Item 335 Thrombopénie
Liens transversaux
ITEM 116 Pathologies auto-immunes : aspects épidémiologiques, diagnostiques et principes de traitement.
ITEM 178 Transfusion sanguine et produits dérivés du sang : indications, complications. Hémovigilance.
Sujets tombés au concours de l’Internat : 1999, 2006
• 1999 (zone Nord) : Femme de 25 ans, purpura diffus, bulles hémorragiques buccales ; aucun antécédent, aucun point d’appel clinique.
2) Plusieurs examens sont indispensables en urgence (réponse < 2 heures). Lesquels ? Quels résultats attendus ?
3) Afin de préciser votre hypothèse diagnostique, d’autres examens biologiques doivent être prescrits (hors urgence). Lesquels ?
4) Quels sont les risques immédiats encourus par la patiente ? En fonction de ces risques, quelle surveillance l’interne doit-il instituer ?
• 2006 : Femme de 26 ans, polyarthralgies, purpura pétéchial déclive des membres inférieurs, fièvre.
2) Devant l’ensemble du tableau clinique et biologique, quelles sont les deux hypothèses diagnostiques que vous suspectez de principe ? Quels examens complémentaires biologiques réalisez-vous pour les confirmer ?
La thrombopoïèse est l’ensemble des étapes intramédullaires par lesquelles une cellule souche myéloïde se transforme en mégacaryocyte puis en plaquettes par la fragmentation cytoplasmique de celui-ci. L’hormone qui régule la thrombopoïèse est la thrombopoïétine, synthétisée par le foie et le rein.
Les plaquettes :
– elles ont une durée de vie de sept à dix jours, leur destruction s’effectuant principalement dans la rate et dans le foie ;
I Diagnostic positif
Bien que l’intensité du syndrome hémorragique ne soit pas strictement corrélée au chiffre de plaquettes, généralement :
– il n’existe aucun signe hémorragique au-dessus de 80 000 plaquettes/mm3 ; le temps de saignement (TS) est normal ;
– les saignements provoqués apparaissent dès que les plaquettes chutent en dessous de 80 000/mm3 ; le TS est allongé ;
A Syndrome hémorragique
Toute thrombopénie impose la recherche de signes de gravité :
– saignements extériorisés : digestif (méléna, rectorragies), respiratoire (hémorragie intra-alvéolaire avec hémoptysie), urinaire (hématurie) ;
Purpura thrombopénique | Purpura vasculaire |
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B Facteurs aggravants
anomalies de l’hémostase : prise d’aspirine, AINS, anticoagulants, CIVD associée (TP bas, fibrinogène bas, TCA allongé) ;
II Diagnostic étiologique
A Examen clinique
On recherche des signes en faveur d’une maladie auto-immune : arthralgies, neuropathie périphérique, syndrome sec, dysthyroïdie.
B Examens complémentaires
1 Éliminer une fausse thrombopénie
Il s’agit d’une fausse thrombopénie par agglutination des plaquettes en présence d’EDTA sur les tubes de prélèvement. Le chiffre de plaquettes peut être rectifié par :
2 Orienter rapidement le diagnostic
Afin d’accélérer la démarche diagnostique, a fortiori en cas d’orientation par la clinique, on doit prescrire :
– NFS, qui précise l’atteinte d’une autre lignée : l’existence d’une bi- ou pancytopénie évoque une thrombopénie d’origine centrale ;
– frottis sanguin : recherche de cellules anormales (blastes, plaquettes dystrophiques), de schizocytes (microangiopathie thrombotique) ;
– hémostase : recherche des arguments pour une CIVD (TP bas, fibrinogène bas, TCA allongé, D-dimères et complexes solubles élevés) = urgence diagnostique ;
3 Explorer la thrombopoïèse
a) Myélogramme
Recherche une anomalie des autres lignées (myélodysplasie) ou une infiltration médullaire (blastes).
Apprécie une anomalie de maturation des mégacaryocytes : des mégacaryocytes nombreux mais dystrophiques témoignent d’une dysmyélopoïèse donc d’une origine centrale de la thrombopénie.
b) Étude de la durée de vie des plaquettes (marquées par l’indium 111)
Examen de seconde intention, d’indication non consensuelle et de disponibilité limitée, il est utilisé en cas de difficulté diagnostique ou lorsqu’une splénectomie est envisagée.
Cet examen distingue :
– les thrombopénies périphériques par trouble de la répartition : durée de vie modérément diminuée, mais répartition anormale des plaquettes. L’examen indique si la séquestration est splénique, hépatique ou mixte (et, en cas de purpura thrombopénique idiopathique, oriente vers l’intérêt d’une splénectomie ou pas).
III Étiologie
A Thrombopénie périphérique
1 Thrombopénies immunologiques
a) Thrombopénie auto-immune (purpura thrombopénique auto-immun)
Maladies auto-immunes ITEM 116 :
– lupus érythémateux disséminé* (+++) ITEM 117 ; la thrombopénie peut être associée :
• à une anémie hémolytique auto-immune (anémie hémolytique auto-immune et purpura thrombopénique auto-immun ® syndrome d’Evans) ;