4 Anesthésie générale versus anesthésie locorégionale dans la prise en charge des fractures de l’extrémité proximale du fémur
L’anesthésie est communément classée en deux techniques principales : l’anesthésie générale, qui provoque une déconnexion du système nerveux central à l’aide de substances inhalées et injectées en intraveineux ; et l’anesthésie locorégionale, qui bloque localement les afférences et efférences nerveuses en administrant directement la substance anesthésiante dans la moelle spinale ou les nerfs1. Le choix d’une de ces techniques dans la prise en charge des fractures de l’extrémité proximale du fémur dépend de certains facteurs, dont les comorbidités du patient, la technique chirurgicale ainsi que le niveau d’analgésie postopératoire requis.
Anesthésie générale
Consultation préopératoire
Une préparation préopératoire peut être nécessaire si le patient est sous traitement anticoagulant, insulinothérapie, sous traitement hypoglycémiant oral ou si ses comorbidités sont mal prises en charge. Par exemple, un patient ayant une BPCO insuffisamment traitée aura besoin d’antibiotiques, de corticoïdes, de bronchodilatateurs et d’une évaluation respiratoire avant d’envisager une anesthésie générale. Une préparation préopératoire peut également comprendre l’arrêt d’anticoagulants, la diminution d’un international normalized ratio (INR) élevé, l’arrêt d’un traitement hypoglycémiant oral la veille de l’intervention chirurgicale, l’instauration d’un traitement antihypertenseur, et des consultations auprès d’autres services ou spécialistes afin d’aider à la prise en charge des comorbidités ou simplement d’évaluer un risque. Dans la prise en charge des fractures de l’extrémité proximale du fémur, les recommandations du Royal College of Physicians préconisent une prise en charge chirurgicale dans les 24 heures suivant l’admission à l’hôpital ; cependant, l’influence du délai d’accès au bloc opératoire sur la mortalité est controversée. Selon une étude, si l’intervention chirurgicale a lieu au-delà de 48 heures après l’admission, la mortalité augmente de 41 % à 30 jours et de 32 % à 1 an2.
Risques
Il n’existe pas qu’une seule contre-indication à l’anesthésie générale. Certains patients sont plus à risque de ne pas tolérer l’intubation et la ventilation (par exemple BPCO sévère), alors que d’autres ne toléreront pas les changements hémodynamiques induits pas les substances anesthésiantes. Le décès seulement imputable à l’anesthésie a lieu moins de 1 fois pour 10 000 patients (cette moyenne prend en compte les patients programmés et admis en urgence toutes comorbidités confondues)3. La nausée et les vomissements, la somnolence et l’odynophagie postopératoires surviennent respectivement dans 5 %, 15 % et 25 % des cas3.