ITEM 306 Douleur des membres et des extrémités
LIENS TRANSVERSAUX
Sujets tombés au concours de l’internat : 2003
• 2003 : Femme de 75 ans, douleur de la face antérieure de la cuisse et du genou gauche en se relevant d’une chaise suite à une longue promenade. Douleur à la marche absente au repos. Amplitudes articulaires normales. Radiographies de bassin et des genoux normales.
3) Les radios étant normales, quel(s) autre(s) examen(s) d’imagerie pouvez-vous demander selon leur disponibilité et quels résultats en attendez-vous ?
4) Un mois plus tard, elle présente une sensation de froid et de douleur de la cheville et de tout le pied gauche. Les articulations de l’extrémité du membre inférieur gauche sont sensibles à la palpation, à la mobilisation et surtout à l’appui. Quel diagnostic vous parait le plus vraisemblable ? A-t-il un lien avec l’affection initiale ?
C’est un motif de consultation fréquent pouvant révéler diverses maladies dont certaines nécessitent une prise en charge urgente (ex. : ischémie aiguë de membre).
I. DOULEURS NEUROGÈNES
A. Système nerveux périphérique
1. Mononévrites, multinévrites, plexopathies et radiculopathies
a) Mononévrites (ou mononeuropathies)
Elles sont souvent causées par une compression du nerf au niveau d’un point de son trajet (neuropathie canalaire).
La douleur, de type neurogène , s’intensifie pour les manœuvres qui étirent le nerf, ou lorsqu’on le percute.
b) Syndrome du canal carpien
Pour le syndrome du canal carpien , par exemple, le nerf médian est comprimé à la face antérieure du poignet (manœuvre de Tinel : la percussion au poignet entraîne une douleur dans le territoire du médian à la main).
NB : Attention aux mononévrites qui peuvent être le début d’une multinévrite (cf. ci-dessous) (penser donc aux vascularites, lèpre, diabète… selon le terrain, mode d’installation, présentation clinique, et territoire touché !).
c) Multinévrites (ou mononeuropathies multiples)
Elles donnent le même type de symptômes dans plusieurs territoires nerveux (dissémination asymétrique dans le temps et l’espace). Leurs étiologies sont multiples.
L’association de signes neurologiques de multinévrite et d’une fièvre et/ou altération rapide de l’état général doit faire évoquer une périarthrite noueuse (PAN). De même, un mode d’apparition aigu fait craindre une vascularite (névrite ischémique). La PAN est une urgence et requiert une prise en charge diagnostique et thérapeutique rapide .
d) Radiculopathies
Les radiculopathies d’origine mécanique sont les plus fréquentes et surviennent souvent à l’effort et sont améliorés par le décubitus.
Elles sont dues à une atteinte d’une ou de plusieurs racines nerveuse au niveau rachidien (d’où le syndrome rachidien associé : déviation antalgique du rachis, contracture péri-rachidienne). Là encore, les manœuvres d’étirements aggravent la douleur (signe de Lasègue pour la sciatique) alors que le repos les améliore.
Comme dans toute atteinte neurogène périphérique, les réflexes ostéotendineux peuvent être abolis sur le trajet nerveux correspondant. Par exemple, le réflexe achiléen est aboli dans les sciatiques S1 .
La première cause des radiculopathies d’origine mécanique est une compression radiculaire sur hernie discale (tableaux classiques de cruralgies L3, L4 ou de sciatiques L5 ou S1, ou de névralgies cervico-brachiales). Il existe plus rarement des radiculopathies sur os pathologique (métastase, myélome).
La compression de plusieurs racines, comme dans les syndromes du canal lombaire étroit (constitutionnel) et du canal lombaire rétréci (secondaire : dégénératif arthrosique le plus souvent), peut entraîner une marche douloureuse paroxystique (claudication radiculaire, à ne pas confondre avec la claudication médullaire qui elle, est indolore). Associée à des troubles sphinctériens et une anesthésie en selle, cette claudication radiculaire doit faire craindre un syndrome de la queue de cheval .