Chapitre 4 Abdomen
Vue globale
INTRODUCTION
L’abdomen est une cavité globalement cylindrique qui s’étend de la limite inférieure du thorax à la limite supérieure du pelvis et du membre inférieur (figure 4.1A).
Les viscères abdominaux sont soit suspendus dans la cavité péritonéale par les mésentères, soit situés entre la cavité péritonéale et la paroi musculosquelettique postérieure (figure 4.1B).
Les viscères abdominaux comprennent :
FONCTIONS
Protection des principaux viscères
L’abdomen abrite les principaux éléments du tractus gastrointestinal (figure 4.2) ainsi que la rate et une partie de l’appareil urinaire.
Les autres viscères sont supportés et protégés essentiellement par la paroi musculaire de l’abdomen.
Respiration
Un des rôles les plus importants de la paroi abdominale est de participer à la respiration :
elle se relâche durant l’inspiration, s’adaptant à l’expansion de la cavité thoracique et au déplacement vers le bas des viscères abdominaux pendant la contraction du diaphragme (figure 4.3) ;
durant l’expiration, elle se contracte afin d’assister l’élévation des coupoles diaphragmatiques, entraînant ainsi la réduction du volume thoracique.
Variations dans la pression intra-abdominale
La contraction des muscles de la paroi abdominale peut accroître nettement la pression intra-abdominale quand le diaphragme est en position fixe (figure 4.4). L’air est maintenu dans les poumons par la fermeture des valves laryngées au niveau cervical. Une pression intra-abdominale accrue participe à vider le contenu de l’ampoule rectale et lors de l’accouchement.
ÉLÉMENTS ANATOMIQUES
Paroi
La paroi abdominale est constituée en partie d’os mais essentiellement de muscles (figure 4.5). Les éléments squelettiques de la paroi (figure 4.5A) sont :
les cinq vertèbres lombales et les disques intervertébraux correspondants ;
la partie supérieure des os pelviens ;
des éléments osseux de la paroi thoracique inférieure, à savoir le rebord costal, la 12e côte, l’extrémité de la 11e côte et le processus xiphoïde.
Les muscles forment le reste de la paroi abdominale (figure 4.5B) :
de part et d’autre de la colonne vertébrale, les muscles carré des lombes, grand psoas et iliaque renforcent la partie postérieure de paroi (les muscles grand psoas et iliaque se terminent au niveau de la cuisse et sont les principaux fléchisseurs de la hanche) ;
les parties latérales de la paroi abdominale sont principalement constituées par trois feuillets musculaires, qui ont une orientation comparable aux muscles intercostaux (les muscles transverse abdominal, oblique interne et oblique externe) ;
en avant, un muscle segmenté (muscle droit de l’abdomen) s’étend de part et d’autre de la ligne médiane, de la paroi thoracique inférieure au pelvis.
La continuité structurelle entre les parties postérieure, latérale et antérieure de la paroi abdominale est assurée par un épais fascia en arrière et par de fins feuillets tendineux (aponévroses) issus des muscles de la paroi latérale.
Un fascia d’épaisseur variable sépare la paroi abdominale du péritoine.
Cavité abdominale
L’organisation générale de la cavité abdominale est telle que le tube digestif central (tractus gastro-intestinal) est appendu à la paroi abdominale postérieure, et partiellement à la paroi abdominale antérieure par de fins replis péritonéaux (les mésentères ; figure 4.6) :
un mésentère ventral (ou antérieur) pour les régions proximales du tube digestif ;
un mésentère dorsal (postérieur) sur toute la longueur du tractus.
Les viscères abdominaux sont soit intrapéritonéaux, soit rétropéritonéaux :
les structures intrapéritonéales, telles que les éléments du tractus gastro-intestinal, sont appendues à la paroi abdominale par les mésentères ;
les structures qui ne sont pas appendues dans la cavité abdominale par un mésentère et qui se situent entre le péritoine et la paroi abdominale sont en position rétropéritonéale.
