3: Problèmes liés au traitement

Chapitre 3 Problèmes liés au traitement


La prise en charge thérapeutique est essentiellement chirurgicale ; c’est le domaine que nous développerons. Ce moyen thérapeutique a l’avantage (au moins en théorie) de permettre la restitution exacte des structures ostéoarticulaires et la mobilisation rapide, au prix d’un petit risque infectieux lié à l’ouverture cutanée et/ou à l’introduction du matériel d’ostéosynthèse. Néanmoins, cela ne justifie pas une totale impasse sur le traitement non chirurgical « orthopédique ». Ce traitement orthopédique peut être le mieux adapté dans certaines circonstances ; on peut y être contraint quand le traitement chirurgical apparaît irréalisable ou trop risqué. Nous en rappellerons les grands principes généraux.



POINTS COMMUNS DU TRAITEMENT ORTHOPÉDIQUE



Principes et modalités


Les deux temps du traitement orthopédique (réduction et immobilisation du foyer) s’effectuent par des moyens non chirurgicaux, « non sanglants ».


La réduction est le plus souvent obtenue par manœuvres externes, exercées au travers de la peau et des parties molles. L’immobilisation est réalisée par un appareil de contention, idéalement en plâtre.


La réduction peut également être obtenue par l’intermédiaire d’un dispositif de traction axiale, cette dernière pouvant être extemporanée ou progressive. Dans le premier cas, la réduction est pratiquée sur cadre de réduction ou table orthopédique ; l’immobilisation fait alors appel à un appareil de contention externe. Dans l’autre cas, la réduction est obtenue progressivement, grâce à un dispositif de traction continue s’exerçant sur une broche transosseuse (tibiale basse ou calcanéenne). Le dispositif de traction assure également la contention jusqu’à consolidation du foyer (traction-suspension).




Traction continue


Dans un premier temps, elle comporte la mise en place d’une broche transcalcanéenne ou tibiale basse, tendue par un étrier de Kirschner s’appliquant sur une attelle métallique en « U ». Cette dernière permet d’exercer à la fois des efforts de traction axiale et de suspension sur le segment distal. Le maintien de l’alignement peut être favorisé par un dispositif de soutien du segment jambier : appareil de Braun (et variantes) à effet antirecurvatum ou, mieux, attelle plâtrée postérieure directionnelle, suro-pédieuse maîtrisant les axes dans les deux plans. Cette méthode, qui a été jadis défendue par l’école de Vienne pour le traitement de certaines fractures basses de jambes et du pilon tibial, est maintenant abandonnée au profit du fixateur externe. Elle a en effet l’inconvénient d’imposer de nombreuses contraintes jugées par beaucoup rédhibitoires : décubitus strict avec surélévation des pieds du lit, hospitalisation prolongée, difficultés majeures de nursing, vérification du maintien de la qualité de la traction et surveillance pluriquotidienne des points d’appui de l’attelle et d’éventuelles sangles de rappel. De surcroît, ce type de traitement nécessite la surveillance au jour le jour de la réduction en dépit des difficultés techniques de réalisation des clichés au lit. Il n’en reste pas moins que ce mode de traitement pouvait aboutir à de très bons résultats anatomiques et fonctionnels aux prix d’une grande attention et de difficultés d’installation et de nursing.





Fractures du cou de pied


L’objectif thérapeutique est la restitution de la congruence articulaire de la cheville dans les deux plans sans tenir aucun compte des foyers malléolaires où s’effectuent des mécanismes de rattrapage réciproque des déplacements. La réduction et le maintien de la congruence doivent rester stables jusqu’à consolidation (figure 3.1). L’indication doit donc être particulièrement bien choisie de façon à limiter le plus possible le risque de déplacement secondaire et la nécessité de reprise chirurgicale secondaire dont on connaît le mauvais pronostic.



La réduction s’effectue sous anesthésie générale par manœuvres directes dans le sens inverse des déplacements sur des surfaces d’appui particulièrement bien protégées. À ce titre, une fois le patient anesthésié et après préparation cutanée, les segments de membres doivent être recouverts par un jersey de taille adaptée. Les points d’appui doivent être protégés par des pièces de feutrine en forme de coque, au talon, et de rectangle sur les zones d’appui et de contreappui. En pratique, sur la région sous-malléolaire latérale et sus-malléolaire médiale pour une fracture par abduction, par exemple. Ces protections doivent être fixées par des bandes adhésives (en aucun cas circulaires ou constrictives). Il faut également protéger le creux poplité et le secteur latéral de l’extrémité proximale de jambe. De même, le plâtre devant être fendu, il est prudent de placer une bande de feutre de quelques centimètres de large en regard de la crête tibiale et le dos du pied pour éviter toute blessure cutanée lors de la réalisation de la fente antérieure. La cohésion de l’ensemble peut être améliorée par la mise en place d’un second jersey légèrement plus large.


