Chapitre 3 Régions parotido-massétérique et buccale
Les régions parotido-massétérique et buccale constituent la majeure partie de la surface latérale de la face. Elles forment un ensemble en continuité l’une de l’autre et sont parcourues par des structures anatomiques communes (figure 3.1).
Anatomie
UCMA cervico-faciale
SMAS cervico-facial (figures 3.5 et 3.6)
• le SMAS parotido-massétérique : il est épais et bien individualisé, recouvrant la région parotidienne et massétérique et se fixe en arrière sur les cartilages de l’auricule. Il est très adhérent au fascia parotidien et au fascia cervical superficiel qui recouvre le muscle sterno-cléido-mastoïdien ;
• le SMAS jugal : mince et discontinu, il est difficilement individualisable car il disparaît rapidement sans atteindre le sillon naso-labial. Chez certains sujets, on peut voir le muscle risorius individualisé en son sein et qui repose sur le fascia massétérique sans y adhérer.
Les rapports du SMAS avec le plan profond sont variables :
• en arrière, dans la région parotidienne, il est solidement fixé au cartilage auriculaire et au processus mastoïde ainsi qu’en partie à la capsule de la glande parotide ;
• dans la région massétérique, il est facilement décollable du muscle masséter sauf au niveau de son bord antérieur où il existe des tractus fibreux le fixant au plan profond constituant les ligaments suspenseurs de la joue. Au niveau de la suture temporo-zygomatique, ces ligaments fusionnent pour constituer une nappe fibreuse plus ou moins large : le « ligament zygomatique » ou « patch » de Mc Gregor dans lequel chemine un rameau perforant entre l’artère transverse de la face et le réseau sous-dermique ;
• en avant, dans la région jugale, il n’y a aucune adhérence entre le SMAS et le plan profond constitué par le corps adipeux de la joue et le muscle buccinateur.
Musculature peaucière (figures 3.8 et 3.9)
Plan musculaire superficiel
• releveur de la lèvre supérieure et de l’aile du nez : ce muscle quadrilatère, mince, se fixe sur une longueur de 15 à 20 mm juste en dessous du rebord orbitaire inférieur. De là, les fibres charnues se divisent en un contingent nasal pour l’aile du nez et un contingent labial, d’une largeur moyenne de 10 mm qui se termine au niveau du 1/3 moyen de la lèvre supérieure ;
• petit zygomatique : souvent très grêle, voire inexistant, ce muscle se fixe sur l’os zygomatique en mélangeant ses fibres avec celles de l’orbiculaire de l’œil. S’amincissant très rapidement, le muscle se termine au niveau de la partie supéro-latérale de l’angle de la bouche ;
• grand zygomatique : constant, ce muscle rubané se fixe sur une longueur de 8 à 10 mm au voisinage de la suture temporo-zygomatique, se dirige en bas et en avant pour se terminer sur la commissure labiale (voir encadré Remarque p. 34);
• risorius : difficilement visible car de couleur très pâle, il est constitué par des fibres involuées du platysma. Il naît au niveau de la partie moyenne du fascia massétérique et se dirige horizontalement pour se terminer en dehors de la commissure labiale, où il se mélange avec les fibres du grand zygomatique et de l’abaisseur de l’angle de la bouche ;
• abaisseur de l’angle de la bouche : large muscle triangulaire à base inférieure, ce muscle se fixe au voisinage du bord inférieur de la mandibule, en dessous du foramen mentonnier, sur une longueur moyenne de 30 à 40 mm. Ses fibres charnues se dirigent vers l’angle inféro-latéral de la commissure labiale en suivant un trajet arqué vers l’avant ;
• faisceau labial du platysma : de couleur beaucoup plus pâle que celle de l’abaisseur de l’angle de la bouche, ce faisceau prolonge en arrière les fibres de celui-ci selon la même orientation et la même terminaison.
Plan musculaire profond
Il est constitué de trois muscles qui convergent vers la commissure labiale :
• releveur de l’angle de la bouche : fixé sur la face antéro-latérale du maxillaire, en dessous du foramen infra-orbitaire, ce muscle de 6 à 8 mm de large à son origine se dirige, presque verticalement, légèrement en bas et en dehors pour se terminer en profondeur des autres muscles sur la commissure labiale ;
• buccinateur : constitué de fibres issues des régions molaires maxillaire et mandibulaire et du fascia du ptérygoïdien médial ou du raphé ptérygo-mandibulaire quand il existe, toutes ses fibres charnues convergent vers la commissure labiale ;
Corps adipeux de la joue et conduit parotidien
(figures 3.10 et 3.11)
Il occupe l’espace compris entre :
• la portion orbitaire du muscle temporal, la face médiale du tendon terminal de la portion temporale du temporal et le muscle masséter, d’arrière en avant.
Éléments vasculo-nerveux
Artère faciale (figures 3.12 à 3.17)
Figure 3.12 Pièce anatomique plastinée montrant la distribution de l’artère faciale dans sa portion superficielle.
Figure 3.14 Dissection d’un sujet injecté montrant la situation des artères labiales supérieure (1) et inférieure (2).