35 Céphalée du post-partum
Les céphalées du post-partum sont présentes chez en moyenne 15 % des parturientes, qu’elles aient eu ou non une analgésie périmédullaire. Les céphalées apparaissent généralement dans la première semaine qui suit l’accouchement.
Les céphalées de tension ou les migraines représentent les principales étiologies. Un pourcentage beaucoup (trente à cinquante fois) plus faible est attribuable à une brèche dure-mérienne (BDM) volontaire (rachianesthésie) ou accidentelle (péridurale). Le caractère postural est spécifique d’une « céphalée post-brèche dure-mérienne » (grade C).
Les autres causes de céphalées (pré-éclampsie, thrombophlébite veineuse corticale, méningite, pathologie neurologique, etc.) ne doivent pas être négligées car le pronostic de la patiente peut être engagé.
Existe-t-il des BDM accidentelles (lors de péridurale) sans reflux de liquide céphalorachidien ?
Le diagnostic d’une BDM accidentelle peut se faire par l’identification d’un reflux de liquide céphalorachidien (LCR) dans l’aiguille de Tuohy ou d’un reflux de liquide clair lors du test de déclivité et/ou d’aspiration du cathéter de péridurale. La distinction entre sérum physiologique ou solution anesthésique et LCR repose sur la température du liquide (élevée pour le LCR), sur la détection au glucose par une bandelette (positive pour le LCR) et la précipitation ou non du liquide dans une solution de penthotal (précipitation pour le LCR).
Il existe des situations où le reflux de liquide n’est pas identifié. Une BDM accidentelle est alors diagnostiquée avec la survenue d’une rachianesthésie étendue, ou encore devant l’apparition d’une céphalée typique en post-partum.
Prévention des céphalées après la survenue d’une BDM accidentelle
Peut-on autoriser les efforts expulsifs lors d’un accouchement par voie basse ?
Les efforts de poussées pourraient, en théorie, majorer la fuite de LCR à travers la brèche et ainsi augmenter le risque de céphalée post-BDM. Cependant, la notion d’une brèche accidentelle ne constitue pas un argument pour contre-indiquer les efforts expulsifs lors de l’accouchement par voie basse.
Doit-on obliger la parturiente à s’aliter en post-partum ?
L’alitement de la parturiente en post-partum ne réduit pas l’incidence de survenue des céphalées post-BDM, retarde le diagnostic de céphalée et peut majorer le risque thrombo-embolique.
Le repos au lit peut être transitoirement nécessaire pendant 24 à 48 heures, une fois la patiente symptomatique, le temps d’obtenir la résolution des symptômes spontanément ou grâce à des médicaments antalgiques et/ou un blood patch.
Faut-il faire un blood patch préventif (prophylactique) ?
Le blood patch préventif repose sur l’injection de sang autologue dans le cathéter péridural après la survenue accidentelle d’une brèche et avant l’apparition de toute symptomatologie.
La réalisation d’un blood patch préventif peut être proposée chez ces femmes jeunes car le risque de céphalée sévère est très alors élevé (50 à 80 %). Afin d’en faciliter l’injection de sang, il est recommandé de couper le cathéter près de la peau (2 à 5 cm), de retirer le filtre et d’injecter lentement pour réduire la résistance à l’injection du sang. Il ne faut jamais faire de blood patch à une patiente n’ayant pas récupéré intégralement sa sensibilité lombaire (régression complète du bloc périmédullaire).

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