Pendant le développement, certains organes, comme des portions de l’intestin grêle ou du côlon, sont initialement appendus dans la cavité abdominale par un mésentère, puis évoluent dans un second temps en position rétropéritonéale par accolement avec la paroi abdominale (figure 4.7).
Figure 4.7 Série de figures montrant la progression (de A à C) d’un organe initialement intrapéritonéal évoluant secondairement en position rétropéritonéale.
Limite inférieure du thorax
La limite supérieure de l’abdomen correspond à la limite inférieure du thorax, lequel est fermé par le diaphragme (voir p. 126–127). Le pourtour inférieur du thorax est constitué par la 12e vertèbre thoracique, la 12e côte, la partie distale de la 11e côte, le rebord costal et le processus xiphoïde du sternum.
Diaphragme
Le diaphragme est une cloison musculotendineuse séparant l’abdomen du thorax.
Il s’insère sur le pourtour inférieur de la cage thoracique, mais en arrière, son insertion est plus complexe et s’étend à la colonne lombale (figure 4.8). De chaque côté, une expansion musculaire (pilier) ancre fermement le diaphragme aux faces antéro- latérales de la colonne vertébrale, au niveau de la vertèbre LIII à droite, et de LII à gauche.
les ligaments arqués médiaux et latéraux croisent les muscles de la paroi abdominale postérieure et s’attachent respectivement aux vertèbres, à l’apophyse transverse de LI et à la 12e côte ;
le ligament arqué central est croisé par l’aorte et se continue de chaque côté par les piliers.
L’insertion postérieure du diaphragme s’étend bien plus vers le bas que son insertion antérieure. En conséquence, le diaphragme est un composant important de la paroi abdominale postérieure, en rapport avec de nombreux viscères abdominaux.
Ouverture supérieure du bassin
Le pourtour de l’ouverture supérieure du bassin est entièrement osseux. Il est constitué par :
la symphyse pubienne en avant ;
la ligne arquée de l’ilium latéralement et de chaque côté (figure 4.9).
À cause de l’angulation postérieure entre le sacrum et les os coxaux, et la colonne vertébrale, la cavité pelvienne n’est pas orientée dans le même plan vertical que la cavité abdominale. Elle se projette vers l’arrière, et l’ouverture supérieure du bassin regarde en avant et un peu en haut (figure 4.10).
RAPPORTS AVEC LES AUTRES RÉGIONS
Thorax
L’abdomen est séparé du thorax par le diaphragme. Les structures anatomiques passent d’une région à l’autre à travers le diaphragme ou en arrière (voir figure 4.8).
Pelvis
Le péritoine qui tapisse la cavité abdominale est en continuité avec le péritoine du pelvis. Ainsi, la cavité abdominale est entièrement en continuité avec la cavité pelvienne (figure 4.11). L’infection d’une région peut donc s’étendre librement à l’autre.
Membre inférieur
L’abdomen communique directement avec la cuisse à travers un orifice antérieur situé entre la limite inférieure de la paroi abdominale (marquée par le ligament inguinal) et l’os coxal (figure 4.12). Les structures qui passent à travers cet orifice sont :
les principales artères et veines pour le membre inférieur ;
le nerf fémoral, qui innerve le muscle quadriceps fémoral, extenseur du genou ;
l’extrémité distale des muscles grand psoas et iliaque, qui sont des fléchisseurs de la cuisse au niveau de l’articulation de la hanche.
POINTS CLÉS
Disposition des viscères abdominaux chez l’adulte
Une connaissance basique du développement du tractus gastrointestinal est nécessaire pour comprendre la disposition des viscères abdominaux et des mésentères dans l’abdomen (figure 4.13).
Figure 4.13 Série de figures (de A à H) illustrant le développement de l’appareil digestif et des mésentères.
En haut, les mésentères dorsal et ventral sont ancrés au diaphragme.
