Gastro-entérologie – Hépatologie
ACHALASIE DU SPHINCTER INFÉRIEUR DE L’ŒSOPHAGE (MÉGAŒSOPHAGE IDIOPATHIQUE)
Traitement endoscopique
Dilatation pneumatique au ballonnet
Cette méthode donne 75 % de bons résultats à long terme. Le risque est la perforation (3 à 5 %).
ANOMALIES ANATOMIQUES DE L’ŒSOPHAGE
Diverticule de Zenker
Le traitement est chirurgical ou endoscopique.
– Le traitement endoscopique peut être proposé en cas de diverticule de petite taille : le geste consiste à sectionner le muscle cricopharyngien qui apparaît comme un septum entre la lumière œsophagienne et le diverticule.
– Le traitement chirugical consiste en une diverticulectomie associée à une myotomie en dessous du diverticule (crico pharyngien) pour éviter les récidives.
CANCER DE L’ŒSOPHAGE (1)
– le niveau de la lésion (1/3 inférieur dont l’abord chirurgical est abdominal et 2/3 supérieurs dont l’abord nécessite une thoracotomie);
– le type histologique : 90 % de carcinomes épidermoïdes; les adénocarcinomes sont situés sur l’extrémité inférieure et compliquent surtout un endobrachyœsophage;
CANCER DE L’ŒSOPHAGE (2)
Cancers invasifs opérables (non in situ)
Les critères d’inopérabilité sont les suivants:
• Consultation d’aide au sevrage tabagique et alcoolique en préopératoire pour arrêt de l’alcool et du tabac.
• Éradication des foyers infectieux ORL et stomatologiques.
Intervention chirurgicale
Elle a pour but d’enlever la lésion néoplasique en passant à distance (5 cm).
• Voie d’abord abdominale (et thoracique si lésion des 2/3 supérieurs).
• œsophagectomie totale ou subtotale, débordant sur l’estomac si lésion inférieure.
• Cellulectomie péritumorale et curage lymphatique cœliaque et médiastinal. Au moins 6 ganglions (idéalement 12) doivent être examinés.
• Anastomose œsogastrique la plus haute possible en tubulisant la grande courbure gastrique (continuité rétablie avec le côlon si antécédent de gastrectomie).
CANCER DE L’ŒSOPHAGE (3)
Traitement palliatif (cancer inopérable)
Traitement de la dysphagie
Il existe plusieurs possibilités :
Surveillance
Après traitement curatif
• Examen clinique tous les 3 à 6 mois pendant 3 ans.
• Examens paracliniques : en fonction des symptômes (transit œsophagien, gastroscopie, radiographie thoracique, échographie et/ou scanner abdominal). Pour le diagnostic précoce de nouvelles localisations ORL ou bronchiques : examen ORL annuel, à la recherche d’un cancer métachrone, en cas de cancer épidermoïde. Fibroscopie bronchique non systématique.
ŒSOPHAGITE CAUSTIQUE
Traitement
En cas de lésions profondes
Une alimentation parentérale exclusive est débutée.
Après 3 sem., un bilan endoscopique doit être pratiqué :
– si les lésions sont cicatrisées, on reprend l’alimentation orale;
– si les lésions sont toujours évolutives, on poursuit la mise au repos du tube digestif et on refait un bilan après 3 mois de traitement.
Stade | Lésions muqueuses |
---|---|
I | Érythème ou pétéchies |
IIa | Ulcérations linéaires ou rondes |
IIb | Ulcérations circulaires ou circonférentielles |
IIIa | Nécrose localisée |
IIIb | Nécrose étendue |
IV | Perforation |
Gestes à faire et à ne pas faire devant une œsophagite caustique
Certains gestes doivent impérativement être évités :
– tenter de neutraliser un acide par une base ou inversement,
– mettre une sonde nasogastrique avant le bilan endoscopique.
REFLUX GASTRO-ŒSOPHAGIEN (1)
CLASSIFICATION | SYMPTOMES | EXPLORATIONS |
---|---|---|
Symptômes typiques | Non indiquées | |
Symptômes typiques + symptômes d’alarme ou autres éléments décisionnels | Endoscopie œsogastroduodénale | |
Symptômes atypiques |
Règles hygiéno-diététiques
Médicaments à éviter
• Les médicaments diminuant la pression du sphincter inférieur de l’œsophage : inhibiteurs calciques, dérivés nitrés (souvent au cours de l’angine de poitrine), théophylline, β-stimulants (souvent au cours de l’asthme), anticholinergiques, benzodiazépines, barbituriques, morphiniques, estroprogestatifs, progestérone.
• Les médicaments pouvant léser la muqueuse digestive : AINS, aspirine.
