4 Grade des bryophytes = mousses et alliées
Caractères généraux
Les bryophytes (du grec bruon, mousse et phuton, plante) constituent le grade basal des Embryophytes ; ils comprennent :
d’une part, les Mousses (fig. 4.1 et 4.2) Polytrics et Sphaignes ;
d’autre part, les Hépatiques (fig. 4.4) et les Anthocérotes.
Fig. 4.1 Funaire hygrométrique.
A : jeune sporogone dont on ne remarque que la coiffe c, au sommet d’une tige feuillée g. B : sporogone développé : on distingue la soie s, la capsule f et le résidu de la coiffe c. C : coupe longitudinale de la capsule ; t : tissu stérile de la base, s : assise des cellules-mères de spores, h : lacune aérifère, c : columelle, d : opercule, p : péristome. En photo : sporogones développés.
On connaît environ 25 000 espèces de bryophytes.
Les Sphaignes sont l’élément dominant des tourbières acides, sortes de marécages typiques des régions tempérées froides.
Les Mousses forment, dans les sous-bois frais, au voisinage des cours d’eau et des fontaines, d’abondants « tapis ». Parmi elles, on peut citer la Funaire hygrométrique (fig. 4.1 et 4.2), qui tire son nom de la sensibilité de l’appareil reproducteur aux variations du degré hygrométrique.
Cycle de développement
Description
Une spore à n chromosomes, petite masse sphérique et unicellulaire, émet un protonéma (de protos, premier et nema, fil) chlorophyllien, filamenteux ou lamellaire (fig. 4.2) dont la structure rappelle une algue verte.
Sur ce protonéma naissent des bourgeons12 qui forment soit des tiges feuillées (Mousses, Sphaignes), soit une lame ou thalle (Hépatiques), puis le protonéma, organe transitoire, disparaît13.
Quand la tige feuillée (ou le thalle) a pris un développement suffisant, il apparaît, généralement protégés par quelques replis ou feuilles, des organes mâles ou anthéridies et des organes femelles ou archégones (dans les espèces monoïques, les mêmes pieds portent des organes mâles et femelles ; dans les espèces dioïques, ce sont des pieds différents).
Les anthéridies, sphériques ou allongées, contiennent les anthérozoïdes14, gamètes mâles toujours biciliés.
Les archégones, en forme de bouteille à long col allongé, contiennent le gamète femelle ou oosphère.
Les anthérozoïdes mûrs, libérés de l’anthéridie par gélification et rupture de la paroi, sont entraînés par les gouttes d’eau dans lesquelles ils se déplacent : à ce moment, l’organe femelle est ouvert au sommet et les cellules placées dans l’axe du col sont résorbées, laissant un canal, rempli de matière mucilagineuse, riche en glucose, laquelle attire par chimiotactisme les anthérozoïdes, leur permettant d’arriver jusqu’à l’oosphère.
Les noyaux mâle et femelle, à n chromosomes, fusionnent en donnant un œuf ou zygote à 2n chromosomes, lequel se divise aussitôt et se transforme en un jeune sporogone, tandis que la partie ventrue de l’archégone, continuant sa croissance, constitue une enveloppe qui le protège.
Le sporogone (fig. 4.3) se compose :
d’un pied, organe qui lui permet de rester fixé sur la plante feuillée ou le thalle ;
d’un pédicelle ou soie, plus ou moins allongé, qui porte à son extrémité un sporange ou capsule15 s’ouvrant soit par un couvercle ou opercule, soit par des valves, libérant ainsi les spores. Ces spores se forment après une réduction dite chromatique (R.C.) qui réduit le nombre des chromosomes de 2n à n :
Les spores sont entourées d’une enveloppe commune de callose16correspondant à la paroi de la cellule mère. L’individualisation de chacune des spores, laquelle précède leur dispersion, est assurée par une glucanase, enzyme hydrolysante.