Développement de l’intestin moyen
La croissance rapide de l’appareil gastro-intestinal entraîne la formation d’une boucle intestinale, qui s’extériorise en dehors de la cavité abdominale, dans le cordon ombilical. Alors que le fœtus grandit et que la connexion avec le sac vitellin disparaît, l’intestin moyen retourne dans la cavité abdominale. Lors du déroulement de ce processus, les deux morceaux de la boucle intestinale effectuent une rotation dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, autour de leur axe central ; ainsi, la partie de la boucle qui deviendra le cæcum descend vers la zone inférieure droite de la cavité. L’artère mésentérique supérieure, qui vascularise l’intestin moyen, est au centre de l’axe de rotation.
Peau et muscles de la paroi antérolatérale de l’abdomen et nerfs intercostaux thoraciques
Les racines antérieures des nerfs spinaux thoraciques T7 à T12 suivent la direction descendante des côtes et croisent le rebord costal pour gagner la paroi abdominale (figure 4.14). Les nerfs intercostaux T7 à T11 se distribuent à la peau et aux muscles de la paroi abdominale, ainsi que le nerf subcostal T12. De plus, T5 et T6 innervent les parties supérieures du muscle oblique externe de la paroi abdominale ; T6 assure également l’innervation sensitive de la peau en regard du processus xiphoïde.
Les dermatomes de la paroi antérieure de la paroi abdominale sont indiqués sur la figure 4.14. Sur la ligne médiane, le niveau sensitif de l’angle infrasternal est T6, et celui de l’ombilic est T10. L1 assure l’innervation sensitive des régions inguinale et suprapubienne.
La région inguinale est une zone de faiblesse de la paroi abdominale antérieure
Durant le développement, les gonades des deux sexes descendent de leur site d’origine, le long de la paroi abdominale postérieure, pour gagner la cavité pelvienne chez la femme, et le futur scrotum chez l’homme (figure 4.15).
Chez l’homme comme chez la femme, l’aine (région inguinale) est une zone de faiblesse de la paroi abdominale (figure 4.15) et est le site des hernies inguinales.
Niveau vertébral LI
Le plan transpylorique est un plan horizontal qui traverse le corps au niveau de la face inférieure de LI (figure 4.16).
Il se situe à mi-distance entre l’incisure jugulaire et la symphyse pubienne, et croise le rebord costal de chaque côté au niveau du 9e cartilage costal ;
Il passe au niveau de l’abouchement de l’estomac dans le duodénum (orifice pylorique), qui se situe sur la droite du corps de LI ; le duodénum prend ensuite la forme d’un C sur la paroi abdominale postérieure et croise la ligne médiane pour s’aboucher dans le jéjunum à la gauche du corps de la vertèbre LII ; la tête du pancréas est entourée par la boucle du duodénum, et le corps du pancréas s’étend au-delà de la ligne médiane vers la gauche.
Il passe à travers le corps du pancréas.
Il marque approximativement la position des hiles des reins ; comme le rein gauche est situé légèrement plus haut que le rein droit, le plan transpylorique passe au niveau de la partie inférieure du hile rénal gauche et de la partie supérieure du hile rénal droit.
L’appareil gastro-intestinal et ses dérivés sont vascularisés par trois artères principales
Trois larges artères impaires proviennent de la face antérieure de l’aorte abdominale et assurent la vascularisation de la partie intra-abdominale du tractus gastro-intestinal et de toutes les structures (foie, pancréas et vésicule biliaire) embryologiquement issues de cette partie de l’intestin (figure 4.17). Ces artères passent à travers les dérivés des mésentères ventral et dorsal avant de gagner les viscères cibles. Ces vaisseaux vascularisent également d’autres structures telles que la rate ou les nœuds lymphatiques qui se développent dans les mésentères. Ces trois artères sont :
le tronc cœliaque, qui naît de l’aorte abdominale au niveau du bord supérieur de la vertèbre LI, et qui vascularise l’intestin antérieur ;
l’artère mésentérique supérieure, qui provient de l’aorte abdominale en regard du bord inférieur de la vertèbre LI et qui assure la vascularisation de l’intestin moyen ;
l’artère mésentérique inférieure, qui naît de l’aorte abdominale approximativement au niveau de LIII et qui vascularise l’intestin terminal.