La réduction proprement dite s’effectue sur un bottillon plâtré réalisé à l’aide d’une ou deux bandes de 10 cm. À ce stade, l’utilisation de bandes de résine est totalement contre-indiquée. Seules les propriétés de souplesse et de plasticité du plâtre de Paris sont compatibles avec le moulage précis du bottillon et la protection des zones d’appui sans provoquer de dangereux phénomènes d’hyperpression. Ces manœuvres de réduction doivent s’effectuer genou fléchi ; elles doivent être maintenues jusqu’à dessiccation du plâtre (voir figure 3.1). Un contrôle radiographique, genou fléchi, de face et de profil est réalisé. En cas de réduction insuffisante, le bottillon doit être enlevé et les manœuvres recommencées. Quand la réduction est jugée suffisante, le bottillon est complété par un appareil cruro-pédieux, à 20 degrés de flexion du genou. À ce stade, et pour en diminuer le poids, la résine peut être avantageusement utilisée.


Bien entendu, compte tenu du risque de déplacement secondaire, une surveillance radiologique étroite doit être mise en œuvre (2e, 8e, 15e, 21e jours). Un traitement par HBPM doit être débuté et surveillé.



Lésions du pied


Ce mode de traitement ne peut raisonnablement s’envisager que sur le médio et l’avant-pied et lorsque ne se posent aucun problèmes de restauration de congruence articulaire.


Dans ces conditions, les critères de jugement sont pour l’essentiel architecturaux et intéressent, dans les deux plans (sagittal et dorso-plantaire), les arches antéro-postérieures et l’alignement des têtes et l’orientation du talon et de la barre d’appui antérieure dans le plan frontal.


Lorsque ces conditions anatomiques sont parfaitement respectées, le traitement orthopédique (le plus souvent sans réduction) peut être parfaitement indiqué en termes de bénéfice/risque.


Il consiste à réaliser après dégonflement (facilité par surélévation sous protection d’une attelle postérieure), une botte plâtrée en position de fonction, parfaitement moulée. La technique de réalisation doit être précise :





La date de reprise d’appui sera discutée en fonction de la stabilité des lésions. En tout état de cause, une remise en charge rapide a l’avantage de favoriser le remodelage des lésions et la reminéralisation.



POINTS COMMUNS DE LA CHIRURGIE


La période chirurgicale proprement dite comporte un certain nombre de points communs qu’il est utile d’analyser dès à présent. Ils sont très importants et concernent tous les temps de l’intervention :






On consacrera un chapitre spécifique aux lésions ostéoarticulaires ouvertes.



Installation


La topographie distale et l’utilisation de la rotation de hanche permettent d’exposer les trois quarts antérieurs de la circonférence du cou de pied et l’ensemble des secteurs du pied par le seul décubitus dorsal. Seul l’abord de la face postérieure du cou de pied (région para-achilléenne) peut nécessiter le décubitus ventral.



Installation en décubitus dorsal


En décubitus dorsal, la position spontanée de l’opéré anesthésié comporte une forte rotation latérale de hanche, les pieds reposant sur leur bord latéral. L’abord des secteurs latéraux est ainsi extrêmement malaisé. Cet écueil est évité en plaçant la hanche et le genou à une trentaine de degrés de flexion, grâce à l’installation de coussins sous la cuisse et la jambe ou, mieux, l’utilisation d’une table à pièces jambières séparées, réglables. Cette position a l’avantage de détendre les gastrocnémiens et de supprimer l’équin physiologique, le pied se plaçant spontanément à angle droit. Elle libère les rotations de hanche et facilite la réalisation des manœuvres de rotation du membre inférieur.