ANTIREFLUX – ANTIÉMÉTIQUES
PROPRIÉTÉS
– augmentation du tonus du sphincter inférieur de l’œsophage;
– inhibition de la relaxation du fundus gastrique et stimulation de l’activité motrice;
– élargissement du pylore au moment de son ouverture ;
– augmentation de la fréquence, de l’amplitude et de la durée des contractions duodénales.
PRÉCAUTIONS D’EMPLOI
Insuffisance rénale : diminuer les doses de 30 à 50 % en cas d’utilisation prolongée.
Grossesse : aucune malformation rapportée.
REFLUX GASTRO-ŒSOPHAGIEN (2)
Traitement médicamenteux [1]
Reflux gastro-œsophagien typique, sans œsophagite
Si les symptômes sont espacés (moins d’une fois par sem.), on propose la démarche suivante.
• Traitement à la demande par alginates Ex. : alginate de sodium + bicarbonate de sodium (GAVISCON) : 1 càc 30 min après chaque repas et au coucher.
• Renforcement de la pression du sphincter inférieur de l’œsophage
Il est souvent utilisé mais n’a jamais prouvé son efficacité.
ANTIREFLUX – GELS ANTIREFLUX
REFLUX GASTRO-ŒSOPHAGIEN (3) – ŒSOPHAGITE PAR REFLUX (1)
Classification de Savary-Miller
Stade 1. Lésions érythémateuses ou érosives superficielles non confluentes.
Stade 2. Lésions érosives et exsudatives sans atteinte circonférentielle.
Stade 3. Lésions érosives et exsudatives d’extension circulaire sans sténose.
Stade 4. Lésions chroniques : ulcère, sténose fibreuse, endobrachyœsophage.
REFLUX GASTRO-ŒSOPHAGIEN (4) – ŒSOPHAGITE PAR REFLUX (2)
Traitement chirurgical
Cette intervention peut se pratiquer par voie cœlioscopique.
• Les deux techniques opératoires les plus fréquemment utilisées sont :
Traitement endoscopique
Ces traitements sont en cours d’évaluation. Sans être exhaustif, plusieurs approches sont testées :
– une injection de produit sclérosant au niveau de la musculeuse au niveau du SIO;
– une cardioplicature endoscopique à l’aide d’un système de suture placé à l’extrémité de l’endoscope;
ENDOBRACHYŒSOPHAGE – ŒSOPHAGE DE BARRETT (2)
ULCÈRE GASTRIQUE
– Helicobacter pylori est moins souvent en cause dans l’ulcère gastrique (70 % des cas) que dans l’ulcère duodénal (95 %). Helicobacter pylori doit néanmoins être recherché et éradiqué sila recherche est positive;
– le traitement antisécrétoire doit durer 6 sem. et non pas quatre;
– un contrôle endoscopique avec biopsies doit systématiquement être pratiqué au décours du traitement d’un ulcère gastrique afin d’éliminer un cancer de l’estomac.
CANCER DE L’ESTOMAC (1)
La stratégie thérapeutique doit être décidée en RCP [1].
Traitement curatif
Intervention chirurgicale
L étendue de la résection dépend du siège de la tumeur :
– les cancers du corps de l’estomac (tiers proximal et moyen) sont traités par gastrectomie totale ou des 4/5 emportant 2 cm de duodénum en aval du pylore. Le rétablissement de la continuité se fait par anastomose sur anse en Y : la 2e anse jéjunale est ascensionnée et remontée jusqu’à l’extrémité inférieure de l’œsophage à laquelle elle est anastomosée. En fonction de l’extension, on peut étendre l’intervention à des organes de voisinage : splénectomie, pancréatectomie caudale, colectomie segmentaire;
– les cancers de l’antre (tiers distal) ne nécessitent pas une gastrectomie totale mais une gastrectomie distale passant à distance du pôle supérieur de la tumeur (4 à 8 cm). L’anastomose est gastrojéjunale, utilisant la première anse jéjunale placée en pré- ou en transmésocolique (anastomose type Finsterer ou Billroth II);
• les structures de voisinage envahies doivent être réséquées en monobloc, c est-à-dire sans dissection ni rupture de la pièce (les biopsies sont prohibées).
CANCER DE L’ESTOMAC (2)
Traitement palliatif
Traitement de l’obstruction gastrique (syndrome orificiel)
La jéjunostomie d’alimentation ne doit être utilisée qu’en dernier recours.
Facteurs de mauvais pronostic
Tumeur non métastasée | Tumeur métastasée (ganglions à distance inclus) | Contre-indication opératoire (terrain) |
Gastrectomie + curage ± splénectomie | Gastrectomie si syndrome orificiel, sans curage ± chimiothérapie | Chimiothérapie |