Drainage veineux gauche–droite
Le sang de la circulation générale (ensemble du corps humain sauf les poumons) revient au cœur dans l’atrium droit. La veine cave inférieure est le système veineux principal de l’abdomen ; elle assure le retour sanguin de cette région ainsi que du pelvis, du périnée et des membres inférieurs (figure 4.18).
l’un des principaux est la veine rénale gauche, qui assure le drainage veineux du rein, de la glande surrénale et de la gonade homolatérale ;
un autre de ces vaisseaux est la veine iliaque commune, qui croise la ligne médiane en regard de la vertèbre LV et rejoint son homologue droit pour former la veine cave inférieure. Ces veines drainent les membres inférieurs, le pelvis, le périnée et une partie de la paroi abdominale ;
d’autres vaisseaux croisent la ligne médiane, comme les veines lombales gauches, qui drainent le dos et la paroi abdominale postérieure du côté gauche.
La totalité du sang veineux provenant du tractus gastrointestinal passe à travers le foie
Le sang provenant des organes abdominaux de l’appareil gastro-intestinal, et de la rate, passe à travers un second réseau vasculaire, dans le foie, avant de retourner au cœur (figure 4.19).
Physiologiquement, il existe des anastomoses, assurées par de petites veines, entre les réseaux vasculaires drainés par le système porte et les réseaux vasculaires systémiques, dépendant directement de la veine cave supérieure ou de la veine cave inférieure.
Anastomoses porto-cave
au niveau de la face diaphragmatique du foie (où le foie est en contact direct avec le diaphragme) ;
au sein de zones où la paroi du tractus gastro-intestinal est en contact direct avec la paroi postérieure de l’abdomen (segments rétropéritonéaux de l’intestin grêle et du côlon) ;
à la face postérieure du pancréas (une grande part du pancréas est rétropéritonéale).
Les viscères abdominaux sont innervés par un important plexus prévertébral
L’innervation des viscères abdominaux est assurée par un large plexus prévertébral, principalement en rapport avec les faces antérieure et latérales de l’aorte (figure 4.20). Les rameaux de ce plexus se distribuent aux organes cibles le long des vaisseaux issus de l’aorte abdominale.
Le plexus prévertébral est formé de fibres sympathiques, parasymphatiques et sensitives :
Anatomie régionale
L’abdomen est la partie du tronc située sous le thorax (figure 4.21). Ses parois musculomembraneuses entourent une cavité (la cavité abdominale), limitée en haut par le diaphragme et en bas par l’ouverture supérieure du bassin.
ANATOMIE TOPOGRAPHIQUE
Modèle à quatre quadrants
Un plan horizontal passant par l’ombilic et le disque intervertébral LIII-LIV croise le plan vertical médian et divise l’abdomen en quatre quadrants : un quadrant supérieur droit, un quadrant inférieur droit, un quadrant supérieur gauche et un quadrant inférieur (figure 4.22).
Modèle à neuf régions
Le modèle à neuf régions est fondé sur deux plans horizontaux et deux plans verticaux (figure 4.23) :
le plan horizontal supérieur (plan subcostal) est situé immédiatement sous le rebord costal, à la hauteur du bord inférieur de la 10e côte, et passe en arrière au niveau du corps vertébral de LIII (à noter que, parfois, ce plan peut être remplacé par le plan transpylorique, situé à mi-distance entre l’incisure jugulaire et la symphyse pubienne, ou à mi-distance entre l’extrémité inférieure du corps du sternum et l’ombilic, passant en arrière au niveau du bord inférieur de la vertèbre LI et croisant le rebord costal en regard de l’extrémité cartilagineuse de la 9e côte) ;
le plan horizontal inférieur (plan intertuberculaire) joint les tubercules des deux crêtes iliaques, qui sont des structures palpables situées 5 cm en arrière des épines iliaques antérosupérieures, et se poursuit en arrière au niveau du corps vertébral de LV ;
les plans verticaux passent par le milieu des clavicules et, en bas, par un point situé à mi-distance entre l’épine iliaque antérosupérieure et la symphyse pubienne.