En agissant sur la position de la fesse homolatérale ou controlatérale, et en s’aidant éventuellement d’un mouvement de roulis de la table d’opération, il est possible de trouver une position compatible avec l’exposition des trois quarts antérieurs du cou de pied et de la totalité du pied. Idéalement, le pied et la cheville doivent se positionner spontanément de face stricte (rotation 0). Cela est indispensable à la réalisation des contrôles radiographiques et l’évaluation de la position et de l’architecture globale du pied. La rotation médiale permet l’exposition de la totalité du secteur latéral (le pied reposant sur son bord médial), la rotation latérale permettant l’exposition du secteur médial (le pied reposant sur le bord latéral) (figure 3.2).



Ce temps préparatoire ne doit jamais être négligé et il requiert tous les soins. À ce titre, la hauteur des coussins fessiers, qui doit être adaptée à la morphologie et à la souplesse articulaire du patient, est déterminée à la demande. Il est préférable d’utiliser des alèses roulées maintenues en forme par des bandes de papier adhésif et de procéder à des essais successifs jusqu’à obtention de la position souhaitée. Pour éviter la mobilisation voire l’expulsion de ce billot pendant l’intervention, il est possible de le fixer au plan cutané à l’aide d’une seconde bande de papier adhésif, face collante tournée vers la peau, en prenant soin de ne pas provoquer de lésions d’irritation cutanée. Enfin, pour permettre de donner du roulis à la table, il faut caler le bassin sur des appuis mousses et le fixer solidement à l’aide de bandes adhésives circulaires.


De même, toutes les zones de contact doivent être systématiquement vérifiées et, au besoin, protégées. Le garrot pneumatique peut alors être mis en place et la préparation cutanée peut commencer.



Installation en décubitus ventral


Cette position permet la réalisation aisée des voies d’abord du segment postérieur de l’ensemble des structures du cou de pied et de l’arrière-pied ; la rotation de hanche permettant d’étendre l’accès vers les secteurs latéraux et médiaux du cou de pied.


Son utilisation nécessite un certain nombre de précautions concernant les zones d’appui :






Pour ce qui concerne le membre opéré, le genou doit être placé en légère flexion. Le pied doit être totalement libre, en bout de table, de telle sorte que la cheville se place spontanément en position de fonction et non pas en hyperflexion plantaire. Le garrot est placé à la racine de la cuisse ; l’ensemble du segment de membre en aval du garrot doit être inclus dans le champ opératoire. La réalisation de radiographies peropératoires peut être malaisée. Il est commode d’effectuer les clichés, le genou étant fléchi à angle droit. L’incidence de profil ne soulève alors aucune difficulté ; il en est de même pour l’incidence de face qui est réalisée, d’avant en arrière, la plaque étant placée à la face postérieure du cou de pied. Le pied peut ainsi, pour les deux incidences, être maintenu à angle droit. (figure 3.3).



Enfin, la réalisation d’une éventuelle attelle postérieure en fin d’intervention ne pose dans cette position aucune difficulté ; elle sera confectionnée avant le retournement de l’opéré.



Voies d’abord




En pratique, il faut distinguer le cou de pied et la région supramalléolaire d’une part, et le pied, d’autre part.



Cou de pied et région supramalléolaire


L’anatomie explique qu’à ce niveau une seule voie d’abord médiane peut permettre l’exposition de la moitié antérieure du cou de pied. Mais le risque d’inoculation profonde à partir de simples phénomènes de nécrose cutanée justifie la prise en compte du régime de vascularisation de la peau.


La vascularisation cutanée est assurée par le cercle artériel susaponévrotique. Ce cercle est alimenté de la profondeur par des hiles vasculaires à partir des pédicules principaux. Ces derniers ont une organisation radiaire comparable à celle d’une roue de chariot (figure 3.4). Ces hiles sont des zones de danger vasculaire pour la peau. Cette organisation est caractérisée par l’existence de rapports étroits entre les artères segmentaires et les tendons qui constituent des paquets vasculo-tendineux. Ces derniers définissent des unités fonctionnelles vasculaires comme, par exemple, l’artère tibiale antérieure et les tendons extenseurs.




C’est pourquoi il est conseillé de réaliser des voies directes permettant l’abord du plan osseux sans aucun décollement. Les voies multiples, dans la mesure où elles respectent un segment intercalaire sain de 7 à 8 cm, semblent devoir être privilégiées, surtout si elles comportent la mobilisation en bloc du paquet vasculo-tendineux antérieur. Enfin, le plan osseux étant atteint, l’exposition ne doit se faire que par décollement strictement sous-périosté. Afin de ne pas dévitaliser outre mesure les structures osseuses (déjà fragilisées par le traumatisme), ce dernier doit rester particulièrement économe et se limiter à la recherche de critères anatomiques de réduction. De même, les incisions cutanées doivent être rectilignes, les incisions contournées absolument proscrites.


