Chapitre 35 Rupture chronique de l’appareil extenseur
Introduction
L’IRM permettra de confirmer le diagnostic. Celle-ci permettra également d’apprécier la faisabilité de la chirurgie en mesurant la taille du gap et en recherchant une dégénérescence du tissu musculaire lorsque la rupture est très ancienne (fig. 35.1).
Rupture chronique du tendon quadricipal
Technique de suture protégée par cadrage métallique
Voie d’abord
L’incision cutanée est antéro-médiane verticale débutant au pôle inférieur de la rotule et se terminant 10 cm au-dessus de son pôle supérieur (fig. 35.2).
Délimitation des parties tendineuses
Après dissection du plan sous-cutané, le pôle supérieur de la rotule est repéré ainsi que les moignons tendineux. La fibrose est excisée a minima afin d’exposer les moignons musculaires de vastes médial et latéral tout en cherchant à préserver le maximum de tissu sain (avivement raisonné des berges). Il n’est habituellement pas nécessaire de réaliser une arthrolyse du cul-de-sac ou une section des ailerons (fig. 35.3).
Abaissement du moignon quadricipital
Une broche de 20/10 est introduite transversalement dans la portion distale du quadriceps. Cet artifice permet une fixation transmusculaire robuste, autorisant ainsi un abaissement aisé du muscle. Contrairement à une idée reçue, il n’y a pas d’effet de « fil à couper le beurre ». Une seconde broche transrotulienne de diamètre 20/10 est mise en place transversalement 1 cm en dessous du pôle proximal de la rotule (fig. 35.4).
Deux fils métalliques sont ensuite passés de part et d’autre des broches (ce montage est préféré à un montage en cadre ou en « 8 » avec un fil unique). En serrant progressivement les fils, ceux-ci permettent d’affronter le moignon quadricipital au pôle proximal de la patella genou en extension (fig. 35.5).
Il faut tester la flexion du genou à 60 ° et 90 °.
Le tissu sous-cutané est suturé sur un drain aspiratif à l’aide d’un fil résorbable n° 2/0 et la peau est fermée par des agrafes (fig. 35.6).
Technique de suture avec renfort au demi-tendineux et au tendon rotulien
Voie d’abord
Délimitation des parties tendineuses
Après dissection du plan sous-cutané, les moignons tendineux sont repérés. La fibrose est excisée de manière économique afin d’exposer le pôle supérieur de la patella, ainsi que les moignons musculaires des vastes médial et latéral (fig. 35.7).
Le sartorius est récliné vers le bas (fig. 35.8). Le tendon du demi-tendineux est aisément repéré, un peu avant sa terminaison conjointe, sous le tendon du droit interne. Son insertion tibiale est détachée progressivement en cherchant à obtenir le maximum de longueur. Il est sectionné et son extrémité est faufilée par un fil tracteur (fig. 35.9). Ses connexions avec le jumeau interne et son insertion accessoire inférieure, présente dans deux tiers des cas, sont libérées (fig. 35.10). Un stripper fermé permet de détacher sa partie proximale, aponévrotique, du corps musculaire. On obtient ainsi un greffon d’environ 25 à 30 cm de long (fig. 35.11). À noter qu’un stripper ouvert permet de conserver l’attache tibiale.
On se porte ensuite sur le tendon rotulien. Le surtout prérotulien est incisé longitudinalement. Le tiers médian du tendon rotulien est préparé par deux incisions verticales séparées de 1 cm. L’insertion distale de la bandelette médiane ainsi identifiée est détachée de la TTA. Afin d’obtenir une longueur suffisante, le périoste peut être prélevé. Cette bandelette est ensuite décollée à la partie antérieure de la rotule à la lame froide en prenant garde de la laisser insérée sur la moitié de sa hauteur. Il faut trouver le bon compromis entre un amarrage suffisant sur la rotule et l’obtention d’une longueur suffisante du greffon. La bandelette est ensuite retournée (fig. 35.12).
Dans le cadre d’un décallotement quadricipital ou d’une rupture très distale, des points transosseux sont réalisés au pôle supérieur de la rotule à la mèche 2,7 mm de diamètre permettant de réaliser trois tunnels transosseux (fig. 35.13).