Ces quatre plans établissent une organisation topographique à neuf régions. Les désignations suivantes sont utilisées pour chaque région : en haut, l’hypochondre droit, la région épigastrique et l’hypochondre gauche ; en bas, l’aine (région inguinale) droite, la région pubienne et l’aine (région inguinale) gauche ; et au milieu le flanc droit (région latérale), la région ombilicale et le flanc gauche (région latérale) (figure 4.23).
PAROI ABDOMINALE
La paroi abdominale couvre une large surface. Elle est limitée en haut par le processus xiphoïde et le rebord costal, en arrière par la colonne vertébrale et en bas par les parties supérieures des os pelviens. Les feuillets qui la constituent sont la peau, le fascia superficialis (tissus sous-cutanés), les muscles et leurs fascias, le fascia extrapéritonéal et le péritoine pariétal (figure 4.24).
Fascia superficialis
Feuillet superficiel
Le feuillet superficiel adipeux du fascia superficialis (fascia de Camper) contient de la graisse en épaisseur variable (figures 4.25 et 4.26). Il se poursuit au-dessus du ligament inguinal avec le fascia superficiel de la cuisse, et avec un feuillet similaire au niveau du périnée.
Figure 4.26 Continuité du feuillet membraneux du fascia superficialis au niveau d’autres régions anatomiques.
Feuillet profond
Le feuillet profond membraneux du fascia superficialis (fascia de Scarpa) est fin et membraneux ; il contient peu ou pas de graisse (figure 4.25). En bas, il se poursuit au niveau de la cuisse, juste sous le ligament inguinal, et fusionne avec le fascia profond de la cuisse (le fascia lata ; figure 4.26). Sur la ligne médiane, il s’insère fermement sur la ligne blanche et sur la symphyse pubienne. Il se prolonge à la partie antérieure du périnée où il est fixé à la branche ischiopubienne et au bord postérieur de la membrane périnéale. À ce niveau, il est désigné sous le nom de fascia périnéal superficiel (fascia de Colles).
Chez l’homme, le feuillet profond membraneux du fascia superficialis fusionne avec le feuillet superficiel lorsqu’ils passent au-dessus du pénis, formant ainsi le fascia superficiel du pénis ; ils continuent au niveau du scrotum où ils constituent le dartos (figure 4.25). Également chez l’homme, des expansions du feuillet profond membraneux du fascia superficialis, amarrées à la symphyse pubienne, se prolongent vers le bas sur le dorsum et les côtés du pénis pour former le ligament fundiforme du pénis. Chez la femme, le feuillet membraneux du fascia superficialis se prolonge au niveau des grandes lèvres et à la partie antérieure du périnée.
Paroi musculaire antérolatérale
La paroi musculaire antérolatérale de l’abdomen est composée de cinq muscles pairs :
trois muscles larges, dont les fibres s’insèrent postérolatéralement, se dirigent vers l’avant et se prolongent sur la ligne médiane par une aponévrose ; ce sont le muscle oblique externe, le muscle oblique interne et le muscle transverse de l’abdomen ;
deux muscles verticaux, proches de la ligne médiane, sont contenus dans une gaine tendineuse formée par les aponévroses des muscles larges – les muscles droit de l’abdomen et pyramidal.