Enfin, il est essentiel que les incisions soient suffisamment longues pour éviter tout risque de tension excessive et de dévitalisation pendant la réalisation des différents temps de l’ostéosynthèse.


Le dessin préalable au crayon dermographique des incisions avant leur réalisation est la précaution qu’il faut conseiller dans tous les cas.



Voie antéro-latérale


C’est le prolongement vers le bas de la voie d’abord antérolatérale classique de jambe. L’incision verticale, immédiatement en avant du bord antérieur de la malléole latérale, mène sur le ligament rétinaculaire inférieur des extenseurs. L’incision de ce dernier s’effectue le long du bord latéral des digitations du long extenseur des orteils (LEO). Cela mène sur le secteur latéral de la face antérieure du pilon et tout particulièrement sur le tubercule tibial antérieur et le ligament tibio-fibulaire distal antérieur. Ce sont les repères-clefs de cette voie d’abord. Le refoulement en bloc du paquet tendino-vasculaire antérieur vers le secteur médial permet l’accès à l’ensemble de la face antérieur de la mortaise, l’interligne et le col du talus (figure 3.5).



L’agrandissement vers le haut est très aisé et sans risque, si l’on prend la précaution de ne pas quitter le plan osseux après avoir pratiqué l’incision du ligament rétinaculaire supérieur. Cela donne accès à l’extrémité distale de la face latérale du tibia, l’espace intertibio-fibulaire et la membrane interosseuse.


Cette voie permet également, sous certaines précautions, d’accéder à la malléole latérale et à la région supramalléolaire. Pour cela, et pour éviter de s’égarer dangereusement dans la loge antérieure, il faut se référer au tubercule tibial antérieur. Il est alors possible d’atteindre le bord antérieur de la malléole latérale, et de se porter sur la région périfibulaire sans quitter le plan osseux, au ras de la syndesmose et sans prendre de risque vis-à-vis du pédicule fibulaire profond (cf. partie III).


Une voie suffisamment étendue vers le haut permet l’exposition simultanée de l’interligne talo-crural, de l’espace interosseux et de l’extrémité distale des deux os de la jambe sur leur moitié antérieure ; les tissus mous et les éléments nobles de la loge antérieure étant repoussés médialement à l’aide d’un écarteur contre-coudé prenant appui sur la crête tibiale. Il faut identifier au passage la branche artérielle perforante à la partie distale de l’espace interosseux (reliant les réseaux artériels préet rétromembraneux) et en faire l’hémostase.


Le danger, lors de l’extension vers le haut, est neurologique. En effet, le nerf fibulaire superficiel croise la fibula et devient sus-aponévrotique à des niveaux très variables. Les zones les plus vulnérables sont le tronc et la branche antérieure. Le risque est de sectionner la branche antérieure lors de la réalisation de la voie d’abord et le tronc lors de l’agrandissement proximal. Néanmoins, le nerf est parfaitement identifiable dans le tissu cellulaire sous-cutané (pour les branches) et la région immédiatement sous-fasciale (pour le tronc, en cas de division basse). Une dissection prudente permet de l’épargner, le plus important étant de savoir y penser. Le nerf peut être lésé pendant la réalisation du temps ostéoarticulaire et surtout lors de la fermeture où il peut être malencontreusement pris dans une suture. Toutes ces lésions sont à l’origine de névromes le plus souvent très douloureux et très mal tolérés.


L’agrandissement vers le secteur distal s’effectue dans le prolongement de l’incision principale, dans l’axe du 4e métatarsien. Il faut achever l’ouverture du ligament rétinaculaire inférieur des extenseurs, et compléter la mobilisation en bloc des digitations du LEO en gardant constamment le contact osseux.



La mobilisation vers le secteur médial est parfois entravée par la présence du tendon du 3e fibulaire (unissant la gaine des tendons du LEO à la base du 5e métatarsien). Ce tendon peut être sectionné sans conséquences.


