la morsure ou le froid, pouvant persister plusieurs heures voire plusieurs jours, sans anomalie clinique et/ou radiographique. La surveillance de la vitalité dentaire (par des tests thermiques ou, mieux, électriques au testeur de pulpe) s’impose.

Il existe souvent une sidération immédiate de la sensibilité dentaire à ces tests qui doivent être répétés dans les jours, les semaines et les mois suivants le traumatisme. Le risque est la survenue d’une nécrose pulpaire secondaire, responsable d’une dyschromie inesthétique de la dent, d’une rhyzalyse, d’un granulome apical et de la perte prématurée de la dent.


Fracture dentaire



Fracture de la couronne, avec ou sans exposition pulpaire


Fracture(s)dentaireLa dent est douloureuse, surtout lorsque la pulpe est exposée. Un cliché rétroalvéolaire précise le trait de fracture et sa position par rapport à la chambre pulpaire. Si la chambre pulpaire est exposée, une dévitalisation et un traitement endodontique rapides (ablation de la pulpe et remplacement par un produit de comblement) sont nécessaires. Dans le cas contraire, la douleur doit être soulagée par l’application rapide d’un vernis protecteur sur la tranche de fracture. Dans les deux cas, il faut envisager, dans les meilleurs délais, une réparation de la couronne dentaire. Si le fragment de couronne a pu être retrouvé et conservé, celui-ci peut être recollé à l’aide de colles spéciales. Dans le cas contraire, la réparation fait appel à des résines composites.

Une surveillance clinique et radiologique de la dent traumatisée doit être mise en route de manière à détecter les complications à long terme.


Fracture radiculaire


Fracture(s)radiculaireUne fracture radiculaire est suspectée devant une douleur dentaire exagérée par la morsure et/ou une mobilité dentaire. Un cliché rétroalvéolaire précise l’emplacement du trait de fracture par rapport à l’extrémité de l’apex : tiers apical, tiers moyen, tiers cervical. Cette localisation est un facteur pronostique important : plus la fracture est distale et plus l’avenir de la dent est compromis.

Pour les fractures des deux tiers proximaux, une tentative de sauvetage de la dent peut être entreprise à l’aide de traitements endodontiques à l’hydroxyapatite visant à obtenir une cicatrisation de la fracture.

Là encore, une surveillance attentive et prolongée de la dent doit être mise en route.

May 4, 2017 | Posted by in CHIRURGIE | Comments Off on 4 – Items 201, 237. Traumatologie maxillo-faciale

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