Muscles larges
Muscle oblique externe
Le muscle le plus superficiel des trois muscles larges de la paroi musculaire antérolatérale de l’abdomen est le muscle oblique externe, situé immédiatement sous le fascia superficialis (figure 4.27). Ses fibres musculaires, s’insérant sur les faces latérales de la cage thoracique, ont une direction oblique en bas et en dedans, et se prolongent vers la ligne médiane par une large aponévrose à la partie antérieure de la paroi abdominale. Près de la ligne médiane, les aponévroses se confondent pour former la ligne blanche, tendue verticalement du processus xiphoïde à la symphyse pubienne.
Ligaments associés
Le bord inférieur de l’aponévrose de l’oblique externe constitue de chaque côté le ligament inguinal (figure 4.27). Le bord libre de l’aponévrose oblique externe forme une arcade fibreuse, épaisse, tendue entre l’épine iliaque antérosupérieure en dehors et le tubercule pubien en dedans (figure 4.28). Elle ferme en haut une échancrure, qui joue un rôle important dans la composition du canal inguinal. D’autres ligaments sont également constitués par des prolongements fibreux, au niveau de la partie médiale du ligament inguinal :
le ligament lacunaire (ligament de Gimbernat) est une extension fibreuse en forme de croissant, à la partie médiale du ligament inguinal, qui se dirige vers l’arrière pour s’insérer sur le pecten du pubis au niveau de la branche supérieure de l’os pubien (figures 4.28 et 4.29) ;
d’autres fibres prolongent le ligament lacunaire le long du pecten du pubis pour former le ligament pectinéal (ligament de Cooper).
Muscle oblique interne
Le muscle oblique interne, le deuxième des trois muscles larges, est situé sous le muscle oblique externe (figure 4.30). Ce muscle est plus petit et plus fin que l’oblique externe ; ses fibres musculaires ont globalement une orientation oblique en haut et en avant. Son corps musculaire, situé latéralement, se prolonge vers l’avant par une aponévrose qui contribue à former, sur la ligne médiane, la ligne blanche.
Fascia transversalis
Chacun des trois muscles larges est enveloppé par un feuillet cellulofibreux sur ses faces antérieure et postérieure. En général, ces feuillets sont très fins, sauf le feuillet profond du muscle transverse (fascia transversalis), qui est bien développé.
Muscles verticaux
Les deux muscles verticaux de la paroi musculaire antérolatérale de l’abdomen (tableau 4.1) sont le muscle droit de l’abdomen et le muscle pyramidal (de l’abdomen) (figure 4.32).
Muscle droit de l’abdomen
Le muscle droit de l’abdomen est un muscle long et plat, qui s’étend verticalement sur toute la hauteur de la paroi antérieure de l’abdomen. Ce muscle, pair, est séparé du droit controlatéral, au niveau de la ligne médiane, par la ligne blanche ; tendu de la symphyse pubienne au rebord costal, il devient plus large et plus mince vers le haut. Son corps musculaire est interrompu par trois à quatre bandes fibreuses transversales appelées intersections tendineuses (figure 4.32). Celles-ci sont aisément visibles chez les individus ayant des grands droits bien musclés.
Muscle pyramidal
Le second muscle vertical est le muscle pyramidal. Ce petit muscle, qui peut être absent, est situé en avant du droit abdominal ; de forme triangulaire, il s’insère par sa base sur le pubis, se dirige en haut et en dedans et se termine, par son sommet supérieur, sur la ligne blanche (figure 4.32).
Gaine des muscles droits
Les muscles droit de l’abdomen et pyramidal sont contenus dans une gaine tendineuse aponévrotique (la gaine des muscles droits), formée par les aponévroses des muscles oblique externe, oblique interne et transverse abdominal (figure 4.33).
la paroi antérieure est formée par l’aponévrose du muscle oblique externe et la moitié antérieure de l’aponévrose de l’oblique interne ; celle-ci se divise en deux au bord latéral du muscle droit ;
la paroi postérieure de la gaine des droits est formée par la moitié postérieure de l’aponévrose de l’oblique interne et par l’aponévrose du muscle transverse.