L’exposition peut se trouver également gênée par les branches terminales du fibulaire superficiel qui croisent la voie d’abord, notamment en cas de division basse. Les risques de lésion nerveuse et les impératifs d’exposition doivent faire discuter en termes de bénéfice/risque le sacrifice délibéré d’une des deux branches. Cette solution est préférable à celle d’une section accidentelle ou de rupture par traction excessive et d’abandon dans le tissu cellulaire sous-cutané de moignons plus ou moins contus. En cas de neurotomie délibérée, il faut alors réaliser une résection sur plusieurs centimètres et veiller à ce que le bout proximal soit enfoui dans un matelas tissulaire suffisamment épais, à distance de toute zone de contrainte, notamment avec la chaussure.


Cette voie donne un bon jour sur la face dorsale de la talonaviculaire et la calcanéo-cuboïdienne ; sur ce secteur latéral l’accès à l’interligne nécessite la rugination du muscle Court Extenseur.






Voies postérieures


Elles sont en réalité postéro-médiales et postéro-latérales (figure 3.6).




Voie postéro-médiale

Elle permet l’abord électif du pilier postéro-médial et elle a surtout l’énorme avantage de donner une très bonne vue sur l’ensemble de la face postérieure du pilon et le massif malléolaire médial.


Elle est réalisée idéalement en décubitus ventral ; elle prend ici tout son intérêt. C’est la position de choix de toutes les voies postérieures


Elle est aussi compatible avec le décubitus dorsal, si l’on prend la précaution de surélever la fesse controlatérale (pour augmenter le débattement en rotation latérale de la hanche) et de placer la hanche en abduction et le genou en flexion.


Une deuxième variante, en décubitus ventral, est signalée par les auteurs suisses de l’AO. Le pied de l’opéré est placé en appui plantaire sur la table, le genou hyperfléchi. L’opérateur, installé du côté opposé, en arrière du cou de pied, aborde la région rétromalléolaire médiale, d’arrière en avant.


Les mêmes limites affectent ces deux techniques. Elles donnent, certes, un bon jour sur le massif malléolaire et le pilier postéro-médial, mais ne permettent pas l’exposition de la moitié latérale de la face postérieure du pilon (sauf pour la technique de l’AO grâce à une contre-incision postero-latérale).


L’incision cutanée, verticale, siège 1 à 2 cm du pilier postéromédial. Son extrémité distale peut être légèrement incurvée vers l’avant, ce qui facilite la vision malléolaire, mais expose les éléments nobles qui se rapprochent du segment postérieur et apical de la malléole médiale. Le plan fibreux, directement atteint, est incisé verticalement, ce qui mène directement sur le plan osseux et la coulisse du tendon du TP. Cette dernière est ouverte à 5 mm du plan osseux pour permettre sa réparation ultérieure.


La désinsertion des cloisons fibreuses sagittales séparant les tendons permet la mobilisation en bloc du paquet vasculotendineux postérieur qui comprend les trois tendons postéromédiaux et le pédicule vasculo-nerveux (entre LFO et LFH). Ce pédicule ne sera donc ni vu ni disséqué. La totalité de la face postérieure du pilon est ainsi parfaitement exposée. La mise en place d’un écarteur contre-coudé sur le pilier postéro-latéral en amont de la syndesmose facilite l’exposition. Le jour est suffisant pour permettre l’inventaire des lésions, leur réduction et le contrôle de cette dernière sur toute l’étendue du (ou des) traits.


L’implantation de matériel (vis ou broches) de direction sagittale est facile dans toute la moitié médiale du pilon.


Elle est beaucoup plus malaisée pour ce qui concerne le secteur postéro-latéral en raison de la présence et de la tension des structures musculo-tendineuses postérieures.


Dans cette circonstance, on se trouve parfois contraint de réaliser une ou deux incisions accessoires pour améliorer la vue (notamment sur le tubercule postéro-latéral) ou faciliter l’implantation d’une vis strictement sagittale dans le secteur postéro-latéral du pilon.


Ces incisions complémentaires peuvent s’effectuer par la même voie d’abord grâce à la séparation des tendons postéromédiaux. Notons que le passage entre LFO et LFH rend obligatoire la dissection du pédicule vasculo-nerveux tibial postérieur et son isolement sur lacs pour éviter toute blessure accidentelle.


En réalité, dans cette circonstance, il est souvent plus avantageux de réaliser un second abord par voie postéro-latérale, ce qui est très aisé lorsque l’opéré est installé en décubitus ventral (voir infra). L’exposition du massif malléolaire ne soulève aucune difficulté, jusque et y compris, ses structures antérieures.

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May 4, 2017 | Posted by in CHIRURGIE | Comments Off on 3: Problèmes liés au traitement

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