Éléments de diagnostic
Angles de la hanche
Coxométrie
La mesure des angles de la hanche est un temps habituel de l’imagerie de la hanche. Certains de ces angles sont importants à connaître, car ils peuvent apporter des éléments de compréhension de la mécanique de la hanche. Ils permettent de comprendre, notamment lors de certaines modifications anatomiques de la hanche, comment les contraintes appliquées peuvent augmenter de manière vertigineuse, celles-ci dépendant des bras de levier et de la surface portante. Les angles traduisent la part structurale de toutes les pathologies découlant d’anomalies de formation des pièces osseuses (figure 4.1 et tableau 4.1).
Tableau 4.1
Valeurs des angles fondamentaux de la hanche.
Angles | Hanche normale | Hanche dysplasique |
CE ou VCE | ≥ 25° | ≤ 20° |
HTE | ≤ 10° | ≥ 12° |
CC’D | 120°–135° | ≥ 140° |
VCA | ≥ 25° | ≤ 25° |
Antéversion fémorale | 7°–15° | > 20°–25° |
Antéversion cotyloïdienne | 20°–25° | > 25° |
CE : angle de Wiberg; VCE : angle de couverture externe de la tête fémorale; HTE : angle d’obliquité du toit du cotyle; CC’D : angle cervicodiaphysaire; VCA : angle de couverture antérieure de la tête fémorale.
(D’après C. Le Breton, P. M’Bappé, J. Korzec, J.M. Bigot, M.F. Carette, A. Sobotka. Imagerie de la hanche normale et pathologique. EMC Radiologie et imagerie médicale : Musculosquelettique – Neurologique – Maxillofaciale 2002:1-28 [Article 30-450-A-10]. © 2002 Éditions Sdentiti ques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.)
Fig. 4.1 Angles de coxométrie.A. Normale ; B. dysplasie. (C. Le Breton, P. M’Bappé, J. Korzec, J.M. Bigot, M.F. Carette, A. Sobotka. Imagerie de la hanche normale et pathologique. EMC Radiologie et imagerie médicale : Musculosquelettique – Neurologique – Maxillofaciale 2002:1-28 [Article 30-450-A-10]. © 2002 Éditions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.)
Dans le plan frontal
On mesure généralement trois angles.
Obliquité du col fémoral (angle CC’D)
C’est l’angle cervicodiaphysaire, également appelé « angle d’inclinaison ». Il est formé par :
Sa valeur moyenne est voisine de 130° et doit être inférieure ou égale à 135°. Il évolue tout au long de la vie avec une valeur voisine de 150 chez le nouveau-né et de 120° chez la personne âgée (figure 4.2). Les modifications de cet angle affectent surtout les longueurs relatives des bras de levier de la balance de Pauwels.
Fig. 4.2 Évolution de l’angle cervicodiaphysaire en fonction de l’âge. (D’après G. Kalifa, A.-E. Millischer-Bellaïche, M. Lahutte. Coxa vara. EMC Radiologie et imagerie médicale : Musculosquelettique – Neurologique – Maxillofaciale 2007:1-6 [Article 31-143-A-10]. © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés).
Couverture de la tête fémorale (angle CE)
C’est la mesure de l’angle formé par :
• une ligne verticale passant par le centre de la tête fémorale ;
• une ligne joignant l’extrémité latérale de l’acétabulum au centre de la tête fémorale.
Sa valeur moyenne est de 30° et doit être supérieure à 25°. Lorsqu’il est trop faible, l’encapuchonnement de la tête fémorale est insuffisant et la surface portante diminue. De ce fait, les contraintes unitaires augmentent sur le cartilage articulaire.
Dans le plan horizontal
Angle d’antéversion du fémur
À la naissance, il est de l’ordre de 35°, il tombe à 15° après l’âge de 10 ans. Chez l’adulte, sa valeur moyenne est de 12°, on le considère comme normal entre 10 et 15° et comme pathologique au-dessus de 20°.
Angle d’antéversion du cotyle
Différentes sources radiologiques concernant l’antéversion du cotyle, mesurée sur coupe tomodensitométrique par rapport au plan sagittal, font état d’une valeur d’environ 15 ± 3° chez l’homme et 20 ± 7° chez la femme. Notons que pour Kapandji et Castaing, il est de l’ordre de 30 à 40° avec le plan frontal.
Différentes malformations de la hanche (figure 4.3)
C’est une mauvaise orientation du col fémoral dont l’angle cervicodiaphysaire est plus fermé. On distingue des coxa vara essentielles, c’est-à-dire congénitales, ou acquises à la suite d’épiphysiolyse, de rachitisme et de traumatisme.
Coxa valga
C’est l’inverse de la précédente : l’angle céphalo-cervicodiaphysaire est supérieur à la normale, donc plus ouvert. Lorsqu’elle est unilatérale, le membre inférieur atteint est plus long que l’autre.
Coxa antetorsa
L’axe du col du fémur est trop orienté vers l’avant, ce qui peut entraîner une dysplasie de la hanche.
Coxa adducta et flexa
Elle correspond à ce que nous avons décrit dans la coxa vara. Cliniquement, le membre inférieur est en rotation médiale et en adduction.
Examen différentiel des rotations et des torsions du membre inférieur
Il existe un temps classique de l’examen ostéopathique de la hanche qui consiste à évaluer les rotations des deux hanches. Généralement, ce test permet d’apprécier comparativement l’amplitude et la qualité de mouvement en mobilisant simultanément les deux hanches en rotations médiale et latérale. Du fait du grand nombre de rotateur latéraux sur la hanche, on trouve assez facilement une limitation de la rotation médiale lorsqu’on teste une hanche déséquilibrée ou pathologique.
Coup d’œil trompeur
Attention à ne pas extrapoler ! On ne peut pas remplacer ce test par l’observation de la position des membres inférieurs et des pieds sur la table lorsque le patient est en décubitus, et en déduire abusivement la rotation de la hanche. C’est une faute classique ! Un pied qui repose sur la table par son bord latéral n’est pas nécessairement synonyme de rotation latérale de hanche, tout comme une pointe de pied orientée en direction médiale ne signifie pas non plus rotation médiale de la hanche (figure 4.4).

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